Juil 202008
 


Titre original: 空手バカ一代 – Karate baka ichidai

Autre titre: Karate for Life

Metteur en scène: Kazuhiko Yamaguchi        

sortie: Japon  14 mai 1977

Acteurs
– Sonny Chiba サニー千葉(千葉真一): Sensei Masutatsu Oyama
– Kojiro Hongo 本郷功次郎 : Fujita Shuuzo (le judoka)
– Hideo Murota 室田日出男 : Le Grand Yamashita (le lutteur)
– Masaru Shiga

Produit par :  Kazunori Ota
 
Musique originale: Hajime Kaburagi        
 
Cinematographie: Yoshio Nakajima
 
Edition du film: Osamu Tanaka
 
Production du design: Hiroshi Kitagawa

Le film est le dernier d’une trilogie comptant: Kenka karate kyokushinken (Karate Bullfighter) et Kyokuskin kenka karate burai ken (karate bearfight)
Cette partie aussi est tirée du manga (1972) et de l’anime (1974 à 1975).

Le film commence avec une narration expliquant qu’Oyama avait été exclu de la fédération de karate. Par frustration Oyama continue ses dojo yaburi. Il montre ainsi la différence entre le karate sans contact pratiqué par tous (shôtôkan dans la scène) qu’il compare à une danse et son karate plein contact. On propose alors à Oyama l’épreuve des 100 combats (très célèbre dans le monde du kyokushinkai). Pour avoir le droit de combattre le sensei du dojo, il doit battre 100 élèves. Voyant qu’il est sur le point d’y arriver, ses adversaires iront jusqu’à répandre de l’huile sur le parquet du dojo pour le faire glisser. Eux s’enduiront les pieds de sable pour ne pas glisser. Oyama (Sonny Chiba) se servira des corps inerte de ses adversaires vaincus pour ne pas glisser pour finir par enrouler leur ceinture à ses pieds. Dans ce film, on voit que les karate présentés se pratiquent mains ouvertes, et que les coups portés ne sont pas que des coups de poing. De plus, dans le film, Oyama nous offre un combat au jô et montre qu’historiquement, Mas Oyama demandait à ses élèves de maitriser le judo et quelques armes de kobudo en plus du karate pour prétendre à la ceinture noire.

Oyama finit par se rendre à Okinawa. On reconnait tout de suite l’île en voyant un Phantom F4 attérir et des shiisa sur le toit d’une maison.
Oyama rejoint donc une équipe de lutteurs avec un jûdôka 6ème dan. Un fait intéressant est que le judoka se présente comme étant jûdô « kodôkan » 6ème dan. En compagnie d’un lutteur (catch) japonais, ils doivent faire des combats de catch pour le plaisir des américains, GI et sympathisants okinawaiens. Refusant de salir leur art pour ce type de spectacle, ils refusent tout d’abord. Mais lorsque le lutteur leur dit qu’il a déjà annoncé le combat, et que s’eclipser reviendrait à salir et porter la honte à leur pays, tous les deux acceptent de mettre leur art au service de leur pays.

Durant les nombreux combats on pourra voir de belles démonstrations de judo: o soto gari, juji gatame, hadaka jime, yoko wakare, yoko otoshi, yoko tomoe nage, uki otoshi, kuki nage, kata seoi nage, ebi garami, hiza jime, gyaku okurieri, etc. Bref du très beau judo placé et utilisé en combat. Vraiment superbe.

On a le droit à un peu de culture okinawaïenne: chant, musique, danse, et divers plans des villes. Notamment celle d’une vieille femme jouant du sanshin/jabisen (voir article sur le shamisen) traditionnel avec caisse de résonnance recouverte de peau de serpent.

Le film montre aussi l’histoire de l’archipel, après l’invasion américaine: des enfants okinawaïens volent dans les stock de l’armée pour survivre, vendent des chewing-gum américains, volent les sacs des touristes. Il y a même un passage fort et lourd de symbolisme lors d’une course poursuite dans la ville. On voit des plans de la ville: des magasins, des voitures, mais tous avec une présence américaine. Lorsque l’on voit une rue traditionnelle, vide de toute personne… un phantom F4 est là pour nous rappeler la présence américaine omni-présente. On a aussi un aperçu de la vie des autochtone à cette époque, où les femmes se prostituent dans le seul but de survivre et quand bien même elles ne le feraient pas, elle ne sont pas considérés par les forces américaines présentes autrement que comme des prostituées. On voit aussi une de ces femmes tenter de mettre fin à ses jours, car ne supportant plus cette vie. Elle sera stoppée par Oyama et lui dira « Tu es un japonais de Honshu, tu ne peux pas comprendre ce que j’endure et ce que je ressens ».

On voit dans le film que la culture américaine a envahit l’île: hamburger, pantalon à patte d’éléphant, musique, GI afro-américains, … Le film montre aussi le mode de vie des enfants dont les parents ont été tués, ou n’ayant que pour famille, une soeur ou une mère qui se prostitue auprès des GI pour lui permettre de survivre. Les enfants livrés à eux mêmes volent et fument des cigarettes… américaines.

Oyama, qui commence à être connu dans le monde japonais, nous offre quelques situations cocasses assez drôles.

C’est le premier film qui m’a permis de voir un combattant de judo kodokan dans des combats à 1 contre plusieurs. Avec une judo techniquement très très riche… vraiment beau! Un très beau judo démontré dans du combat free fight où une erreur équivaut à la mort. Le film montre aussi un très beau karate, très riche avec balayages, projections, clefs, étranglements. Vraiment un film très flatteur pour le karate et le judo et qui leur rend un bel hommage. Il montre aussi un autre aspect d’Okinawa. La fin du film est un chouette clin d’oeil à Operation Dragon avec Bruce Lee sortie 4 ans auparavant.

Un très beau film qui donne envie d’aller à Okinawa pour voir la beauté des paysages. Ce troisième opus est nettement plus triste mais nettement plus riche en combat.

Le mot de la fin tiré du film: « La justice sans la force  n’est rien, la force sans la justice n’est que violence »

Un trailer du film: http://youtu.be/DF45zyVk8j8

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