Juin 162017
 

Titre original: Les Mondes engloutis
Genre: Série d’animation
Création: Nina Wolmark
Pays d’origine: Drapeau de la France France
Chaîne d’origine: Antenne 2
Nb. de saisons: 2
Nb. d’épisodes: 52
Durée: 26 minutes
Diff. originale: 17 septembre 1985 – 26 mars 1987

Les Mondes engloutis est une série télévisée d’animation française en 52 épisodes de 26 minutes, créée par Nina Wolmark qui en a écrit la plupart des scénarios et dialogues. Christian Grenier, Joëlle Wintrebert et Michel Jeury ont également participé à l’écriture des scénarios. Les personnages ont été créés et dessinés par Patrick Claeys. Les autres dessinateurs principaux sont les frères Gaëtan et Paul Brizzi (réalisateurs d’Astérix et la Surprise de César), Didier David et Christian Lignan. Diffusée pour la première fois à partir du 17 septembre 1985 sur Antenne 2 dans l’émission Récré A2, la série a été rediffusée sur TF1 en 1991. Au Québec, la série a été diffusée sur TQS. Les épisodes ont été réalisés par Michel Gauthier.

Sujet

Le Shagma, soleil artificiel indispensable à la vie des gens du dessous dans la cité d’Arkadia, tombe malade. Guidés par Shagshag, vaisseau conscient doté de pouvoirs magiques, les enfants d’Arkadia entrent alors dans le musée interdit et lisent les archives secrètes. Ils apprennent alors que leur peuple vivait au-dessus jusqu’au grand cataclysme qui a précipité leur île sous la surface de la Terre. Ils créent Arkana, une créature ressemblant à une humaine, et l’envoient avec Shagshag vers la surface pour chercher de l’aide. Elle est accompagnée de Bic et Bac, deux pangolins, créatures étranges et bienveillantes, aussi anciennes que Shagshag. Dès le premier épisode, le groupe est rejoint par le jeune Bob et sa petite sœur Rébecca, des enfants venus de la surface, ainsi que par Spartakus, un homme qui a toujours vécu sous la surface.

Quelques épisodes

« L’homme tambour » : Spartakus n’a jamais connu sa mère. Un sorcier africain lui propose de la rencontrer s’il arrive à (con)vaincre le fantôme de son père. Devenu roi de son village natal ressuscité, sa mère lui explique que la loi lui interdit cependant désormais de voir son visage, mais qu’il doit absolument rester. Spartakus s’enfuit avec l’aide d’Arkana.

« Le Nemcor d’Arkana » : Le Shagma mourant, désespérant du retour d’Arkana, après de longues hésitations sur la place de l’orichalque, les Arcadiens tentent une opération jamais tentée : ils réfléchissent les rayons de l’arc en ciel shagmique vers le Shagma. Durant cette manœuvre, les créatures shagmiques sont privées de leur source d’énergie. Shag Shag se déstructure au plus grand dépit de Spartacus et Bob, et ils tombent dans un trou noir. Arkana, Bic et Bac se réduisent à de fragiles boules de lumières sous le soin de Rebecca.

« Démosthène, dit D.D. » : Rencontre avec le logographe bègue de l’Athènes antique. « Répète après moi : dé-mo-cra-tie ! » Démosthène est enlevé par Maxagaz qui veut son aide pour pouvoir remporter les élections et rester chef des pirates. Débats houleux de politiques étrangères sur le forum antique ou à la télévision FIP.

« Gog et Magog » : « Dans ce pays, les gens chantent pour supporter le bruit horrible du vent ». Un aigle royal, blanc, convainc Arkana qu’Arkadia se trouve derrière une porte fermée par la vibration des deux branches d’un diapason identique à celui de la place de l’Orichalque (forum). Au-dessus du diapason flotte une pierre noire… dont la chute arrêterait ce diapason et ouvrirait cette porte. Mais derrière cette porte se trouvent les terribles armées de Gog et Magog…

« Tada et les insignes sacrés » : Dans cet épisode, les héros assistent un homme en grande détresse en l’aidant à retrouver un objet symbolique (en métal orichalque ?) qui lui donne le droit, selon la loi du roi, de vivre en homme libre. Un vieil esclavagiste colonialiste aigri car abandonné par son ancienne hiérarchie l’a empoisonné pour le lui voler, et l’empêcher de se libérer.

Ces épisodes sont tous tirés de la deuxième partie de la saison 1 de la série.

Voix

Claude Dasset : Seskapile, Bic
Marc Moro : Maxagaz
Louis Arbessier : Shag-Shag
Jacques Deschamps : Mattymate
Jeanine Forney : Arkana
Yves-Marie Maurin : Spartakus
Kris Bénard : Bob
Amandine Rajau : Rebecca
Perrette Pradier : Massmédia
Albert Augier : Bac
Jean Négroni : Shagmir

Personnages

Arkana : créée par les enfants d’Arkadia avec des bribes d’informations provenant de la mémoire d’Arkadia, et les rayons des arcs-en-ciel shagmiques, « avec des pieds », « à l’image des gens du dessus », magicienne bienveillante mais naïve, capable de projeter des illusions. Elle doit demander aux gens du dessus de l’aide pour réparer le Shagma.

