Uechi-ryu (上地流, Uechi-ryū) est un style traditionnel de karate okinawaien. Le fondateur de l’Uechi Ryû était Uechi Kanbun (上地完文) (1877-1948), un okinawaien qui alla à Fuzhou dans la province du Fujian (Fukien), en Chine pour étudier les arts martiaux quand il avait 20 ans. Uechi-Ryû signifie « style d’Uechi » ou « Ecole d’Uechi ».
Kanbun Uechi
la plupart des textes sont tirés de l’article très complet et très recherché, merci de le visiter: http://fudoshinkan.eu/histoire-karate-uechi-ryu/
Contexte
Okinawa (connu aussi le nom des îles Ryūkyū) est un archipel d’îles loin au sud du Japon. Ces îles avaient été envahies par le clan Shimazu (島津) de Satsuma (薩摩国 ou Sasshū 薩州, une ancienne province japonaise située sur l’île de Kyūshū, dans l’actuelle préfecture de Kagoshima) en 1609 et les terribles bushi (武士, littéralement « guerrier gentilhomme ») avaient alors écrasé la population locale sous tout un ensemble de règles, mettant fin aux anciennes traditions et découpage séculier du ce petit royaume. Okinawa possédait une culture originale, mélange des us et coutumes chinois et japonais et de vagues d’immigration chinoise, malaise, micronésienne et japonaise. Depuis 1372, le roi de ce royaume reconnaissait être le vassal de l’empire de Chine, mais aussi du Japon, ce qui lui permettait de faire un commerce fructueux.
Malgré l’occupation nippone des Shimazu, le roi Shô Nei (1564–1620) d’Okinawa put garder son titre de vassal de la Chine et continuer à payer un tribut à l’empire du milieu. On peut penser que cela était étonnant de la part des Japonais, mais le Japon n’avait pas de relations diplomatiques et commerciales avec la Chine depuis un interdit des Ming, et le Royaume de Ryūkyū fut l’intermédiaire naturel pour régler les relations entre les deux pays et poursuivre indirectement le commerce. Ce fut ainsi jusqu’en 1879, date à laquelle l’archipel fut officiellement annexé au Japon et devint le département d’Okinawa. Donc, pendant plusieurs siècles les échanges commerciaux, culturels et diplomatiques passèrent par Okinawa.
Au niveau martial il en fut de même. Les échanges entre les deux pays furent nombreux et fréquents. D’une part parce que les marchands chinois étaient nombreux à venir jusqu’aux Ryûkyû et ensuite parce que les natifs de ces îles allèrent souvent étudier la culture, la médecine, les lettres et les arts martiaux en Chine, notamment dans la région du Fujian qui se trouve juste en face. Les premières traces de pratiques martiales à Okinawa remontent très loin dans le temps et il est difficile de donner une date précise. Mais depuis toujours, les enseignements se faisaient au sein de certaines familles et en secret. Aussi, même si une personne avait la chance de naître dans une de ces familles, le voyage d’études en Chine restait un must pour y apprendre directement le To-de (ou To-te ; Okinawaien : To-de, qui signifie Main des Tang ou Main chinoise). C’est pourquoi le jeune Kanbun Uechi (1877-1948) ne dérogea pas à la règle.
Histoire
Kanbun Uechi naquit à Okinawa le 5 mai 1877. Kanbun était le fils aîné d’une famille de samuraï qui avait choisi une vie rurale à Izumi, dans la région de Motobu, au nord d’Okinawa. Durant son adolescence, les danses folkloriques encore à la mode comportaient des mouvements de To-de et de Bo (bâton long). Cela lui a sans doute donné l’envie d’en apprendre plus. Il décide d’apprendre les Arts martiaux pour devenir fort et respecté. Il reçut un entraînement formel dans ces deux techniques par un homme appelé Touichi « Tanmei », ce qui signifie « vieil homme » et qui est une marque de respect pour les anciens. Son appétit s’aiguisa par la pratique, mais aussi par les nombreuses histoires sur les maîtres incroyables dont la Chine recèle depuis toujours. Il faut dire aussi que parmi les motivations que l’on peut énoncer, Okinawa connait une période historique encore violente. L’intégration forcée d’Okinawa en tant que département du Japon (1879) avait lancé plusieurs révoltes contre l’autorité. Les routes étaient peu sûres, et une technique puissante dans les mains pouvait être un atout pour un jeune homme de 19 ans. À 20 ans, pour éviter la conscription de l’armée japonaise, il part en Chine.
En 1897, après une dizaine de jours d’un voyage clandestin sur un minuscule voilier il arriva dans la ville de Fuzhou, où il rejoignit la communauté okinawaïenne qui vivait là. Dans l’enclave de Fuzhou dédié aux gens d’Okinawa, un lieu appelé Ryûkyûkan servait (et c’est toujours le cas de nos jours) de point de rencontre pour tous les natifs d’Okinawa à Fuzhou. Il commença par exercer de petits métiers et à pratiquer juste à côté du Ryûkyûkan, dans le Kojo dojo. On ne sait pas quel type de boxe était enseigné par la famille Kojo, mais on sait qu’il s’entraîna aussi durement que possible. Le responsable du dojo le traita alors de « petit fou » en raison de son acharnement, mais il ne goûta pas cette appellation et quitta le dojo.
