Juin 212014
 

Titre: Samurai Avenger: The Blind Wolf
Pays: USA
Durée: 92 minutes
Langue: Japonais et anglais
Mise en scène: Kurando Mitsutake
Scénario: John Migdal, Kurando Mitsutake

Produit par:
– John Migdal: co-producteur
– Kurando Mitsutake: producteur
– Keiko Nakahara: co-producteur
– Jamie R. Thompson: producteur exécutif
– Chiaki Yanagimoto: producteur

Musique: Dean Harada

Date de sortie
Japon: 27 février 2009 (Yubari International Fantastic Film Festival)
USA : 27 février 2009  (Cinequest Film Festival)
France: 3 avril2010 (Festival du film de Mauvais Genre)

Site du film: http://www.samuraiavenger.com/

Sujet

Alors qu’ils campaient tranquillement, une famille se retrouve sur la route d’un criminel. Après avoir violé puis tué la femme sous les yeux de son mari, le criminel menace de tuer sa fille unique s’il ne se crève pas les yeux. Ce qu’il fait. Puis le criminel tue l’enfant et tire sur l’homme. Mais l’homme ne meurt pas. Entretemps le criminel est mis en prison pour une autre affaire pour une durée de 8 ans. Après avoir été soigné, l’homme devenu aveugle suit la voix du guerrier et apprend la maitrise du sabre pour exercer sa vengeance à la sorti de prison du criminel.

Acteurs

Kurando Mitsutake: Loup aveugle
Jeffrey James Lippold: Le vagabond
Domiziano Arcangeli: Nathan Flesher
Megan Hallin: Sarah
Kyle O. Ingleman: le conducteur de camion
Lorne Leutcher: Barman
Mariko Denda: Hypnotiseuse
Aki Hiro: Le vieil homme
Tegan Ashton Cohan: Maitresse des zombies
Masami Kosaka: Le tireur d’élite
Noriaki Kamata: Nobutora
Gregory Blair: Garde de la prison
Amy Bloom: Jennifer
Hidetoshi Imura: Maitre de l’hypnotiseuse
Chikako Omura: 3ème danseuse
Takamichi Sawa: 3ème Zombie Samurai

Mon avis

Ce film est un nanar, mais c’est tellement un nanar, qu’il en devient magnifique. Il a clairement été réalisé avec un budget très serré, ce qui fait que beaucoup d’effets spéciaux sont une peu dépassés, mais le film se sert de cela également pour donner une dimension nouvelle au côté parodique. Globalement, le film est à voir!

Il s’inspire clairement des films Zatoichi avec Shintaro Katsu, mais aussi de film du type « Veangeance Aveugle avec Rudger Hauer sur le thème de l’expert au sabre aveugle. Au niveau des scènes de combat, c’est une vrai référence à la série Kozure Okami avec Tomisaburo Wakayama (frère de Shintaro Katsu). D’ailleurs le nom du film « Blind Wolf » est un mixe entre Zatoichi (Blind Swordman) et Kozure Okami (Lone Wolf). Lorsque je l’ai vu la première fois, je me suis demandé si le film n’avait pas été réalisé par Quentin Tarentino ou Robert Rodriguez tant les montages et les scènes me font penser à leur façon de film et de monter les scènes. Par exemple les danseuses en bikini, etc.  Mais il y a tellement de références qu’il devient difficile de toutes les trouver: magie, zombies, gun fight, combat au sabre, etc. Rappeler par exemple que notre héros aveugle avance un temps avec un bébé dans les bras, à l’image du film Zatoichi : voyage meurtrier. Parler également de cette femme qui se bat sein nus dans le but de distraire ses ennemis, élément que Kurando Mitsutake reprend de Kozure Okami : l’âme d’un père le coeur d’un fils (et du Manga avant cela). De même, le réalisateur donne à l’un de ses sept meurtriers la même apparence (tignasse blanche, bandeau noir sur l’œil etc.) que celle de Retsudo Yagyu, chef du clan Yagyu, ennemi juré du loup solitaire de la saga Kozure Okami. Mais plus troublant encore, et bien plus révélateur de la culture de Kurando Mitsutake, le réalisateur marque des pauses explicatives durant son film. Il nous détaille durant ces courts passages quelques subtilités oubliées quant à la culture nippone et à ses traditions.