Bic et Bac : deux joyeux petits animaux sacrés, des Pangolins compagnons caressants, habiles, drôles et enjoués, capables de produire du feu (ou de l’électricité) en frottant leur nez ensemble. Les deux sont investis de pouvoirs shagmiques comme Arkana et Shag-shag. Il est à noter qu’ils ne possèdent pas de griffes mais des doigts.

Bob et Rebecca : deux enfants du dessus qui ont, profitant d’une rencontre accidentelle avec Arkana lors d’une expédition spéléologique, décidé d’accompagner les héros sous le prétexte de connaître les secrets du Shagma avec un comportement rassurant de spectateurs. Pour ces deux enfants, l’inquiétude d’effrayer leurs parents par leur absence n’a pas de fait puisqu’ils leur semble évident que le temps s’écoule bien plus lentement à l’intérieur de la terre qu’à sa surface.

Spartakus : Voyageur des Strates et mondes souterrains, qu’il arpente, il ne se sépare jamais de son bracelet noir d’Orichalque bien pratique (c’est un outil multifonctions : grappin, arbalète…) et hérité de son père. Son passé est sombre : sa famille et lui ayant été attaqués par des vendeurs d’esclaves, Spartakus est resté Gladiateur longtemps avant de regagner sa liberté, et errer dans les strates…

Les pirates « punk » et Radio FIP, la Radio de la Fédération Inter Piraterie : sous une apparence sympathique et enjouée bien que pathétiquement malveillante, ils représentent une société malheureuse, violente, agressive, inculte, esclavagiste, excessivement matérialiste, vivant dans une décharge. Les pirates sont divisés en trois clans : celui du lac, celui des fjords et celui des flaques. Le clan du lac, auquel appartient Maxagaz, ne cesse de rabaisser les deux autres (par exemple, lors des jeux inter-pirates). Cette société est structurée sous une apparence de démocratie contrôlée par les médias de masse. « J’accuse Maxagaz de ne pas savoir piller ! » La « gigue des pirates » est une chanson animée qui revient à chaque intervention de Massmédia, la plantureuse oratrice de Radio FIP. « Sans foi ni loi, Ah la belle vie que voilà ! » « Sur vos têtes on fait fric ! on fait frac ! » (avec quelques coups de gourdins…). Les principaux sont Maxagaz, le chef des pirates, ainsi que ses acolytes Seskapil et Mattimat. Son rival est Ringnar, chef des bandits des fjords.

Shag-Shag : le robot vaisseau explorateur intelligent dormait dans le musée interdit. Il a permis aux enfants d’Arkadia d’y accéder clandestinement. Il ressemble vaguement à une tortue géante. Son ordinateur-cerveau, datant d’avant le grand cataclysme, a des trous de mémoire. Les shagies sont une multitude de petits robots d’entretien et de réparation. Shag-Shag possède une interface de communication/énergie dédiée à l’espèce dont font partie Bic et Bac, et une culture encyclopédique des temps passés et des strates. Il prétend être impatient de retourner dans son musée une fois que sa mission vers la surface sera terminée. Mais les aventures se succèdent dans les dédales des strates.

Arkadia : cité engloutie, placée au centre de la Terre, éclairée, alimentée par le Shagma, soleil intérieur. L’architecture ressemble à celle d’Athènes, le Shagma étant placé à la place de l’amphithéâtre. La place de l’Orichalque est semblable au forum démocratique. L’Orichalque (l’or d’Atlantis) est un diapason à deux branches, dominé par une menaçante plaque noire.

Les Arkadiens : tels des anges, ils n’ont pas de pied et flottent librement dans Arkadia (absence de gravité physiquement correcte, au moins). Ils ignorent tout de leur passé, et leur dialectique est duale, avec des hommes très prudents et des femmes impulsives. Leur civilisation semble heureuse et pacifique, mais leur tranquillité a un prix, qu’Arkana découvre dans l’épisode « les prisonniers du temps perdu ».

Commentaires

Cette œuvre, dont le scénario a été écrit par Nina Wolmark, une sociologue du travail née en 1941 à Minsk, a souvent un caractère très symbolique. On y retrouve fréquemment des éléments de critique sociale.

Il y a des références à des personnes et des faits célèbres dans les différents épisodes. À titre d’exemple,

– le feuilleton exploite le mythe de la Terre creuse et d’Agartha ;
– dans l’épisode 42, les héros arrivent dans une ville où la population vit sous le joug de soldats dont le symbole est un dessin noir dans un rond blanc sur fond rouge. Et dans cette ville, parmi les opprimés, il y a un homme aux cheveux blancs avec une moustache nommé Albert, et plusieurs références à Albert Einstein ;
– on trouve dans un autre épisode une référence à l’armée en terre cuite du mausolée de l’empereur Qin.

La rappeuse Keny Arkana tire son nom de scène d’un des personnages de la série.

La série reçut à l’époque de nombreuses plaintes de parents, à la suite du personnage « Seskapil » dont le nom leur sembla être une légère variation de « Sexe à piles » ou « Sexe appeal », alors qu’en réalité il était une référence aux piles 16K.

