Sep 242006
 

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Les 23 et 24 septembre j’ai eu la chance d’assister au stage des Experts japonais de karate à Paris.

J’ai suivi au cours de cette journée:

  • Shimabukuro (Uechi-ryû)
  • Fukazawa (Wado Ryu)
  • Takayasu (Uechi-ryû)
  • Kawanishi (Shito Ryu Shukokai)
  • Tsukada (Shito Ryu)
  • Uemura (Kamuhi-Ryu)

Tout ce qui suit ne doit choquer personne.
C’est simplement le fruit de ma vision personnelle, de mon expérience de non karateka.
Je ne veux insulter personne, je transcris juste ces stages comme je les ai vécu, ce qui m’en est resté.

1) Shimabukuro

Maître très cordial mais semble être quelqu’un de discret.
Il nous a montré ce qu’était l’Uechi-ryû tel qu’il le pratiquait et l’enseignait, les spécificités par rapport aux autres styles.
Un point: 1h30 c’est trop peu pour bien approfondir (voir les origines de l’Uechi-ryû par rapport aux arts chinois par exemple)
On a donc travaillé (j’ai douloureusement subi) des pleins-de-choses-kitae (kote-kitae, sune-kitae, etc…)
Puis il nous expliqua l’importance des mains ouvertes et son utilisation. Ensuite on a fait sanchin. Après une démonstration de 3 de ses élèves.
Lorsqu’un maître demande à des élèves de montrer telle ou telle chose, je pars du principe que les élèves sont représentatif de ce maître.
Je n’ai pu me faire une réelle opinion qu’en voyant le cours de Takemi Takayasu (j’y reviendrai plus tard)
Je ne connaissais le Uechi-ryû qu’au travers des posts des pratiquants d’Uechi-ryû et des vidéos présentes sur ce site et sur le net.
Donc j’ai pu me faire une première bonne opinion en live…
Et Shimabukuro… ça c’est du maître!
Finalement on a fait des applications du kata sanchin et de la raison des mouvements mains ouvertes (bunkai?)
J’ai pu comprendre en quoi le Uechi-ryû se distinguait des autre styles.

2) Fukazawa

J’avais eu une mauvaise impression du Wado-ryu quand j’avais suivi un cours.
Le professeur m’avait présenté son wado-ryu comme étant un karaté shotokan avec comme particularité, une esquive arrière ou avant.
Et effectivement durant ce cours, j’ai sautillé pendant une heure et demi en donnant un gyaku sans toucher pour revenir en place rapidement.
Bref, de la compet à la mode de chez fédé.
Sachant qu’Otsuka était un haut gradé du Yoshin Ryu, je m’attendais à… je ne sais pas moi… une grosse base de Ju Jutsu.
Ben non….
Avec maître Fukazawa, on a commencé par du sanbon kumite.
première attaque, on recule dans l’axe. Deuxième attaque on recule dans l’axe et Troisième attaque on sort de l’axe pour contre-attaquer.
Même si je comprends l’intérêt de ce travail (de déplacement), ça me fait profondément chier de rester dans l’axe d’attaque.
Néanmoins, ayant été incapable de faire cet exercice correctement, la preuve en était que ça pouvait m’apporter quelque chose.
Puis nous avons travaillé une technique à genoux (comme dans les vieux katas de jujutsu).
Uke étrangle Tori qui se libère de l’étranglement avec un déplacement à genoux et une frappe simultanée en déséquilibrant de ce côté et change de côté avec une projection de la tête mais de l’autre côté(style ashi mawashi)
Même si au début je trouvais cet exercice débile (sortir d’un côté puis se replacer de l’autre côté pour projeter… on déséquilibre d’un sens et on projette de l’autre) il m’est apparu intéressant pour le déplacement à genoux et surtout pour la projection.
Après coup j’ai remarqué un petit détail intéressant.
Finalement on a travaillé des défenses au couteau.
Le Uke de maître Fukazawa attaquait d’une distance de 3 mètres en se jetant sur le maître.
Bref, me dira-t-on, attaque téléphonée et irréelle. Oui c’est sûr mais attaque pédagogique et traditionnelle.
Après ça dépend ce que l’on recherche.
Bien sûr les défense contre couteau étaient tout ce qu’il ne faut jamais faire contre un couteau. néanmoins c’était d’excellent exercices de placement et de déplacement.
Bon maître Fukawa n’a pas dit que c’était de la self défense, il a montré le travail traditionnel en wado-ryu.
J’ai pu enfin voir la petite patte de Jujutsu dans ce karaté.