Kanbun alla au temple Bouddhiste central de la ville de Fuzhou (Nansoya) dans une province du Fujian/Fukien et s’y installa provisoirement. C’est là que Kanbun rencontre un maître chinois, Zhou Zihe (周子和, ou encore Chou Tsuho), plus connu sous le nom Okinawaien de Shu Shiwa (1874-1926).
Shu Shi Wa représentait la 36e génération à diriger le temple, c’est du moins la version officielle de l’histoire. D’autres sources disent que ce temple n’existait pas, mais c’est peu probable. En effet, Shu Shi Wa possédait des sobriquets donnés par les moines comme « Prêtre de la 36e chambre », « Largeur éternelle » en raison de sa taille, ou encore « Taoïste de Moon-Hoon » car il s’habillait toujours comme un taoïste malgré le fait que le temple soit bouddhiste. On peut donc raisonnablement penser qu’il était bien lié à la prêtrise. Shu Shi Wa est un homme énigmatique dont on ne sait que peu de choses sur lui. Tout d’abord qu’il est nait à Minhou (Fujian) dans une famille aisée. On sait qu’il était enseignant de boxe chinoise, qu’il avait une grande taille par rapport à ses congénères et une force phénoménale. Il pratiquait les styles de la Grue et du Tigre en parallèle avec un Qigong dur et fluide (Ying Gong et Nei Gong). Shu Shi Wa appelait cet ensemble de styles Pangainûn (littéralement « style souple et dur » dans le dialecte du Fujian), et cela devint son propre style. Il était surtout réputé pour sa technique de la « main de fer » qui impressionnait ses contemporains. Il faut dire que dans son parcours martial, son père l’avait envoyé chez Zhou Bei, le maître du style Shaolin du Sud et aussi maître de littérature classique. Plus tard, son père voulut ouvrir une école à Nanju, ce dernier fut aidé par He Xi Di, l’un des grands maîtres de Kung-fu du Shandong. He Xi Di proposa que son fils rentre dans l’école sous sa direction. C’est lui qui lui enseigna à Shu Shi Wa les techniques de la main de fer et des paumes d’acier, ainsi que la médecine traditionnelle. Selon certaines archives chinoises, Shu Shiwa est un maître réputé dont la spécialité était le tigre du sud (source) bien qu’il maîtrisait d’autres écoles de nanquan (comme la grue blanche compte tenu de ses relations avec Kingai). Adulte, il était réputé à la fois comme maître dans l’art du poing, médecin, poète et peintre. Ses peintures de tigres sont connues et se vendaient à prix d’or de son vivant. En 1926, il tomba malade et mourut rapidement d’un désordre abdominal à l’âge de 52 ans.
Pour la petite histoire, Shu Shiwa et Kingai (le maitre qui a enseigné à Matayoshi Shinko cette école qu’il nomma plus tard Kingai-ryû) étaient condisciples. C’est le père de Go Kenki (Wú Xiánguì en chinois) qui présenta Matayoshi Shinko à Kingai (Go Kenki est un maitre de grue blanche qui a eu une influence notable sur le karate de Miyagi Chojun fondateur du Gôjû-ryû ce qui explique pourquoi Gôjû-ryû et Uechi-ryû sont des styles cousins). D’ailleurs Go Kenki et Uechi Kanbun se seraient connu et auraient eu des liens d’amitiés assez forts. Il a été aussi trouvé que Ryu Ryuko (alias Liu Liugung alias Xie Zhongxiang, 1852-1930) professeur de Kanryo Higaonna fondateur du naha-te et professeur de Miyagi Chjun entre autre, était un disciple de Wú Sōng Mù, l’oncle de Go Kenki (Wú Xiánguì en chinois)… Ce qui permet de relier ainsi, Gôjû-ryû, Uechi-ryû et Kingai-ryû de façon historique.
Shu Shiwa
Donc Kanbun Uechi étudia pendant 10 ans le style de kung fu Pangainûn (mi dur, mi doux) auprès de maître Shu Shi Wa dans le Fujian (Fukien) une province de Chine à la fin du 19ème siècle, début du 20ème siècle. Là encore, on ne sait pas top quel style de boxe il étudia, mais les trois premiers katas qu’il rapporta à Okinawa (Sanchin, Seisan, Sanseiryu) sont directement issue de cette étude. L’entraînement des premières années fut surtout une école de patience. Les deux premières années, il renforça son corps. Pendant trois ans, il apprit un seul kata connu aujourd’hui sous le nom de Sanchin (kata respiratoire). Comme il est souvent de coutume en Chine lorsque l’on étudie les arts martiaux, Kanbun étudia les arts de soin, notamment la pharmacopée chinoise et ses préparations. Il rapporta cette connaissance médicale qui est encore utilisée à Okinawa sous le nom de Uechi Kusuri (Médecine Uechi ou Uechi Guza en dialecte d’Okinawa).