En dépit des nombreuses civilisations rencontrées dans les strates, tous les habitants, Arkadiens compris, semblent partager la même langue que Bob et Rebecca, en l’occurrence le français compte tenu que les enfants descendent depuis les côtes normandes (falaises en début de saison 1).

Dans l’épisode 20 (8) ou Démosthène, dit D;D., tandis que Shag-Shag essaie de retrouver des informations sur le passé arkadien, des images de buildings d’une métropole ancienne sont diffusées sur l’écran du vaisseau. On peut alors entrapercevoir l’une d’elle présentant la vaste tour centrale du célèbre film Métropolis de Fritz Lang. Un clin d’œil sans aucun doute.

Lors de la première rencontre entre les protagonistes, Bob affirme que son absence et celle de Rebecca ne seront pas constatées parce que le temps s’écoulerait plus lentement à l’intérieur de la Terre qu’à la surface. Et donc qu’ils reviendraient tout juste avant le dîner. Son explication, bien que parcellaire, s’appuie sur la Théorie de la Relativité Générale. Mais ses conclusions sont erronées car si le temps s’écoule effectivement bien plus lentement à l’intérieur qu’en surface, le voyage implique un « saut » dans le futur. Une étude récente montre d’ailleurs que le noyau terrestre est 2 ans et demi plus jeune que la surface terrestre. Autrement dit, chaque jour passé au centre de la Terre correspond à 2 ans et demi passés à la surface. Quoi qu’il en soit, Bob et Rebecca n’arriveront donc pas avant le dîner mais à une date très très ultérieure… mais c’est une toute autre histoire.

Musique

Les producteurs firent d’abord appel à Didier Barbelivien et Haim Saban, mais les essais ne furent pas concluants. Les mélodies de Vladimir Cosma séduisirent les producteurs qui ne voulaient pas faire de la musique au mètre. Toutes les musiques et chansons de cette série furent donc composées par Vladimir Cosma. La chanson titre, les thèmes des pirates et de Bic et Bac sont interprétés par le groupe Mini-Star. Les producteurs avaient d’abord pensé à Herbert Léonard et à Annick Thoumazeau qui avaient alors la cote, mais Carrère (La maison de disque) leur conseilla le groupe des Mini-Star. Le choix fut concluant, les producteurs trouvant que les voix des enfants collaient parfaitement aux paroles écrites avec Roger Dumas.

En 2012, le groupe polonais de power metal symphonique Pathfinder publie sur leur album Fifth Element (en bonus sur l’édition Européenne) le titre Spartakus and the Sun Beneath the Sea une reprise en anglais du générique du dessin animé. Une version officielle en français existe également et est disponible en téléchargement et en clip notamment sur YouTube.

source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Mondes_engloutis

Mon Avis

Il y a quelques années j’avais acheté pour trois francs six sous l’intégralité de la série en DVD. Mais j’ai mis un temps fou à les revoirs. Les musiques qui reviennent sans cesse m’ont vite saoulé, mais je garde un bon souvenir de ma séance de visionnage d’une série que j’avais vu il y a plus de 30 ans.

La musique, l’ambiance, les sons, les voix et les couleurs font de cette série quelque chose de globalement plutôt dépressif. Même Bic et Bac les deux comiques de services n’arrivent pas à sortir de la mélancolie transportée par le fait que les héros sont perdus dans les strates.

Globalement la série est passionnante, il y a de l’action, des rebondissements, chaque épisode apporte quelque chose de nouveau. Mais les sensations transmises sont quand mêmes mélancoliques. Un peu comme dans le film « les maîtres du temps » ou « la planète sauvage ». « Les mondes engloutis » est une série magnifique, bien que les répétitions de scènes et de chansons permettent de rallonger la durée, mais néanmoins on éprouve quand même un sentiment de douleur, et parfois la série communique une certaine claustrophobie, les équipes étant coincées au centre de la terre.

Diogène, Galilée, Démosthène et la démocratie, l’empereur Qin, Gog et Magog, Albert Einstein, les nazis, les légendes et histoires africaines, asiatiques et européennes, la culture mondiale est explorée de façon très précise, et donne beaucoup d’informations. Cette série est culturellement très riche, et ouvre de nombreuses porte de recherche et d’étude.

En outre, elle tend la main à une génération d’enfant plus ouvert, moins sectaires, puisque les héros portent sur leur peau différentes origines ethniques et pourtant vivent ensembles et s’entraident sans se soucier de leurs différences physiques, comme s’ils appartenaient à la même et unique famille des être humains. Il n’y a pas de stigmatisation des croyances, seulement, l’humanité, l’aide et l’entraide. Une excellente leçon de vie et de bon comportement en société.

Un très beau compte sur la vie et la recherche de soi, du lien avec son passé et de la recherche d’un futur meilleur.

Un gros dommage pour la fin (dernier épisode de la saison 2) qui part un peu en eau de boudin et qui peut être difficilement compréhensible par un enfant tellement elle est imagée et porteuse de concepts non accessibles pour des enfants.

générique: https://youtu.be/UgtVFEZBgQo

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