Nov 242012
 

 

Un plaisir pour les yeux et les oreilles, un merveilleux voyage à Okinawa.

Malheureusement une annonce a été faite au début du spectacle demandant aux spectateurs de ne pas prendre de photo ni de filmer, donc je n’ai malheureusement pas de contenu multimédia à vous proposer.

Le spectacle commence par des danses féminines traditionnelles sur fond de musique classique d’Okinawa, avec des costumes haut en couleur et des chapeaux splendides ressemblant à des fleurs de lotus. S’ensuit un spectacle de danse masculine avec tambour, très virile, où chaque danseur effectue des jongleries avec des taikô qui pèsent parfois plus d’une dizaine de kilos. Nous avons droit ensuite à d’autres danses traditionnelles, avec des tessen, avec des rubans. Une démonstration de batteurs avec des taikô en guise de batterie mais avec musique à consonance okinawaienne. Et une danse du lion, dont les mâchoire claquantes ont effrayé et ravis grands et petits.

Puis arrive une démonstration de karate d’Okinawa avec au programme: Ryûei-ryû, Gôjû-ryû, Shôrin-ryû, Uechi-ryû et Kobudô. Chaque école démontre ses kata avec notamment les Chatan Yara no Kushanku, un kata Chatan Yara de bô. Le gôjû-ryû présente du travail de renforcement avec kami et divers instruments de musculation. Le petit frère de Shinjo Kiyohide sensei, Shinjo Narihiro sensei présente le kata sanseiryu, puis sanchin kitae, des kitae-waza et des casses de planche, madrier et batte de baseball avec démonstrations des frappes  en tsumasakigeri. Deux pratiquantes de Ryûei-ryû nous ont fait l’honneur de kata de toutes beauté, en karate et en kobudô (avec un bô). Elles étaient impressionnantes par leur puissance, leur vivacité et leur présence sur la scène (d’après Didier il s’agissait des deux championnes du monde en karate kata). Un exemple à prendre pour présenter un atelier d’arts martiaux sur scène ou devant un jury ou simplement pour pratiquer au quotidien. La technique sans l’âme cela revient à porter sur soi un  pistolet en plastique chargé avec de l’eau… Rien que par le salut on doit sentir de l’extérieur que la pratiquant est là pour « tuer » et pas pour faire une danse sympathique et esthétique. L’esprit ET l’art…

La suite sont l’utilisation de chants, musiques, danses traditionnelles dans un contexte moderne. On aura une démonstration de danse/combat du lion contre un serpent géant, des compositions modernes alliant les danseuses et les danseurs au taikô. Pour finir nous aurons droit à quelques chants okinawaiens d’une superbe chanteuses qui s’accompagnera au sanshin. Puis tous les artistes se retrouvent sur scène pour un final incluant les danseurs au tambour, les danseuses et la chanteuse, un final splendide et merveilleux.

Les artistes ne sont pas seulement des très bons danseurs et de très bons musiciens, ce sont aussi des athlètes de très haut niveau. Ils prennent des positions stables et ancrée, très basses à faire pâlir de jalousie un karateka shôtôkan JKA, se relèvent reprennent une fente avant très basses puis une fente arrière encore plus basse, jongle avec leur instrument, notamment des taikô qui pèsent leur 15 ou 20 kilos, dansent, tout en chantant ou en tonnant des kakegoe sonores. Que ce soient les hommes ou les femmes, ils sont impressionnant par leur maîtrise de leur corps et leur puissance et leur endurance.

Un spectacle magnifique, bien que le nombre de spectateurs ait été restreint, les artistes se sont donnés à fond et sans compter et nous ont permis de voyager en leur terre natale. Un spectacle qui vaut le coup et qui dans l’esprit (d’en prendre plein les yeux et les oreilles se rapproche de Kodô, mais avec la proximité du publique en plus, notamment pour le lion qui se promène dans le publique pour mordre quelques spectateurs, déclenchant l’hilarité des uns et des autres, souvent ceux qui ne sont pas ciblés).

Un regret, le comportement déplorable de certains de mes compatriotes qui lorsqu’on leur interdit de prendre des photos, utilisent discrètement téléphone et APN pour réaliser quelques clichés en douce. Bravo le respect des artistes et des organisateurs…

Un grand merci à la mairie de Carrières sur Seine, au maire Arnaud de Bourrousse,  d’avoir permis et autorisé cet évènement (gratuit il faut le souligner), aux collaborateurs de Monsieur de Bourrousse qui ont mis en place l’évènement, un grand merci et un grand bravo à tous les organisateurs qui se sont battus et démenés pour faire de l’évènement un succès (Oshiro Yoko, Lorho Didier, entre autre), et surtout un grand merci et un grand bravo au artiste de Geionsai, Ship of the Ryukyu, pour leur divine performance qui nous a emporté l’espace de deux heures, dans un univers féerique et dépaysant. Aux artistes je voudrais leur dire: おつかれさまでした。本当に良かったです。ありがとう御座いました。うれしいでした。

Une surprise, ce fut de voir un petit monsieur avec des mains comme des battoirs, et dur comme du granit en costume cravate. Il m’a fallu un moment pour reconnaître Higaonna Morio sensei, 10ème dan de Gôjû-ryû et figure emblématique du karate d’Okinawa. Et rencontrer une telle personne dans une ville aussi petite que Carrières sur Seine, ça a quelque chose d’irréel… Et lui serrer la main, ça n’a pas de prix, rien que cela laisse voir le travail qu’il y a derrière son karate. Un maître des plus impressionnant, et pas seulement en vidéo ou en action, rien qu’au naturel.

un exemple de danse du lion avec roulade et claquement de dent tel qu’on l’a vécu, les acrobaties en moins: http://youtu.be/gjNT3y2E1Hw

exemple de dance Eisa similaire à ce que l’on a pu voir: http://youtu.be/AkRJckzaJSU

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