Pangainûn (半硬軟) la boxe moitié dur doux se traduit comme suivant:
半 (« han » en japonais): moitié
硬 (« kô/gô » en japonais): dur, ferme, fort, obstiné
軟 (« nan/zen/nen » en japonais) : doux, souple, flexible, pliable, faible
soit hankônan en japonais (pangainûn dans la langue du Fujian)
Après dix ans d’étude sous la direction de Shu Shiwa, En 1904, à l’âge de 27 ans, Kanbun obtiendra son Menkyo Kaiden (diplôme de professeur) avec autorisation d’enseigner, et fonda ensuite un dojo en Chine dans lequel il enseigna 3 ans, ce qui fit un séjour de 13 ans dans ce pays. Il ouvrit sa propre école dans la province de Nanjing.
Fujian
Sa vie était sans encombre, enseignant le Pangainûn et vendant ses préparations médicinales. Ceci dura jusqu’à ce que l’un de ses étudiants, en conflit avec une famille de fermier à propos de ressources en eau (l’année était à la sécheresse), tue le fermier en question d’un seul coup de tranchant de la main. On ne sait pas avec certitude si Kanbun lui-même n’était pas présent lors de la dispute, car un étudiant peut difficilement avoir une telle force en quelques années de pratique. Quoi qu’il en soit Kanbun Uechi fut blâmé pour ce décès, car il aurait dû apprendre à son élève à mieux contrôler sa force. Cela marqua la fin de sa vie chinoise. Se sentant responsable de la mort du fermier, il ferma son école et repartit à Okinawa. Nous étions en 1910.
Et donc, en février 1910, Kanbun Uechi, résolu de ne plus jamais enseigner, retourna à Okinawa qui avait bien changé. La révolution de l’Ere Meiji (1868-1912) battait son plein. De plus, l’incident en Chine l’avait profondément changé lui aussi et il n’enseigna à personne ce qu’il avait appris durant toutes ses années. Pourtant, les marchands chinois et okinawaïens (comme Go Kenki) avaient déjà forgé sa réputation aussi il n’était pas tout à fait un inconnu quand il rentra dans son île. Mais il refusa d’enseigner. Il devint fermier, se maria et s’installa dans le nord de l’île. Il ne sortit de sa réserve qu’une seule fois. A l’occasion d’une grande démonstration d’arts martiaux, il exécuta le kata seisan. Sa technique était si parfaite que maître Itosu (père du karaté japonais moderne) en fut profondément impressionné. En 1924, suite à une crise économique à Okinawa, Kanbun Uechi quitte l’archipel pour Wakayama, près d’Osaka, au Japon. Ce fut lorsque travaillant comme gardien, qu’il fut persuadé par un collègue de travail, Ryuyu Tomoyose, de reprendre l’enseignement après que Ryuyu convainquit Kanbun de lui montrer des défense contre différentes attaques. Sa confiances en ses talents d’enseignant revenu, Uechi, avec l’aide de Ryuyu Tomoyose, déménagea à Wakayama city, dans la préfecture de Wakayama, lorsqu’il établit en 1925, l’institut de Pangainun-ryû (mi dur, mi doux) Todi-jutsu, et ouvrir un dojo au public. Son fils aîné, Kanei (1911-1991), le rejoignit en 1927. Il avait 16 ans et cherchait lui aussi à travailler. Il commença l’apprentissage auprès de son père et très tôt reçut la charge de diffuser le style familial. En 1928, il commença à enseigner à son fils Kanei. Petit à petit, Kanei prit la relève de son père; il enseignait vers 1940 dans deux dojos situés à Osaka et Hyogo.
Kanbun et Ryuyu
En 1932, Kanbun ouvrit son premier dojo à Tehira (Wakayama) et le désigna « Pangainon Ryu Karate-jutsu » et ouvrit son école pour tous ceux qui désiraient étudier. Cette date est intéressante, car on parle toujours de Gishin Funakoshi (style Shotokan) comme étant le premier à introduire le Karatedo au Japon . Mais celui-ci ouvrit son premier dojo (le Meisei Juju dojo à Koishigawa, Tokyo) en 1934, soit deux ans plus tard. Voilà qui permet de remettre un fait historique à plat. Il changera de nouveau le nom de l’école pour la nommer : Uechi Ryu. En 1937 Kanei obtint le menkyo kaiden, lui donnant le droit d’enseigner. Il partit diffuser le Uechi ryu à Nishinari (Osaka), tandis que Kanbun continuait d’enseigner à Wakayama. En 1940, il change son dojo de lieu pour Amagasaki (Hyogo), mais le succès tarde à venir malgré ses efforts. La raison est en partie à cause du nom chinois de l’art martial. Les noms chinois n’avaient pas vraiment la côte auprès du public japonais, surtout en pleine Seconde guerre mondiale. Aussi son fils décida de changer le nom en Uechi-ryu Karate-jutsu (Technique du poing vide de l’école Uechi), en hommage à son père et le succès fut plus rapide. Kanei rentra en 1942 à Okinawa et enseigna le Uechi-ryu à Miyazato (Nago), où vivait son petit frère Kansei qui apprit également ce style familial. Cela faisait donc 32 ans que le Uechi-ryu était connu à Okinawa, mais personne ne l’avait encore vu, à tel point que le Uechi-ryu était surnommé le « karaté fantôme ». En 1947, âgé de 71 ans, il décide de rentrer à Okinawa, son dojo est confié à Ryuyu Tomoyose. Terrassé par une grave maladie, Kanbun décède l’année suivante, le 25 novembre 1948.
