Mon bras préféré: le droit, l’infirmière m’a piqué dans une veine vers l’extérieur, car la veine vers l’intérieur ne se voyait pas assez…
Depuis mes 18 ans, je donnais mon sang et mon plasma régulièrement. Don du sang total tous les deux mois, et don de plasma toutes les deux semaines. J’ai malheureusement été obligé d’arrêter, du moins j’ai été interdit de don, durant l’époque où je me faisais tatouer. Ayant fini les nouveautés épidermiques, j’ai profité d’une collecte dans ma ville pour recommencer à nouveau ces dons.
Pourquoi donner son sang? Parce qu’il y a des gens a qui cela peut sauver la vie. Cela pourrait être un membre de ma famille, un proche, une personne que j’apprécie ou quelqu’un qui mérite d’être sauvé. Et ça pourrait être moi plus tard, qui aurait besoin d’une transfusion… et à ce moment là, je serai heureux que d’autres l’ai fait. Et surtout parce que je le peux.
Compte tenu des dangers d’une transfusion avec un matériel sanguins de mauvaises qualité (pour ne pas dire contaminé), les contrôles lors des dons sont drastiques. Pas de piercing ou de tatouage durant les 4 mois précédent le don, pas de prise de médicament, pas d’aspirine durant les 5 jours précédent le don, pas d’opération, d’intervention ayant nécessité une anesthésie générale, pas de dentiste dans les 15 derniers jours, etc… Du coup il y a beaucoup moins de candidats. Sans compter ceux qui en ont peur, ceux qui ne veulent pas donner bénévolement, ceux qui ne veulent pas sauver la vie d’anonymes, etc.
Pourquoi est-ce que je parle d’arts martiaux s’il s’agit d’un choix personnel qu’il ne faut pas juger?
En fait à quoi ça sert de faire des arts martiaux, de se forger un corps fort et solide? A être prêt pour un combat qui n’arrivera jamais? A attendre une agression qui ne viendra pas? A être prêt à défendre une veuve et un orphelin qui n’auront jamais besoin de nos poings?
Une des doctrines d’une école de Viet Vo Dao que je pratiquais il y a pas mal de temps était: « être fort pour être utile« . Mais utile à quoi?
Je pense que le don de sang, de plaquettes, de plasma mais aussi de moelle osseuse est une manière d’être utile. Je me forge un corps solide et fort qui me permet de supporter un don et offrir, peut-être, la vie à quelqu’un…
A quoi ça sert de casser des battes de baseball, de courir des heures sans transpirer, de gagner des combats, de souffrir à l’entrainement, de s’endurcir, se renforcer, si ce n’est pour être plus fort physiquement, plus endurant? Et à quoi ça sert d’être aussi fort si c’est pour perdre tout ce potentiel en vieillissant sans avoir jamais rien fait pour les autres?
Je n’ai pas pu être policier ou gendarme pour protéger les citoyens, je n’ai pas pu être pompier, urgentiste, médecin, infirmier pour sauver des vie. Toutes ces années j’ai souffert à me forger un corps (un peu gras ces jours-ci) fort et résistant contre la maladie, les affections quotidiennes, et c’est cette force qui me pousse à partager avec ceux qui en ont besoin.
Et je pense que c’est aussi ce que nous enseignent la pratique d’un art martial et ça va dans le sens de la vision de Uechi Kanei Soke.
Lorsque je parle autour de moi de don du sang, la réponse la plus fréquente est: « j’ai peur des piqûres » ou « ça fait mal »… (et là, je ne parle que des gens honnêtes qui ne trouvent pas une excuse pour cacher leur refus d’avouer qu’il ne s’agit que de la peur).
C’est drôle quand même venant de la part de pratiquants d’arts martiaux, habitués au contact, à la douleur de l’entrainement physique, de dire que « ça fait mal » et que du coup c’est rédhibitoire. De la part de personne qui travaillent dans la douleur et la sueur à vaincre leurs peurs de refuser d’affronter un petit don…
« Allo… Mais allo quoi… tu fais des arts martiaux et tu as peur de donner ton sang? »
D’autant plus que, ça ne fait même pas mal.
