Samedi 13 heures et quelques, j’attends dehors avec Lionel. Rapidement, maitre Shimabukuro, Didier, Tsuyoshi, Greg, Kansho et Kanyu arrivent. On rentre dans la salle et on commence à préparer l’accueil des stagaires. Les participants commencent à affluer. On est rejoins par Tarak un jeune élève de Lionel. Je n’ai pas pu nous dénombrer exactement mais il y a bien quelque chose comme 80 personnes. En dehors des élèves de maitre Shimabukuro comme Guillaume, Patrick, Raphaël, Dominique, Romain, etc. il y a beaucoup d’élèves de maître Takayasu, et des visiteurs qu’on a toujours autant de plaisir à rencontrer: Jean-Chistophe (Kyokushinkai et Taikiken), Martine (shôtôkan), Marc (Gôjû-ryû et Aikidô) pour ne citer qu’eux. Les gens se retrouvent et discutent ensembles. On peut voir Jean-Chistophe se préparer et prendre la position de l’arbre et faire quelques formes de Taikiken très lentement. Tarak, jeune élève de Lionel pour qui ce sera peut-être le premier stage dans une autre discipline et avec autant de monde a quelques appréhensions, Pour le rassurer on lui propose comme partenaire Jean-Christophe, en lui disant: « tu vois ces formes, en fait il ne les fait pas doucement, c’est sa vitesse maximum… Là il est au taquet ». Quand on sait que Jean-christophe a une quarantaine d’année de Kyokushinkai derrière lui, il n’a rien du faible pratiquant inexpérimenté que laisse présager sa ceinture blanche.
démonstration de Kanyu et Kansho
On commence donc par courir autour de la surface de combat, qui est important pour le coup: l’équivalent de 3 dojos mis bout à bout. Tout le monde cours, sans exception! Maitre Shimabukuro, les frères Uechi, tout le monde court.
Puis une fois en place, on effectue le salut rituel avant que Didier nous présente, pour ceux qui ne les connaissent pas, les stars du jour. Qui se présenteront elles-mêmes en japonais, traduit par Greg.
Kansho prend l’échauffement en main, et de la même façon qu’on l’avait déjà fait à l’entrainement de jeudi. Echauffement de la cheville, maléole comprise, des genoux en rotations, avec étirements des ischios, puis rotation du buste avec étirement des jambes, circonvolution de la tête. L’échauffement finis on se rassemble autour de Kansho et Kanyu qui décortiquent la kata sanchin, surtout au niveau des détails des positions lors de l’ouverture du kata, des déplacements, etc.
Ainsi Kansho nous explique qu’à l’ouverture du kata les deux pieds sont espacés seulement d’une longueur de pied. En position sanchin, l’arrière du talon du pied avant doit être sur la même ligne que l’avant des orteils du pied arrière. il doit y avoir un poing entre le coude et l’abdomen et la main ouverte doit être à la même hauteur que l’épaule, et que les mains, épaules et coudes doivent être dans le même plan, ainsi que pour la contraction. Concernant cette dernière en fait, on place le corps dans une position anatomique afin que les contractions soient naturelles, il n’y a pas de contraction consciente sauf pour les fessiers et les abdominaux qu’il faut garder toniques. Le tout avec l’application torse-nu de Kanyu. D’autres détails seront apportés sur le hirate-mawashi-uke et la respiration. Puis c’est à nous d’effectuer sanchin avec test en sanchin kitae et correction. On doit bien penser à toutes les indications morphologiques qu’ils nous ont donné. J’éprouve une certaine difficulté à positionner mes mains en hauteur, c’est à évaluer à quelle hauteur se trouvent mes épaules… Ainsi on tient la pose en contraction pendant qu’une des personnes désignée pour faire les tests passe parmis nous pour frapper sur les zones censées être contractée, voir pour essayer de destabiliser l’équilibre de la position… de face et de dos.
Ensuite on passe sur les techniques de renforcement/endurcissement: les kitae-waza. On commence donc par un exercice cher à Lionel, le frottement des avants-bras. Face à face, en sanchin, avant-bras droit contre avant-bras droit et en exerçant une pression sur l’avant-bras de l’autre on pousse pour occasionner un frottement. L’exercice permet de préparer en douceur le muscle et l’os pour des travaux de renforcements plus forts mais aussi, il permet de travailler la stabilité. On passe ensuite en travail d’attaque défense.
attaquant: attaque oi-zuki droit
défenseur: recule pour absorber l’attaque, attaque uchi-uke gauche dans un but de percussion, puis hirate-mawashiuke droit pour finir par saisir le poignet, et frappe en poing-marteau sur l’avant-bras.
Pour le défenseur, il s’agit de travailler les frappes et les défenses (relâchement lors du uechi-uke… ce n’est pas un blocage mais bien une attaque) et il varie les intensités de frappe du tetsui mais aussi la zone de frappe pour couvrir tout l’avant-bras.
On passe ensuite aux jambes: low-kick à l’xtérieur niveau tibia et cuisse puis à l’intérieur niveau tibia et cuisse aussi. On enchaine sur les coups de pied de face sur le quadriceps (en mae-geri ou en tsumasaki geri).
L’étape suivante est le mune-kitae et hara-kitae: renforcement des pectoraux et des abdos. on percute sur les pectoraux et dans le ventre. Celui qui reçoit… ben il reçoit, avec quand même un travail qui est un peu plus subtile que du simple encaissement… mais je ne le détaillerai pas, n’en étant pas encore à ce stade de la pratique et me protégeant simplement grâce à une belle contraction du muscle (contrairement à ce qu’on croit, la couche de graisse ne protège pas tant que ça, et ça en est même plus douloureux). Kanyu nous dira: « même si vous avez un peu mal, essayez de continuer encore un peu ».