Kanei
En 1942, Kanei Uechi retourna à Okinawa. Il rencontra le fils de Ryuyu Tomoyose, Ryuko. Ce dernier, qui avait auparavant étudié le Goju-Ryu avec Miyagi Chojun, construisit un dojo à Ginowan (Futenma) pour Kanei Uechi, en 1951. Ce dojo situé sur une colline à Futenma, fut la première salle d’Okinawa où l’on enseigna le Uechi-Ryu crée en 1933 par Kanbun. C’est aujourd’hui le centre mondial de cette école. Le fils de Kanbun Uechi, Kanei Uechi, enseigna le style au dojo de Futenma City à Okinawa, et fut considéré comme le premier okinawaien à autoriser l’enseignement aux étrangers. Ryuko Tomoyose a essentiellement appris auprès de son père, bien que celui ci l’ait envoyé chez Kanei sensei. En 1957 il changea le nom de l’école pour son appellation définitive de Uechi-ryu karatedo (La voie de la main vide de l’école Uechi), en conservant toutefois l’essence du Pangai-noon, à savoir une main dure dans les attaques, souple dans la défense. En revanche, il fit évoluer la pédagogie pour que les débutants puissent apprendre plus facilement, grâce à des techniques de base appelées Hojo Undo, à la technique de combat préparé (Yakusoku kumite) et à l’application pratique des katas (Bunkai). De plus, il prit l’initiative de créer un tournoi ouvert, d’abord à tous les dojos de Uechi-ryu en 1961, puis à tous les styles de combat pieds-poings dès 1968. Ce souci de la pédagogie et de la mise en pratique des techniques était si novateur que tous les maîtres de Shuri-te et de Naha-te lui étaient opposés. Mais peu à peu, devant le succès des compétitions, ils se rangèrent à son avis et se mirent à codifier et enseigner avec une logique pédagogique qui faisait défaut jusque-là dans le milieu du Karaté. Kanei alla chaque année à la compétition, montrant également qu’il ne fallait pas avoir peur de remettre en jeu ses compétences et capacités.
1967 est une date importante pour le Uechi-ryu. Kanei reçoit le titre de Hanshi 10e dan de la Zen Nihon Karatedo Rengokai. Il est invité au Nippon Budokan (Tokyo) par la Fédération japonaise de Karatedo sous la présidence de M. Sasagawa, pour une démonstration spéciale durant le premier tournoi national de Karatedo de toute l’histoire du Japon. La démonstration qu’il donna permit de montrer clairement les différences qui existent entre les écoles de Karaté restées dans la tradition d’Okinawa et celles qui ont été japonisées. 10 ans plus tard, en 1977, Kanei fut promu 10e dan par la Fédération de Karatedo d’Okinawa, reconnu enfin par ses pairs au plus haut grade existant.
Kanei a 70 ans lors de l’année 1981. Il n’a jamais oublié les racines de son école à savoir la Chine. Il décide alors d’aller en visite à Fuzhou sur les traces de son père et de Shu Shi Wa. Accompagné par quelques senseïs de Uechi-ryu, il est accueilli par l’Association des Arts Martiaux de Fuzhou pour une série d’échanges culturels et amicaux. Il demande alors que l’on fasse des recherches historiques sur Shu Shi Wa. Cet épisode montre bien que malgré le temps, les habitants d’Okinawa continue de jouir d’un accès direct et ouvert à la Chine t à ses arts martiaux. En 1983, la ville de Ginowan lui remit un prix spécial pour sa contribution à la diffusion mondiale d’un style de Karaté sain. La même année, l’Association des Arts Martiaux de Fuzhou lui remet son rapport concernant Shu Shi Wa. Kanei mourut le 24 février 1991, laissant le dojo de Futenma au soin de son fils aîné, Kanmei. Ce dojo est aujourd’hui le centre de référence pour tous les pratiquants de Uechi-ryu à travers le monde.
