Jan 252020
 

Annonce au format pdf et sources: Ao: le bleu dans l’artisanat japonais – du 1er février au 20 mars 2020 (cliquer sur le lien)

Dates: du samedi 1er février 2020 au vendredi 20 mars 2020

Lieu:
ESPACE DENSAN
8 bis, rue Villedo 75001 Paris (dans la MAISON WA)
TEL: +33 (0) 1 40 26 66 70
Email: mw@sasenis.com

Site: http://www.espacedensan.com/

Ouvert: du Lundi au Samedi de 11h à 19h (Fermé le dimanche)

Accès: metro Pyramides (M7, 14), Quatre septembre (M3)

Google Maps: https://goo.gl/maps/PD47bZSUfrYt3zK4A

Origine: Espace DENSAN: De Tokyo à Paris – du 2 octobre 2019 au 20 mars 2020

A l’époque ancienne, il n’existait que quatre couleurs au Japon. En dehors du rouge, du noir et du blanc, la couleur bleue (ou Ao) désignait toutes les autres couleurs. De nos jours, le mot Ao désigne le bleu en général, alors qu’à l’époque d’Edo, il indiquait le bleu indigo, alors très présent dans la société.

A l’époque de Nara (710-794), les Japonais commencèrent à utiliser pour leurs vêtements la technique de la teinture indigo transmise de la Chine. La pièce de teinture indigo en fils de soie la plus ancienne du Japon est toujours conservée dans les entrepôts Shoso-in du temple Todai-ji à Nara, où elle fut réalisée en 752 pour fêter la construction de la grande statue de Bouddha.

A la période d’Azuchi Momoyama, le seigneur de Tokushima a promu la teinture indigo comme industrie principale, ce qui occasionna son expansion dans l’archipel. Tout d’abord utilisée pour les vêtements en coton, la teinture indigo fut ensuite appliquée pour teindre le noren (rideau japonais) ou le nobori (bannière).

Pendant l’époque d’Edo, les lois somptuaires régulant le costume en fonction du statut social furent imposées, ce qui en développa plus encore la demande. Avérés efficaces en tant qu’anti-insectes, les tissus teints à l’indigo étaient employés pour les tenues de
travail en extérieur ; résistants et ne brûlant pas facilement, les pompiers les appréciaient également pour leurs uniformes.

Les nuances de la couleur indigo varient en fonction du nombre de teintures. L’indigo clair donne un bleu tirant sur le vert et l’indigo foncé un bleu tirant sur violet. Il existe 48 nuances de couleur indigo au Japon, chacune portant un nom.

Le fait d’associer le Japon à la couleur bleue provient également des estampes ; leur renommée s’étendit à l’étranger notamment à travers le célèbre Hokusai, qui fut parmi les premiers à utiliser le bleu de Prusse d’origine synthétique transmis de l’étranger au
19e siècle, à la place des pigments d’origine naturelle plus difficiles à pratiquer.

Au pays du Soleil-Levant, Ao désigne le bleu, mais aussi le vert. Le bleu-vert représente la couleur de la nature pour toutes ses nuances. Pour les feux tricolores, on dit aussi qu’un feu rouge passe au bleu (au lieu du vert), terme conservé à la demande de l’opinion publique qui fit modifier la législation, finalement appliquée en 1947.

Durant l’été, les Japonais privilégient la vaisselle et les récipients en bleu et blanc pour suggérer l’eau et la fraîcheur.
La couleur bleue est très largement répandue dans le domaine de la céramique, en particulier pour la porcelaine de Seto ou Seto Sometsuke- yaki, réputée et très appréciée dans l’archipel.
Demeuré depuis des siècles l’une des principales couleurs emblématiques du Japon, voici une invitation à plonger dans le bleu qui se décline sous de nombreuses formes dans son artisanat d’excellence : porcelaine, céramique, tissus, papier washi et estampes.

Artisanat Seto Sometsuke – yaki / porcelaine de Seto

Depuis le 11e siècle, la région de Seto qui comprend l’un des six fours historiques de l’archipel, se distingue par la créativité de sa céramique utilisant une vaste gamme de couvertes. La technique de peinture bleue sur porcelaine Sometsuke de Gosu prit son essor à la fin du 19e siècle ; la porcelaine Sometsuke – yaki fut reconnue en tant qu’artisanat traditionnel en 1997.

