Mai 262013
 

A l’issu de la coupe de France de Uechi-ryu, sensei Shimabukuro et Didier ont organisé un stage national. Pour cela ils ont invité Adaniya Seisuke sensei pour un stage conjoint Uechi-ryu/Shôrin-ryû.

Donc à l’image de la préparation de la coupe de France, et de la compétition elle-même, encore une journée à se lever tôt. Quand on voit l’énergie dépensée par les organisateurs, Didier, Philippe et son équipe, mais aussi Shimabukuro sensei, je comprends qu’ils soient fatigués et surtout je trouve dommage l’absence de participation aux deux événements. Il est vrai que beaucoup de gens du club ne pouvaient pas faire la compétition ou faire le stage, mais ils se sont au moins déplacés dans les tribunes pour encourager les participants de leur club et saluer les organisateurs. Quand je vois l’énergie dépensée par les responsables de ces événements, et l’absence d’impact parmi les gens qui pratiquent le Uechi-ryû et qui ne se déplacent ni en stage, ni en compétition, je me dis que finalement on est vraiment dans une logique consumériste. Les pratiquants sont des clients, et ils payent pour avoir une ceinture, des cours qui les intéressent, Et au final c’est triste… Si on regarde en région parisienne le nombre d’adhérents à l’école de sensei Shimabukuro et le nombre de pratiquants des autres courants ouverts à des échanges, je trouve dommage de ne pas voir plus de monde durant ce week-end spécial… Je le rappelle ce n’est pas n’importe quel week-end, c’est une fois par an, c’est la fête du Uechi-ryu. Et pour une fois, une fois dans l’année, on peut décliner une invitation à aller faire la bringue avec des amis, on peut se lever tôt un samedi et/ou un dimanche matin. Lorsqu’on apprécie l’école, qu’on apprécie ceux qui l’enseignent et donnent de leur temps, de leur personne pour organiser cela, si on ne peut pas les aider, ce n’est que la moindre des choses que d’être présent à l’événement. Et à part un cas de force majeur (maladie, problème familiale, problème professionnel), il n’y a pas d’excuse à ne pas être présent ne serait qu’un petit moment de l’après midi pour soutenir les compétiteurs et/ou les organisateurs. Ce n’est que justice à rendre à leur merveilleux travail pour cette coupe de France et ce stage qui ont été une belle réussite.

Donc baillant à m’en décrocher la mâchoire et préférant rester dans mon lit qu’autre-part ailleurs, j’attends Didier pour aller à Maison-Laffitte. Et je dois dire que je ne dois pas être le seul à me mettre des coups de pied aux fesses pour y aller. Car le sujet du stage est super intéressant, les sensei dirigeant le stage sont très chaleureux et accessibles, et les personnes présentes motivées et motivantes.

Je passe rapidement les échanges avec les amis de France et de Navarre et la rencontre de nouvelles personnes intéressantes et très sympathiques venant d’autres styles pour en venir au stage. Nous sommes coupés en deux groupes, un groupe avec sensei Shimabukuro, et un groupe avec sensei Adaniya. J’ai commencé donc avec Sensei Adaniya.

Première partie: shôrin-ryû kobayashi-ryû

On commence par un échauffement articulaire et musculaire. Puis sensei Adaniya nous demande de répéter des kihon dans le vide. Tout d’abord ushiro-ashi-mae-geri, oizuki jodan, gyaku-zuki chudan, oizuki chudan. Puis ensuite on enchaine dans le vide gedan juji uke, jodan juji uke, chudan tetsui, chudan osae uke et uraken. Puis on passe au travail à deux…

A attaque
B défend

A déroule son attaque:  ushiro-ashi-mae-geri, oizuki jodan, gyaku-zuki chudan, oizuki chudan
B déroule la défense/contre-attaque: gedan juji uke, jodan juji uke, chudan tetsui, chudan osae uke et uraken

donc sur mae geri, défense gedan juji uke,
sur jodan oizuki, défense jodan juji uke
sur chudan gyakuzuki, défense tetsui
sur chudan oisuki, défense osae uke
puis contre-attaque ura ken

le principe de l’exercice est le relâchement dans l’enchaînement, la distance de travail  et la connexion.

Ensuite on travaille des tai-sabaki sur déplacement en base de marche Namba. En gros uke nous attaque oizuki ou mae geri et on l’esquive tout simplement. Je n’ai pas entendu l’explication japonaise en terme de Ma et Ko, mais ce que je peux dire c’est que lors de l’attaque il faut partir avec l’épaule opposée à l’attaque et avancer la hanche du même côté de l’épaule. Tout le corps doit être connecté, bras, épaule, hanche, jambe, et c’est donc tout un côté qui se déplace. Le principe de la marche namba.

Puis on enchaine diverses attaques contre-attaques basées sur un tai-sabaki en marche namba, puis on travaille sur la défense et contre-attaque diverses techniques dont le principe commun est la connexion. 

Par exemple:

A attaque oizuki chûdan droit
B dans l’attaque va faire une esquive en marche namba à gauche tout en parant l’attaque avec la main droit via un shôtei, puis frappe en shutô derrière la nuque pour saisir donner un coup de genou et projeter en percutant le creux poplité d’un sokuto geri. 