Ryuko Tomoyose, enseigna à une jeune militaire américain nommé George Mattson, venant de Boston et résidant maintenant en Floride, qui est l’auteur de nombreux livres sur le sujet et est en partie responsable pour avoir popularisé le style aux états-unis. l’Uechi-Ryû porte l’accent sur la force du corps avec des frappes de mains et de pied rapides. Quelques unes des formes de poing et de pied caractéristiques des pratiquants d’Uechi-Ryû sont les frappes avec une phalange (shoken), main en pique (nukite) et frappe avec les doigts de pieds (shomen geri). A cause de l’accent mis sur la simplicité, la stabilité et la combinaison de mouvement linéraire et circulaire, les partisans affirment que le style est plus pratique pour la self-défense que la plupart des autres arts martiaux.
Dojo à Futenma à l’origine
Dojo a Futenma il y a quelques années
Par contraste avec les styles plus linéaires de karaté basés sur les shuri-te et tomari-te okinawaien, la connexion de l’Uechi-Ryû avec le nanpa Shorin-ken chinois signifie qu’il partage un base similaire avec le Naha-te (comme le Gôjû-Ryû) bien qu’ils eurent un développement différent. Ainsi l’Uechi-Ryû est fortement et lourdement influencé par les mouvements circulaires inhérents au Kung-Fu de la province du Fujian. l’Uechi-Ryû est vasé principalement sur trois animaux: le Tigre, le Dragon et la Grue.
Kata (型, forme, moule)
Il y a huit kata en, Uechi-Ryû; le plus long comporte 36 pas. Seuls Sanchin, Seisan et Sanseiryu sont issus du Pangai-noon. Les autres ont été rajoutés au style par Kanei Uechi. Kanei Uechi créa tous les katas non-originaux à l’exception de Kanshu (création de Seiki Itokazu) et Seichin (création de Saburo Uehara). La plupart des noms des katas les plus récents sont formés des noms des figures les plus célèbres du style (Kanbun, Shushiwa), par exemple Kanshiwa vient de Kanbun et Shushiwa. La liste des kata est la suivante:
1. Sanchin
2. Kanshiwa (aussi appelé Konchabu)
3. Kanshu (aussi nommé Dainiseisan)
4. Seichin
5. Seisan
6. Seiryu (aussi connu sous le nom Seirui)
7. Kanchin
8. Sanseiryu (appelé aussi Sandairyu et Sanseirui)
Note: Il y a de nouveaux katas (un ou deux) qui sont encore en court d’élaboration par l’association okinawaienne de karate-do.
Le Kata sanchin semble relativement simple en apparence. Il enseigne les fondements du style, dont les positions et la respiration. On cite souvent Kanbun Uechi à ce propos: « Tout est dans sanchin ». Bien qu’il ne soit pas dur d’apprendre les mouvements de sanchin, il est dit qu’il faut tout une vie pour en maitriser la forme.
De plus, certaines organisations enseigne que chaque kata a une « signification » ou morale; la signification la plus juste, toutefois, est que chaque kata enseigne un concept spécifique.
1. Sanchin (三戦) – Littéralement traduit par « 3 batailles/conflits ». Du kanji pour « 3 » et 戦う (« combattre/lutter »). Habituellement interprêté comme trois modes/conflits: esprit, corps et attitude. Une interprétation alternative pourrait être « trois défit » étant ceux de souplesse, timing et puissance. Ce Kata doit être pratiqué chaque fois avec toute l’énergie nécessaire comme si on se battait trois fois. C’est le Kata du durcissement et de la respiration. On le fait trois fois à chaque entraînement à Okinawa. Ce Kata devient la base de tous les Katas et l’idée principale du style Uechi Ryu.
2. Kanshiwa (完子和) – Une combinaison du premier Kanji du nom de Kanbun avec les deux derniers kanji (si écrit dans l’ordre chinois) du nom de Shu Shiwa avec la prononciation japonaise. Au début il s’appelait Kanshabu, et son nom fut changé en Kanshiwa en 1970. Cela parce que SHU Shiwa était précédemment prononcé SHU Shabu à la manière Chinoise, la prononciation japonaise n’étant adoptée qu’à la fin de l’année 1960. Ce kata enseigne au nouvel étudiant le concept de domestication de la force naturelle à travers l’utilisation de techniques essentiellement du style du tigre. Il a été créé en 1956 par Kanei Uechi. Il a pour but de rendre le fossé entre sanchin et seisan plus simple à franchir. C’est le premier kata de combat de l’Uechi-Ryû.
3. Kanshu (完周) – Une combinaison du premier kanji du nom de Kanbun, et du kanji pour le nom de famille de Shu Shiwa (Shu). Ce kata est aussi connu comme daini seisan (第二十三). Ce kata enseigne le concept de précision dans le timing à travers l’utilisation de techniques de grue. Il été créé par ITOKAZU Seiki (1926-), élève de Kanei. Ce kata s’appelait Daini Seisan (second Seisan) car créé comme le Kata à apprendre avant Seisan. Ce Kata aussi a changé de nom en Kanshu en prenant Kan pour Kanbun et Shu pour SHU Shiwa à la même époque que la modification du nom de Kanshiwa. Ce kata est donc aussi nommé par respect et en mémoire des deux grands experts SHU Shiwa et Kanbun.
