C’est partit pour cette édition 2012 du stage des experts japonais, une 6ème édition d’un évènement qui regroupe pas mal de monde. Cette année encore une fois je m’embarque dans l’aventure qui commence à 7 heures du matin pour moi, enfin 7 heures et demi, car ayant attrapé froid le jour avant, j’ai le nez et le cerveau un peu embrumé. Je rejoins Didier et nous allons au stade Coubertin. Très rapidement nous nous changeons pour revêtir nos habits de combat. Je revois pas mal de connaissances.
La matiné se déroule très rapidement, un salut avec les 300 personnes présentes (ou plus) puis nous nous suivons un cours sur les esquives de la part des sensei Mochizuki, Nanbu, Aosaka et Nakahashi. Bref, bouger son corps sur l’attaque pour amorcer une réponse, bouger son corps dans la contre-attaque pour amorcer la défense. C’est du connu… peut-être pas quand on travaille de façon réctiligne et uniforme, mais ce n’est pas le cas du Uechi-ryu.
Depuis que je fais du Uechi-ryu, je vois autre chose dans les déplacements et les techniques, je vois un travail de structure et de principe articulaires importants. Travail qui m’a été confirmé par un stage d’Aunkai et en voyant le travail d’experts comme Akira Hino sensei. Et ce type de maitrise (structurale et articulaire) est primordial pour ce travail d’esquive. Il est bien de montrer ces approches lors que la façon de travailler et que la base technique ne le comprend pas, en dehors de ça, l’intérêt aurait été sur des chose qui n’ont justement pas été abordées. Fort heureusement, en Uechi-ryu, cela fait partie de la dualité jû/gô.
Ensuite bien le cours de sensei Oshiro et sensei Shimabukuro: les blocages. Je le rappelle le terme blocage est mal choisi, car on ne bloque pas au contraire. Le terme japonais est uke, qui vient du verbe « ukeru » (受ける ) qui veut dire recevoir. Blocage implique un arrêt du mouvement, or c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire… l’immobilité égal la mort assurée…
Sensei Oshiro présente un travail de blocage basé sur la simultanéité de la défense et de la contre-attaque, de l’absorption, de la déviation de l’attaque. Sensei Shimabukuro présente un travail basé sur le fait que la défense (le blocage) influe sur la riposte. Selon la contre-attaque, notre blocage ne sera pas le même. Il insiste sur le fait que le blocage est soit une défense permettant de dévier le coup ou de l’absorber (jû), soit une attaque sur l’attaque (gô), c’est à dire un coup destiné à détruire le membre qui attaque. Il insiste sur l’importance du renforcement parce que combat à courte distance. Donc nous ferons diverses formes de attaques/défenses/contre-attaques et quelques kitae waza. Mais dans cet atelier, les deux sensei ont montré un principe commun, celui d’esquive avant le blocage. Et celui de faire une action sur l’attaquant par la défense (perte d’équilibre par absorption ou déviation, membre qui attaque détruit par impact, etc.)
Puis c’est l’heure d’aller prendre un encas. Ca tombe bien, mon ventre commençait à se manifester. Il faut dire que je me suis levé en sale état, et je n’avais rien mangé. Au restaurant, avec Didier, Raphael, Sandy, Frédéric, Hervé, Lazare, Anthony, on parle de tout… ambiance sympathique, décontractée, amicale, fraternelle, typique des rendez vous de la famille Uechi.
Puis on retourne un peu en retard au centre de stage, où les officiels ont commencé leurs discours. Car cette années est particulière, c’est l’année de la coupe du monde Karate 2012 à Paris.
Que de monde réunis autour du karate français
sensei Mochiruki en plein discours, derrière sensei Aosaka, puis de gauche à droite sensei Okubo,
sensei Omi, sensei Nakata, sensei Shimabukuro, sensei Kawanishi, sensei Sato, sensei Kamohara
Le public écoute le discours de Françis Didier président de la FFK
sensei Okubo, sensei Omi, sensei Nakata, sensei Shimabukuro, sensei Kawanishi
Autre vue des discours
sensei Oshiro, sensei Tsukada, sensei Adaniya
de gauche à droite: Frédéric, Lazare, Anthony, Didier, Raphaël, sensei Oshiro, sensei Adaniya,
sensei Shimabukuro, Hervé, et moi même.