3) Takayasu

On vous l’a peut-être présenté sous la forme d’un ressort… moi je dirais une pile de 10000V 1000A!
Le maître apparaît comme très sympathique, très énergique… Seulement… j’ai trouvé que de tous les séminaires auxquels j’ai assisté c’était le moins intéressant.
Pourquoi?
Ben sa réputation a fait parlé de lui et la salle était blindée de chez blindée.
Il courrait partout, sautait dans tous les sens parlait vite (et vu le nombre qu’on était je ne comprenais pas ce qu’il racontait).
On a fait encore du travail de destruct… endurcissement (encore ;_; ), et sanchin…
Il nous a montré quelques techniques de self mais on n’a pas pu les faire car à chaque fois qu’il nous indiquait d’essayer on devait s’arrêter avant même d’avoir commencé pour le regarder montrer autre chose.
On a passé plus de temps à le regarder comment il frappait bien fort dans son makiwara, comment il mettait minable ses Uke, commet il tapait du pied sur le sol, etc… qu’à tester par nous même.
Le cours était un peu destructuré, il ne montrait pas vraiment l’essence de son Uechi-ryû, les particularités.
Puis à la fin, il nous a demandé de faire du combat libre. Je trouve que c’est dommage qu’il n’ait pas cadré le combat pour que l’on combatte en Uechi-ryû (ce qui était le sujet de son stage normalement) et pas en n’importe-quoi-ryu.
Bref, je ne suis pas fan des one-man-show à l’américaine même s’il s’agit d’une grande personnalité qui vaut son pesant de cacahuètes comme Takemi.
Malgré tout Takemi m’a montré qu’il savait être très énergique et très rapide dans ses attaques et défenses. Seulement après la deuxième attaque j’ai eu l’impression que la fluidité avait disparu et que le reste des mouvements était haché (avec un rythme rapide, masi pas très fluide et coulant comme l’eau d’une rivière)
Et puis y avait trop de monde et je ne comprenais pas tout ce qu’il racontait.
Et puis je sais pas mais je suis subitement devenu nul! Mes clefs ne passaient plus, mes projections non plus… Et mon combat à la fin a été plus de l’encaissement et des parades qu’autre chose (Fuck! J’aime pas être nul!)
Je reviendrais plus tard sur une comparaison des deux Uechi-ryû que j’ai vu.

4) Kawanishi

Au début je pensais aller chez Oshiro sensei. Mais vu le peuple j’ai préféré aller chez un autre sensei, où il y avait moins de monde.
Au début j’ai pas accroché… mais pas du tout.
Travail de Kihon tout seul dans le vide… ça me gonfle bien.
En plus je me serais cru à l’église… debout – assis – debout – assis.
Bref, je commençais sérieusement à m’emmerder.
Mais ça uniquement parce que je ne comprenais pas où maître Kawanishi voulait en venir avec ses mouvements d’armer pour frapper.
Je pestais intérieurement (et extérieurement): « c’est téléphoné son atemi! C’est un appel trop gros »
Puis on a commencé à travaillé à deux. Uke (ou Tri) présentait ses avant bras et on devait frapper avec le mouvement d’armé en balancier.
Comme j’avais toujours pas capté le pourquoi du travail le mouvement ressemblait plus à du kote kitae (et oui, à croire que j’aime ça: avoir mal).
Puis dans un mouvement de parade contre-attaque j’ai compris le principe du mouvement de balancier.
En fait on avait fait depuis le début un travail de fond et non de forme.
Et oui, un travail de débutant, seulement la plupart du temps, on se concentre sur la technique après et on en oublie le travail de fond.
Bon j’ai pas encore tout intégré mais c’était vraiment intéressant (et reposant pour la digestion et la fin de journée)