4. Seichin (十戦) – Littéralement traduit, cela signifie « 10 combats/conflits ». Au Japon ancien, les garçons devenaient majeurs à l’âge de 13 ans ; l’âge de dix ans signifie donc presque majeur. Quand on apprend Seichin, on est presque un Karatéka (pratiquant de Karaté) qui commence à connaître les bon et mauvais côtés du Karaté. Ce kata était créé par UEHARA Saburo (1900-1965) qui était élève de Kanei. Une signification alternative interprête le nom phonetiquement et le traduit par « challenge de l’esprit », et déduit que ce kata enseigne le concept de mouvement souple comme des fouets des techniques du style du dragon ou l’utilisation des techniques de grue. Cela signifie aussi le combat à dix ans.
5. Seisan (十三) – traduit littéralement, cela signifie « 13 ». Le nom de ce Kata signifie aussi treize en référence à 13 ans. A l’âge de 13 ans les garçons arrivent à la majorité. Quand on apprend ce Kata, on rejoint les ceintures noires, c’est à dire l’age adulte du Karateka. Ce Kata a été directement introduit de Chine par Kanbun. Habituellement interprêté comme « 13 façons d’attaquer et de se défendre » ou « 13 positions pour lesquelles attaquer/défendre ». Une signification alternative est simplement « kata de la 13ème chambre », étant la forme synthétisée dans la 13ème chambre de shaolin, utilisant les techniques individuelles enseignées dans les chambres précédentes. Le kata actuellement combine le concept des « 3 batailles » avec succès, et l’étudiant peut maintenant revenir en arrière et reconnaitre et développer plus profondément ces éléments dans les précédentes formes.
6. Seiryu (十六) – Sur la même ligne que les autres, il signifie littéralement et simplement « 16 ». Le chiffre 16 symbolise 16 ans. Cela signifie qu’on est encore dans l’étape d’entraînement après avoir atteint la majorité pour acquérir la maturité. Ce kata fut créé par Kanei. Une traduction alternative est d’utiliser la phonétique plutôt que la signification littérale des kanji, et peut vouloir dire « Forme des 10 dragons », comme il y a 10 techniques de dragon dans le kata. Ce kata enseigne le concept de stabilité du fait que les 4 techniques consécutives en position du tigre « tora no kamae » appellent à un sens fort de l’équilibre.
7. Kanchin (完戦) – Une combinaison du premier kanji de Kanbun et « combat ». Les premiers kanji de Kanbun, Kanei et Kanmei sont les mêmes. Puisque le kata a été créé par Kanei Uechi à partir des techniques qu’il préférait de l’entrainement de son père, le nom est considéré pour être « le challenge de Kanei » ou « le combat de Kanei ». Ce kata a été créé par Kanei en l’honneur de son père : KANCHIN (KANbun + sanCHIN). Cette forme enseigne au pratiquant le concept de faire des mouvements de défense en une frappe (appelé « ikkyoodo » – frappe tout en un).
8. Sanseiryu (三十六) – Littéralement traduit, il signifie simplement « 36 ». Habituellement interprété par « 36 façon d’attaquer et défendre » ou « 36 positions à partir desquelles attaquer/défendre », il peut aussi signifier « kata de la 36ème chambre » comme il a été créé à partir des techniques enseignées individuellement dans les précédentes 35 chambres (ou précédentes 12 chambres sur 3 rotations). Shu Shiwa était aussi connu comme « le Prêtre de la 36ème chambre » selon le livre de 1977 « Uechi-Ryû Kyohon (Livre de Techniques). Ce kata final combine tous les concepts précédents pour anticiper l’attaque. Il évoque aussi 360 degrés, un rond entier. Ce kata utilise toutes les techniques de Uechi Ryu, et fait face sur 360 degrés. La maîtrise de ce Kata montre que le pratiquant est arrivé à un très haut niveau afin qu’il puisse résoudre tout seul la situation difficile d’être entouré par des ennemis.
Après Kanei Uechi, certaines écoles de Uechi-Ryû ont ajouté des katas additionnels comme Shoshu, Seiunchin, Seiryuchin, Tochin et d’autres.