Un des ateliers était justement le fait de sentir cette connexion de sentir la structure qui induit une faiblesse et la structure qui induit une force.

Ensuite on travaille ce qu’on m’a expliqué être le détournement d’attention mais ce que je vois être comme un simple kuzushi (崩し) en agissant sur le cerveau. Evidemment, ici c’est du travail en sensation, donc il est impossible de le coucher fidèlement par écrit.

Par exemple sur un partenaire en position zenkutsu oitsuki, si je suis positionné sur sur le creux de son coude perpendiculaire à lui en tension (type soto-uke), le partenaire réagit sur la tension par de la tension, et si je relâche cette tension, pour la remettre dans une autre direction, le cerveau du partenaire relâche et n’a pas le temps de recontracter pendant que je le projette.

C’est un travail très fin en sensation qui ne peut être décrit par écrit. Car il faut ressentir la tension de l’adversaire et son relâchement pour se servir de la connexion permettant d’enchaîner une clef ou une projection.

Intentionnellement je ne vais pas décrire tous les exercices présentés, basés sur la connexion et le relâchement (détournement d’attention) car pour ce genre de travail, il faut malheureusement être présent et sentir avec son corps et non croire avoir compris via un blog. 

Durant cette partie nous avons eu l’occasion de voir clefs et projections avec les principes de détournement d’attention via le relâchement, mais aussi la connexion. Je retrouve du travail que j’avais pu voir dans les divers arts appelé jujitsu/tai-jitsu, mais sans les principes physiques, bio-mécaniques, corporels qui y sont, normalement, liés.

Deuxième partie: Uechi-ryû

Sensei Shimabukuro nous fait commencer par du kihon Uechi, à base de sanchin-dachi, de hirate mawashi-uke, de boshiken, de wa-uke. Puis nous travaillons à deux certains principes de défense spécifique du Uechi-ryu Le but étant de montrer que la dynamique de la défense s’applique sur certaines dynamiques d’attaque.

Ensuite sensei Shimabukuro nous présente les esquives « de rue ». Nous sommes dans un couloir et nous rencontrons un piétons, et s’il l’on ne change pas de trajectoire il nous percute. Pour cela on utilise des tai-sabaki de base (comme ceux utilisés pour le Hojo Undô Tenshin zensoku geri et Tenshin kosoku geri), mais aussi le déplacement sur arrêt. Le principe est globalement lors de la poussée (donc de l’absorption d’énergie) de faire un arrêt pour partir du côté opposé du déplacement logique. Difficile de décrire et un travail très subtile de sensation.

Puis basé sur ce principe on enchaîne les défenses contre poussées poitrines, tsuki, mae geri, avec ces déplacements. Puis nous voyons diverses défenses basées sur le principe des kitae-waza, notamment les contrôles des mawashi-geri avec clef ou en laissant passer pour projeter ou attaquer. Et pour finir car il ne reste plus beaucoup de temps nous enchaînons quelques kote-kitae, hara-kitae et sune-kitae.

Un stage très intéressant qui montre des principes communs mais adaptés différemment pour un maximum d’efficacité, dirigé par des sensei d’exception.

Sensei Adaniya terminera le seminaire par le kata Hakkaku, un kata de hakutsuruken.

Un grand merci aux organisateurs, Didier, Philippe et son équipe, et aux sensei, qui sont vraiment exceptionnels humainement et techniquement et n’hésite pas à prendre le temps de partager et de donner, venus nous transmettre leurs connaissances: sensei Adaniya et sensei Shimabukuro.

Au final cette fête du Uechi-ryû a été un vif et grand succès.

Rendez vous dans un an…

  2 Responses to “[CR] Stage de Uechi-ryû/Shôrin-ryû – 26 mai 2013”

Comments (2)
  1. Quelle mémoire!

    J’ai beaucoup aimé ce stage. Malheureusement, j’étais fatigué ce qui fait qu’il aurait pu m’être plus profitable.

    Ce sont des choses qui doivent être travaillées encore et encore pour les faire « entrer dans le corps ».
    J’ai cru remarquer que Adaniya sensei utilise très souvent cette succession impact/pression immédiatement suivi d’un relâchement dans ses techniques. Quelqu’un d’autre me l’avait fait antérieurement (Thadée Halcewicz, mon sensei en shotokan) mais, ầ cette époque là, je n’avais pas compris; pas même « intellectuellement ».

    Peut-être faut-il signaler qu’il dirige un stage au sujet de la structure samedi 1er juin à Paris au gymnase Rosa Parks, rue du moulin des lapins 75014 paris. Je ne pourrais pas y être mais ça devrait être très intéressant.

    • Bonjour Marc,

      Merci pour ton message et pour ton passage sur mon blog.
      Oui tu as raison, ce travail de sensation est fin et nécessaire qu’on s’y attarde, ou alors qu’on ne se pose pas trop de question et que l’on continue à travailler, et les sensations viendront avec le travail. Ca dépend des gens.

      Et tu as également raison pour faire la promotion du stage de sensei Adaniya. Je vais récupérer l’annonce sur le site de la fédé et la mettre dans un article à part.

      Au plaisir de te lire

      Amicalement
      Jack

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