5) Tsukada

Là, on a fait un travail qui me parlait: travail des esquives, clefs, immobilisation.
En plus chose intéressante que je bosse jamais assez, travail des changements de clefs sur réaction du partenaire.
Bref, j’ai eu l’impression de faire de ju jutsu… sauf que c’était du shito ryu.
On a travaillé mains ouverte avec le pouce en extension pour favoriser les saisies… super intéressant…
Les clefs sont différentes et certaines me laissent septiques, mais certainement parce que leur amenée est très circulaire alors qu’en NTJ on travail plus directement.
Exemple sur waki gatame: le bras est tendu on fait une pression sur le coude, et on ouvre l’angle de m’épaule à 45 degré pour verrouiller
Là, il y avait un déplacement circulaire pour permettre de descendre Uke.
Donc une bonne découverte de l’aspect du shito ryu autre que les atemis et le travail dans l’axe.

6) Uemura

On garde le meilleur pour la fin.
Uemura nous a fait un travail de fond mais quelque chose d’incroyable.
Comment effectuer ses déplacements, se déplacer, frapper.
Il nous a expliqué les principes de base issus des arts chinois(yi quan, tai chi chuan, xing yi) , des arts japonais (jujutsu, kenjutsu, iaijutsu) et des arts okinawaien (tode)
On n’a pas beaucoup pratiqué mais c’était tout bonnement passionant.
Comment se déplacer sans aller contre la gravité mais en l’utilisant, …
Vraiment grandiose.
Et ses axes de recherche sont hallucinants.
Quelque soit le style que vous pratiquer le travail de Uemura ne peut être que bénéfique!
Je ne dis pas grand chose sur ce qu’on a fait ou ce qu’il nous a expliqué… car ça se ressent avant tout….

7) Uechi Ryu

Concernant les deux Uechi-ryû.. pour être différents, oui ils sont différents.
Ce que je vais écrire est une vue d’une personne qui ne connaissait rien de l’uechi ryu et n’a pour élément de comparaison deux séminaires avec deux intervenants différents.
Les élèves de Shimabukuro ont fait sensation, les sanchin étaient superbes. Il m’ont plus impressionés que ceux des élèves de Takayasu.
Shimabukuro frappe vraiment pendant le sanchin, alors que Takayasu contrôle énormément et on a l’impression de voir un show.
J’ai pu voir une nette différence de niveau entre les élèves de Shimabukuro et de Takayasu (je ne connais pas les grades)
Si les élèves en démonstration reflètent l’enseignement du maître il est clair que mon penchant ira vers Shimabukuro.
Je ne dis pas que ce que fait Takayasu est mauvais, je dis simplement que je préfère le style de Shimabukuro à celui de Takayasu.
La pratique de l’Uechi-ryû chez Shimabukuro est nettement plus fluide que celle chez Takayasu.
Takayasu est une vraie pile électrique, seulement les mouvements sont assez hachés dans ses enchainements (et leurs élèves respectifs tendent à le prouver).
Shimabukuro est très discret alors que Takayasu est un hundred-men show à lui tout seul… les séances de photos et de dédicaces de fin de séminaire le prouvent un peu.
Mon impression est que Shimabukuro a voulu montrer ce qu’était le Uechi-ryû et en quoi il était différent des autres styles alors que Takayasu a fait du marketing.
J’avais l’impression qu’il n’essayait pas de vendre le Uechi-ryû mais de se vendre lui.
C’est mon impression, purement personnel et subjectif.

En conclusion, ce fut pour moi un week-end grandiose.
L’occasion de connaître des styles passionnant de karate, de rencontrer des maîtres intéressants, de revoir des amis et de rencontrer de nouvelles personnes merveilleuses.
Malheureusement autant de données, de nouvelles informations à mémoriser… je vais malheureusement en oublier pas mal.
Mais ce que je me rappellerai va beaucoup faire évoluer ma pratique.
Et je sais pour quels maîtres je reviendrai à ce genre de séminaires… en espérant que:
– il y ait moins de monde
– ou que les infrastructures soient suffisantes pour accueillir tout ce joli monde
– que cette saloperie de ventilation se coupe qu’on puisse entendre les maîtres parler
– qu’on donne aux maîtres un micro.

Bref je conseille à tout pratiquant (ayant une licence à la FFKaraté, condition nécessaire) de venir quelque soit votre style… Car même si le karaté c’est pas votre truc, le travail de certains maître est compatible avec tout.

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