Grades
Il y a 10 rangs de ceinture noire ou Dan:
1. Shodan
2. Nidan
3. Sandan
4. Yondan
5. Godan
6. Rokudan (Titre de maître: Renshi)
7. Shichidan ou Nanadan (Titre de maître: Kyoshi)
8. Hachidan (Titre de maître: Kyoshi)
9. Kyudan (Titre de maître: Hanshi)
10. Judan (Titre de maître: Hanshi ou Hanshi-sei)
Il y a dix rangs de débutants ou Kyu:
1. Jukyu (Ceinture blanche)
2. Kyukyu (Ceinturejaune) (ou Ceinture blanche avec un rayure jaune)
3. Hachikyu (Ceinture bleue) (ou Ceinture jaune)
4. Shichikyu or Nanakyu (Ceinture rouge) (ou Ceinture blanche avec une rayure violette)
5. Rokkyu (Ceinture violette)
6. Gokyu (Ceinture verte) (ou Ceinture violette avec une rayure verte)
7. Yonkyu (Ceinture verte avec une rayure brune) (ou Ceinture verte)
8. Sankyu (Ceinture marron) (ou Ceinture verte avec une rayure brune)
9. Nikkyu (Ceinture marron avec une rayure noire) (ou Ceinture marron)
10. Ikkyu (Ceinture marron avec deux rayures noires) (ou Ceintire)
Armes
Il n’y a pas d’arme dans le système Uechi-Ryû, bien que de nombreux maitres d’Okinawa s’entrainent également avec le système armé qu’est le kobudo et en font une partie de leur curriculum. Les armes d’okinawa incluent en partie: bo, nunchaku, sai, kama, oar, tonfa, eku.
Eléments d’entrainements supplémentaires
Kanei Uchi, en plus d’ajouter des kata, a aussi introduit des séquences d’exercices au régime d’entrainement de l’Uechi-Ryû. Les junbi-undo sont des échauffements et des exercices d’étirement basés sur les exercices d’entrainement des écoles asiatiques. Les « hojo undô » sont des exercices standardisés qui oncorporent des éléments de tous les katas du système.
Les junbi undo sont:
1. Ashi saki o ageru undo (pivot du talon)
2. Kakato o ageru undo (levée du talon)
3. Ashikubi o mawasu undo (rotation du pied et de la cheville)
4. Hiza o mawasu undo (pliure circulaire du genou)
5. Ashi o mae yoko ni nobasu undo (levage du genou et rotation de la partie basse)
6. Ashi o mae uchi naname no ageru undo (lancé de jambe)
7. Tai o mae ni taosu undo (creuser la taille)
8. Koshi no nenten (étirement du tronc)
9. Ude o mae yoko shita nobasu undo (frappe avec les deux mains)
10. Kubi o mawasu undo (rotation de la tête : exercice pour le cou)
Les hojo undô sont:
1. Sokuto geri (coup de pied de côté)
2. Shomen geri (coup de pied de face)
3. Mawashi tsuki (coup de poing en crochet)
4. Wauke shuto uraken shoken tsuki/Shuto Uchi-Ura Uchi-Shoken Tsuki (tranchant, coup de poing en revers, coup de poing avec une phalange)
5. Hajiki uke hiraken tsuki (blocage en patte de tigre et frappe)
6. Hiji tsuki (coups de coude)
7. Shomen tsuki/Seiken tsuki (coup de poing fermé)
8. Tenshin zensoku geri (parade circulaire avant et coup de pied de face)
9. Tenshin kosuko geri (parade circulaire avant et coup de pied arriere)
10. Tenshin shoken tsuki (parade circulaire et coup de poing avec une phalange)
11. Shomen hajiki (frappe des doigts dans les yeux – NB: certains considèrent que c’est une attaque de la gorge)
12. Koino shipo uchi, tate uchi (frappe avec la paume suivit d’un blocage avec le dos du poignet dans les 4 directions)
13. Koino shipo uchi, yoko uchi (même technique avec les deux mains – comme tenshô)
Kanei Uechi développa un ensemble d’exercices de combat pré-arrangés pour les ceintures colorées (non noire). Ces exercices sont appelés « kyu kumite ». Ils impliquent deux partenaires qui s’échangent des séquences formelles de blocages et frappes. Il y a cinq de ces exercices, et chacun implique trois à six échanges de blocage et frappe unique. Les exercices kyu kumite impliquent des blocages et des frappes qui sont, pour la plupart, aussi présents dans les kata d’Uechi-Ryû. Ainsi, comme les bunkai de kata, ces exercices aident les étudiants à devenir plus familier avec les applications des techniques d’Uechi-Ryû. Typiquement, les plus haut gradés parmi les kyu sont attendus pour être capable de bouger à travers ces exercices et de mettre beaucoup de force tout en montrant une grande fluidité. Les étudiants de niveau dan pratiquent aussi d’autres exercices de combat préarrangés.
Les applications de kata sont aussi pratiquées dans un format pré-arrangé. Ces modèles sont appelés bunkai de kata. Les bunkai de kanshiwa et les bunkai de seisan datent de Kanei Uechi. D’autres bunkai pour d’autres katas, comme Kanshu et Seichin, sont aussi souvent pratiqués mais peuvent varier de dojo en dojo. Selon la définition même de bunkai (分解, littéralement décomposition, démontage), chacun peut aussi chercher et trouver ses propres bunkai.