J’appréhendais un peu ce don, ce matin, car je n’en avais plus fait depuis 10 ans. J’ai regardé cette aiguille droit dans les yeux et je lui ai pensé très fort: « toi tu ne m’auras pas ». Je l’ai regardé pénétrer l’épiderme, puis le derme et rentrer dans la veine (mais ça je l’ai pas vu, ça se passait à l’intérieur). Je n’ai strictement rien senti, et cela m’a étonné. Il faut savoir que les professionnels de la santé qui encadrent des collectes de sang sont des gens très compétents, et vraiment très sympathiques. Ils veillent au confort des donneurs de façon professionnelles et exceptionnelles. Et je tiens à les remercier, remercier leur attention et les remercier pour leur travail. Ils mettent les donneurs rapidement en confiance, à l’aise et répondent à toutes les questions, avec chaleur et humour. Ca en deviendrait presque un plaisir de donner son sang (en fait quelque part… quand on y a pris goût).
Et puis il y a le fait que les donneurs ne sont pas tous des mastodontes de 37 ans, d’un mètre quatre-ving trois et cent dix kilos. On y voit des pères et des mères de famille accompagnés de leurs enfants, des jeunes hommes d’à peine dix-huit ans, des jeunes filles, et des personnes de toutes origines socio-professionnelles, de tous âges et de tous sexes. Et si une petite bonne femme fluette ou un petit bonhomme fluet a plus de courage que moi pour affronter une petite aiguille et fait face à un don sans rechigner, comment pourrais-je m’enorgueillir d’une pratique dure, de forger un corps solide, si c’est pour n’avoir ni le courage, ni la force, ni la résistance pour faire quelque chose que des gens qui n’ont ni mon entrainement, ni ma pratique affrontent le sourire aux lèvres?
Sans compter qu’un don à plusieurs c’est sympa… On peut y aller en groupe rigoler, échanger sur la vitesse de remplissage du ballon, sur le bras utilisé, la veine utilisée, etc. C’est aussi une activité sociale intéressante. On y rencontre tout un tas de gens désintéressés, simplement motivés par le fait que ce geste régulier, est utile…
Et depuis quelque temps, dans les livrets des EFS (Etablissements Français du Sang) on peut voir mentionné les dons de moelle osseuse.
Si le don du sang est important, lorsqu’on a un corps fort et solide, et une excellente santé il faut aussi en faire profiter ceux qui n’ont pas cette chance et les aider à se soigner à guérir pour que eux aussi puissent continuer à vivre en étant heureux et sans se soucier de la maladie via d’autres dons de soi, comme par exemple les dons de moelle osseuse: http://www.dondemoelleosseuse.fr
Rappelez vous qu’un accident, une maladie, ça n’arrive pas qu’aux autres. Et que dans une famille, un accident, une maladie, ça touche TOUS LES PROCHES, et pas seulement la victime, tout le monde en souffre. Et en aidant quelqu’un par un don, non seulement vous sauverez une vie, mais aussi vous rendrez le sourire à toute une famille. Quoi de plus belle récompense que de savoir qu’on a rendu la famille à des gens qu’on ne connaîtra peut-être jamais?
Et dite vous aussi que, et si un jour c’était vous qui étiez malade, ou qui aviez besoin de dons? Ne serez vous pas heureux d’avoir une seconde chance
N’hésitez pas à vous renseigner:
- pour les dons du sang: http://www.dondusang.net
- pur les dons de moelle: http://www.dondemoelleosseuse.fr
Je remercie Jester, atteint il y a quelques temps d’une Leucémie qui a failli avoir sa peau, de m’avoir fait prendre conscience de l’importance d’être sur les registres de donneurs de moelle, grâce à son blog, où il raconte sa vie d’expatrié, mais aussi son combat contre la maladie: http://www.carnetsdeseattle.fr/
Et je tiens à vous faire part de son action pour faire connaitre le don de moelle osseuse: http://www.carnetsdeseattle.fr/2013/03/25eme-semaine-du-don-de-moelle-osseuse.html
DONC si vous êtes en bonne santé (et à fortiori si vous faites des arts martiaux et que vous vous êtes forgé un corps solide, fort et résistant), alors donnez votre sang, et inscrivez vous au registre des donneurs de moelle osseuse…
DONNEZ DE VOUS… et sauvez des vies…
Et lors d’un don, le sourire des infirmières, du personnel médical, c’est pour moi le plus beau des remerciements…
Bonjour Jack,
A propos de sauver des vies, je te propose ce lien: http://www.youtube.com/watch?v=fQn1FnB7kQU
Amicalement,
Marc