Artisanat Tsuboya – yaki / céramique de Tsuboya (Okinawa)

Au début du 17e siècle, le royaume de Ryukyu (actuels archipel et préfecture d’Okinawa) invita des céramistes coréens venant de Satsuma (actuelle préfecture Kagoshima) pour développer la fabrication de la céramique.

En 1682 (durant l’ère Edo), les 3 fours d’origine ont été rassemblés à Naha dans un même quartier nommé Tsuboya. Fabriqué dans la préfecture d’Okinawa, la céramique Tsuboya-yaki fut désignée comme artisanat traditionnel en 1976.

Artisanat Shodai – yaki / céramique de Shodai

Lorsqu’en 1632 le chef de clan Tadatoshi Hosokawa quitta le fief de Buzen pour prendre le contrôle du fief de Higo, deux maîtres potiers furent nommés, marquant ainsi le début de la fabrication de Shodai-yaki.
Fabriquée au nord de la préfecture de Kumamoto à partir d’une argile locale riche en fer, cette céramique simple et robuste se distingue par une méthode de coulée d’émail créant des couleurs de glacis profondes et subtiles ; elle fut reconnue comme artisanat traditionnel en 2003.

Artisanat Hagi – yaki / céramique de Hagi

Hagi-yaki est un style de céramique fabriquée dans la ville de Hagi (préfecture de Yamaguchi) reconnu comme artisanat traditionnel en 2002. Ses débuts datent d’il y a 400 ans, lorsque de retour d’une campagne sur la péninsule coréenne, le seigneur féodal Terumoto Mori ramena avec lui deux potiers coréens. Très populaire à la période Taisho (1912-1926), elle devint l’un des styles de poterie préféré des experts en cérémonie du thé. Sa particularité provient de fissures profondes dans l’argile qui dilatent et contractent l’émail
donnant lieu à des variations de couleur appelées Hagi no nanabake (les 7 déguisements de Hagi).

Artisanat Tamba Tachikui – yaki / objets en céramique

Datant de la fin de la période Heian (794-1185) et né dans la ville de Tambasasayama (préfecture de Hyogo), le Tamba Tachikui-yaki fait partie des six anciens fours historiques du Japon. Les cendres du bois de pin utilisées dans le four durant la cuisson fondent sur la glaçure, provoquant des variations de couleurs et d’étonnants motifs appelés haikaburi (marques de cendres) bien spécifiques à ce type de céramique reconnue en 1978 comme artisanat traditionnel.

Artisanat Awa washi / objets en papier washi

Un document du 9e siècle atteste que l’histoire d’Awa Washi remonte à 1.300 ans ; à l’époque, une famille au service de la cour impériale connue sous le nom d’Inbe, cultivait du lin et du mûrier et produisait du tissu et du papier. Désigné comme artisanat traditionnel en 1976 et fabriqué dans la préfecture de Tokushima, l’Awa Washi est doux, souple et étonnamment résistant, avec un type de texture et de coloration délicates que seul un papier fait main permet d’obtenir. Ce papier indigo est représentatif des papiers teints naturellement et compte parmi les meilleurs papiers d’art, d’artisanat et d’emballage.

Artisanat Murayama Oshima Tsumugi / tissu en soie à l’indigo

C’est en 1920 que deux techniques ont été combinées pour produire le textile de soie Murayama Oshima Tsumugi réalisé près de la ville de Musashimurayama à l’ouest de Tokyo : celle de l’ikat teint à l’indigo associée à un tissu de soie tissé avec un fil dupion, l’ensemble nécessitant une quarantaine d’étapes de fabrication.
Sa qualité et sa durabilité ont fait la renommée de cet artisanat traditionnel reconnu en 1975 et désigné comme « Bien culturel immatériel » dès 1967.

– Artisanat Edo Mokuhanga / estampes sur bois

C’est à la fin de la période Edo (1603-1868) que la technique des estampes sur bois ou Edo Mokuhuhanga s’est développée dans la région de Tokyo ; devenue très populaire au Japon, elle reflétait fidèlement le mode de vie quotidienne des gens d’Edo (ancien nom pour Tokyo). Le processus de production de l’estampe sur bois exige qu’un artiste, un sculpteur sur bois et un imprimeur créent conjointement une oeuvre pour un éditeur qui la produira en grand nombre. L’Edo Mokuhuhanga fut reconnu comme artisanat traditionnel en 2007.

Contenu issu du PDF « Ao: le bleu dans l’artisanat japonais – du 1er février au 20 mars 2020 »
Publié avec l’aimable autorisation de Cathy Bion pour l’ESPACE DENSAN.

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