Puis les frères Uechi tiennent à nous montrer un exercice qu’ils font chaque jour en renforcement des avant-bras. Mon partenaire depuis le début de ce travail j’échange avec Raphael lorsqu’on entend une série de percussions avec un rythme rapide, le bruit était suffisament fort pour que tout le monde s’arrête pour regarder quelle en était la cause. Il s’agissait de Lionel et Jean-Christophe qui s’amusaient un peu ensemble sous le regard amusé de Kanyu.
Kyu-kumite
Après ce travail Kansho et Kanyu nous présente le kyu-kumite. Il s’agit de kumite préarrangé utilisé pour le passage du 1er dan. A savoir qu’il existe un dan kumite qui permet justement de passer les dan supérieur. Puis deux par deux, nous nous impregnons des techniques. Elles comprennent les blocages spécifiques de l’uechi-ryû ainsi que les attaques, esquives, absorption qui font partie de l’école. On retrouve les stratégies de l’école, qui sont spécifiques au style et notamment via un travail de renforcement.
1er kyu kumite
attaquant: garde jambe gauche en avant
défenseur: garde jambe gauche en avant
attaquant: oi-zuki droit
défenseur: recule la jambe gauche, wa-uke droit
attaquant: oi-zuki gauche
défenseur: recule la jambe droite , wa-uke gauche, contre-attaque gyaku-zuki droit
2ème kyu kumite
attaquant: garde jambe droite en avant
défenseur: garde jambe gauche en avant
attaquant: oi-zuki gauche
défenseur: recule la jambe gauche, wa-uke droit
attaquant: oi-zuki droit
défenseur: recule la jambe droite, gedan-barai gauche, reposte en zuki droit
3ème kyu kumite:
attaquant: jambe droite en avant
défenseur: jambe gauche en avant
attaquant: oi-zuki gauche
défenseur: recule la jambe gauche, taisho uke droit
attaquant: oi-zuki gauche
défenseur: tai-sabaki droit, wa-uke droit, mae-geri
4ème kyu kumite
attaquant: garde jambe gauche en avant
défenseur: garde jambre gauche en avant
attaquant: sokuto-geri droit en avançant.
défenseur: recule jambe gauche, blocage sur le bras gauche avec protection du bras droit
attaquant: mawashi geri gauche
blocage: blocage en montant le genou droit
attaquant: sabre de la main droit
défenseur: blocage en rentrant sur le bras du shomen, avancer la jambe droite, coup de coude droit en rotation sur le plexus, hiraken droit sur le visage
5ème kyu kumite
attaquant: garde jambe gauche en avant
défenseur: garde jambre gauche en avant
attaquant: gyaku-zuki droit en glissant (sans changer de garde)
défenseur: wa-uke gauche (en glissant un peu en arrière, sans changer de garde)
attaquant: mae-geri droit en avançant
défenseur: recule en sursaut arrières (sans changer de jambe), gedan barai gauche
attaquant: mawashi geri gauche
défenseur: recule sans changer de garde, rotation du buste à droite, blocage en croix (poing gauche en gedan barai et poing droit en uchi uke)
attaquant: mawashi geri droit
défenseur: recule sans changer de garde, rotation du buste à gauche, blocage en croix (poing droit en bas, et poing gauche en haut), faire passer la jambe du partenaire devant soi (wa-uke droit), déséquilibre et shoken derrière l’oreille
Kyu-kumite
Un petit exemple mais fait un peu différemment de ce que nous avons pu voir en stage: http://www.youtube.com/watch?v=wVU0uc7bjP0
Puis pour terminer Kansho et Kanyu nous montre le dan-kumite avant que kansho nous montre le kata sanchin, testé en sanchin-kitae par son frère.
Kansho faisant sanchin
On finit le stage par une remise de très jolis diplômes et quelques photos.
Kansho, moi-même et Kanyu
Lionel, Kansho, moi-même et Kanyu
Lionel, Raphaël, moi-même et Tarak
Lionel, Raphael et votre rédacteur
Puis, avec ceux qui n’ont pas d’impératif immédiat et imminents, nous allons manger dans un restaurant chinois toujours dans la joie et la bonne humeur qui n’a pas quitté le stage.
Conclusion
C’est un stage vraiment intéressant qui a permis de décortiquer le kata sanchin d’apporter des points de repère anatomiques au postures, et de travailler le travail de ce qui se fait à la maison mère. Notamment sur les kyu kumite que je ne connaissais pas et qui ne sont pas inintéressant. Depuis il a aussi été un stage qui a pu réunir les dojos d’Uechi-ryû Kenyukai de maitre Takemi Takayasu montrant ainsi que tout le monde de l’Uechi-ryû reste unis autour de l’image que représente le soke, même s’il s’agit de courants différents. Maitre Shimabukuro était très content de voir qu’autant de monde était mobilisé pour le stage. Et le tout dans un excellent état d’esprit, un accueil toujours aussi parfait des pratiquants d’Uechi-ryû de maitre Shimabukuro, une bonne humeur cartactéristique et de la franche camaraderie. Quelque part, on a vraiment l’impression de se retrouver en famille avec des gens d’une valeur humaine inestimable et c’est toujours un vrai plaisir de s’entrainer avec eux. Ce stage nous a aussi permi de faire la connaissance de la 4ème génération d’Uechi, et de rencontrer des pratiquants ouverts, disponibles et vraiment talentueux. L’avenir de l’Uechi-ryû est entre de bonnes mains.
Et le lendemain on enchaine sur la compétition d’Uechi-ryû du 17 mai 2009.