Si le film est monté comme un western, il se passe à l’époque actuelle. Et à de nombreux moments, on nous montre cette dualité, par exemple entre l’équipe de tueurs dont le chef est un sniper possédant un fusil de précision type McMillan TAC-50 alors que ses comparses habillés en cowboy n’ont que des winchester modèle 1892 ou des colt paterson. Du coup on ne sait pas très bien si l’action se situe au 21ème siècle ou au 19ème siècle si ce n’est la scène finale qui nous redonne la dimension temporelle réelle.

Le film apporte de nombreuses notions du bushidô. Comme Kagebara (陰腹), qui est une variation fictive de kanshi (諫死). Kagebara c’est  l’action de se trancher le ventre avant de commettre un acte déshonorant, par pénitence anticipée. Le film apporte également de nombreux points culturels vis à vis des samurai, du katana, etc.

Le réalisateur s’attarde sur l’histoire de ses personnages à l’aide de flash-back bien sentis et nous offre des protagonistes plutôt fouillés, ce qui est rare dans ce genre de production. La réalisation nous met immédiatement dans l’ambiance d’une vieille pellicule retrouvée à laquelle ont été rajoutées, selon l’avertissement de début, des séquences plus gores que lors de son exploitation en salle. Excellente idée, et très drôle, surtout que le réalisateur dans un souci de minutie respecte son idée et nous offre, à l’aide de décoloration, de scratch et de baisse de qualité d’image, des scènes qui n’ont d’inédite que la volonté du réalisateur de respecter ses dires. Mais heureusement, ça fonctionne très bien et apporte une plus-value intéressante. Au niveau effets spéciaux : des gorges tranchées, un type coupé en deux, des éventrations, des yeux crevés, des geysers de sang… De nombreuses scènes de nues féminins sont également au rendez-vous pour ancrer le film au niveau des films d’exploitation que le film honore et parodie également.

Au niveau des combats, il ne faut pas s’attendre à grand chose, pas un acteur n’est versé dans les arts de combat et donc tout est entre le main du maitre chorégraphe Peter Steeves. Globalement, on nous parle de ken-jutsu alors que les protagonistes rangent immédiatement leur sabre après l’avoir sorti et avoir fait une première passe d’arme. On est plus dans le iai-jutsu, mais bon, on n’est pas dans un réel jidai-geki.

Peter Steeves, a été formé au Jinenkan (自然舘), qui est une école de Ninjutsu fondée par Manaka Fumio nom de guerre: « Unsui » qui est un moine itinérant (littéralement « nuage et eau »)  (間中文夫, 武号:雲水(うんすい)) et dérivant du Bujinkan (武神館) de Hatsumi Maasaki soke. Fumio « Unsui » Manaka est Menkyo Kaiden dans la plupart des écoles qu’enseigne le Bukinjan (Togakure Ryū Ninpō, Gyokko Ryū Kosshijutsu, Shinden Fudo Ryū Dakentaijutsu, Takagi Yōshin Ryū Jūtaijutsu, Kukishinden Ryū Happo Bikenjutsu, Kotō Ryū Koppōjutsu)  et fondateur de l’école Jinen Ryū Jissen Kobudo. Manaka Unsui, né le 14 décembre 1945, est un des premiers élèves japonais de Hatsumi soke et a travaillé avec lui en tant que shihan pendant plus de 35 ans. Il était et est toujours très respecté au Bujinkan. Son désir d’enseigner dans un environnement moins traditionnel et plus formel l’a poussé à réaliser son rêve et créer son école. Bien que Manaka Unsui porte toujours un très grand respect à Hatsumi soke et qu’il n’en dit que du bien, la séparation n’a pas dû se faire très amicalement, car Hatsumi Maasaki banni du Bujinkan tout élève qui s’entraine au Jinenkan.

Un film qui vaut son pesant de cacahouète, pour qui aime les western spaghettis, les films de samurai, quand le sang gicle et les réalisations de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez.

trailer: https://www.youtube.com/watch?v=Gfqrf7h3HPY

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