Des formes spéciales d’entrainement pour augmenter la force et conditionner le corps sont généralement pratiquées durant les entrainements d’Uechi-Ryû. Un exercice formel en Uechi-Ryû de conditionnement des avant-bras, appelé kote-kitae, qui consiste au martèlement rituel des avant-bras d’un partenaire avec ses poings ou ses avants-bras. Kanbun Uechi a appris ces exercices de conditionnement en Chine. Un exercice similaire en Uechi-Ryû implique l’échange de coup de tibia dans les cuisses avec un partenaire (ashi kitae). Ces kitae waza, font partis d’une série d’exercices destinés au renforcement du corps.
Selon maitre Shimabukuro, 9ème dan d’Uechi-Ryû: « Toute ce qui peut être renforcé, on le renforce [avec de la musculation et des kitae waza], ce qui ne peut pas l’être, on le protège [avec la garde et les blocages] ».
Attention ces kitae waza ne sont pas éxécutés inconsidérément et ne doivent pas l’être. En effet il faut respecter le développement du squelette et des tendons et le niveau du pratiquant. Les kitae waza sont donc effectués de manière proportionnée et progressive.
Le travail au makiwara est aussi une part des entrainement d’Uechi Ryû. Certains karateka Uechi-Ryû incorporent aussi d’autres exercices de conditionnement physique d’Okinawa dans leur entrainement. Comme plonger les mains dans des paniers remplis de gravier ou de sable, ou faire les mouvements de jambes de sanchin en agrippant des nigiri-gale (jarres en pierre lourdes).
Le Uechi Ryû aujourd’hui
Comme de nombreux arts, l’Uechi Ryû a vécu des scissions internationale après le décès du fondateur. Certains de ses pratiquants haut-gradés de l’art originel se sont séparés de l’organisation principale et ont créé d’autres organisations ou d’autres styles, incluant le shohei-ryû et une version recréée du Pangainoon. La rupture se produisit lorsque certains enseignants voulaient enseigner une forme variée et différente de celle d’Uechi (avec des kata légèrements différents et de nouveaux enchaînement de conditionnement), et certains voulaient enseigner la forme « classique » telle que l’avait créé Kanbun. La différence entre les trois groupe majeurs ne sont pas notables pour un observateur lambda non pratiquant d’arts martiaux, et certains au Japon croient qu’une grande partie des scissions est due à des conflits de personnalités, ce qui n’est pas forcément faux non plus.
Principales organisations d’Uechi-Ryû
- Uechi-Ryu Karate-Do Association (Soke Shubukan) dirigé par Kanmei UECHI
- Okinawa Uechi-Ryu Karate-Do Association (Okikukai Uechi Ryu) créé en 2010 et dirigé par Shintoku TAKARA
- The Okinawa Karate Do Association (Okikukai Shohei-ryu) dirigé par des étudiants de Kanei UECHI
- Okinawa KarateDo Uechi-Ryu Zankyokai (Zakimi Shubukan) dirigé par Naomi TOYAMA
- International Kenyukai Association (Kenyukai) dirigé par Kiyohide SHINJO: commencé par une fraternité au sein de l’association d’Uechi-ryu en 1981
- International Uechi-Ryu Karate-Do Federation dirigé par George MATTSON
- International Uechi-Ryu Karate-Do Association (Kokusai Kyokai) dirigé par James THOMPSON
- Uechi-Ryu Karate Association Hong Kong dirigé par Robert CAMPBELL
- Ji Teki Jeku—headed dirigé par Ken NAKAMATSU
- World Association of Uechi Ryu Karate-Do dirigé par Yoshi ARAKAKI
- Ryukokaku Karate and Kobudo Association dirigé par Shinyu GUSHI
- Fukken Koryu Bujutsu Kan— dirigé par Mark J BRELSFORD
- Uechi-Ryu Butokukai dirigé par Buzz DURKIN
sources:
– http://fudoshinkan.eu/histoire-karate-uechi-ryu/
– http://en.wikipedia.org/wiki/Uechi-ry%C5%AB
– http://www.uechiryu-europe.org/
– http://www.uechiryu.fr
– http://okibukan.over-blog.com
– Karate d’Okinawa: les sources du Fujian
vidéos d’archive
sanchin de Kanei Uechi sensei: http://youtu.be/XeHbH8x_Zfo
seisan de Kanei Uechi sensei: http://youtu.be/vh2GL0T6pm8
sanseiryu de Kanei Uechi sensei: http://youtu.be/ugczXIR57ec
Plus de vidéos d’archive:
- vidéos d’époque de sensei Kanei Uechi
- Vidéo d’archive Uechi-ryu Kata – 27 mai 1981
- Vidéo d’archive Uechi-ryu Kitae-waza – 27 mai 1981
- Vidéo d’archive Uechi-ryu Tameshiwari – 27 mai 1981
- Vidéo d’archive Uechi-ryu Sanseiryu Bunkai – 27 mai 1981
- Video d’archive Bunkai Uechi-ryu – 27 mai 1981
- Vidéo d’archive de techniques de Uechi-ryû – 27 mai 1981
- Ancienne vidéo de sensei Seiko Toyama: Sansêrui