Un photo souvenir avec mon ami Sandy, pratiquant de Nihon Tai Jitsu, mais
très attaché aux principes structuraux, très grand techniciens et passionné
De gauche à droite: Raphael, Didier, Hervé, moi-même et Sandy
Raphael, Didier, Hervé, moi-même, Frédéric
Puis nous nous répartissons dans les divers ateliers… Je choisis en premier l’atelier dont le thème est « les pièges et les feintes dans le combat ». Se suivent sensei Omi, Okubo et Kawanishi. Le concept est intéressant à la base mais l’approche de l’atelier trop orienté sundome. C’est dommage car les nombreuses feintes et pièges ne fonctionnent pas en jissen, car le concept de combat est différent. Lorsqu’on arrête le combat car un point est marqué, la finalité n’est pas la même que lorsqu’on gagne le combat et qu’il est arrêté parce que l’adversaire est KO. Surtout que la feinte pour sortir de l’axe lorsque l’adversaire a en sa possession low-kick et high kick en plein contact, ça se passe un peu différemment. Du coup un peu frustré que le concept de combat en karate ne soit qu’un affrontement sundome type compétition fédérale. Du coup cela m’a un peu ennuyé de voir le concept de combat réduit à ce type d’expression qui le dénature et ne présente pas vraiment ce qu’il est vraiment. D’autant plus que les sensei ont présenté lors de leurs différents ateliers un concept de karate qui sort justement de la pratique du sport et de l’escrime de compétition.
Après cet atelier, comme nous avons une petite démonstration à faire, nous nous retirons dans une autre salle vide pour nous coordonner pour la démonstration de fin de stage. Le programme est le suivant: kata seisan avec Lazare, Hervé, Didier, Raphaël et moi, puis Sanchin-gitae avec Didier, tameshiwari avec Didier (abdominaux), moi (avant-bras), Raphael (cuisse), puis sensei Shimabukuro fait le kata kanchin.
En conclusion
Je dirais que c’est toujours très intéressant de voir des pratiques différentes, de voir des sensei avec des recherches qui sortent des sentiers de ce qu’on pourrait croire que le karate est. Ainsi on a pu voir du travail d’esquive, de contrôle, de clefs, de projection, etc. Qui démontre que le karate va plus loin qu’une simple escrime pied-poing. C’est toujours intéressant de voir des hauts gradés présenter leurs recherches, leurs axes de travail et de voir les différences dans les approches en fonction des styles et des écoles. Mais j’ai regretté ce découpage en atelier qui d’un autre côté ne laissait pas beaucoup de liberté aux intervenants qui avaient à peine 15 à 20 minutes pour présenter leur approche d’un thème. Du coup impossible de vraiment cibler la spécificité d’une école ou d’un courant. Et pour ma part je trouve dommage la disposition des ateliers, le fait que plusieurs ateliers intéressant se retrouvent en même temps, alors que d’autres moins motivant prennent toute l’après-midi. Ainsi l’après midi il fallait choisir entre bunkai de bassai-dai et stratégie du combat… en gros selon mon point de vue, aucun des deux. Car je n’aime pas Bassai-dai et si j’avais voulu voir un kata de Shotokan/Shito/Wado, ça n’aurait pas été celui-là. Et les pièges et feintes en sundome ne me passionnent pas non plus. Du coup le découpage des ateliers n’était pas vraiment motivants… dommage.
voici les vidéos, d’autres videos sur http://www.uechiryu.fr
Kata seisan: http://www.youtube.com/watch?v=8qTVg8KsZvY
Sanchin-gitae: http://www.youtube.com/watch?v=38tz_iP4hSQ
Tameshiwari Jack: http://www.youtube.com/watch?v=qe-vrsgaoxQ
Sympa CR, comme d’hab…
Les experts ont-ils fait des démo à la fin et si oui, les as-tu pris en vidéo ?
Merci pour tes compliments.
Oui il y a eu quelques démos, mais étant du côté de ceux qui font une démo, je n’ai pas pu filmer. Un de mes kohai a filmé, mais uniquement notre démo.
Au niveau démo, il y a eu Nakata sensei qui a fait une démo de fajing et de position de Yi-quan. Adaniya sensei a fait Hakkaku puis bunkai avec son élève, un kata de bô seul, puis l’application à deux avec son élève. Son élève a fait un kata de suruchin.
Puis il y a eu un kata de Kawanishi sensei, et de Okubo sensei.
Mochizuki sensei a fait quelques formes de iaido pour montrer les ressemblances des techniques de karate avec celle du sabre.
Désolé, je n’ai pas de vidéo à proposer à part les nôtres (bientôt dispo sur le site http://www.uechiryu.fr
Mais il y a eu pas mal de gens à filmer, donc il devrait y avoir quelques vidéos sur youtube
A bientôt
Amicalement
Jack
Ça avait l’air sympathique, en tout cas. Merci pour le CR.