Koryû (古流) est un mot japonais qui est utilisé en association avec les arts martiaux japonais anciens. Le mot signifie littéralement « ancien style »: 古, ko = ancien (古い furui : ancien), 流 , ryû=style, méthode, classe, école (avec ces kanji précisément) ou « école traditionnelle » par extension. Koryû est un terme général pour les écoles d’arts martiaux japonaises qui datent d’avant la restauraton Meiji (la période de 1866 à 1869 qui a provoqué d’important changement socio-politiques et a conduit à la modernisation du Japon). Bien qu’il n’y a pas vraiment de date « officielle » de séparation, les dates utilisées généralement sont soit 1868, la première année de l’ère Meiji, soit 1876, l’année de l’édiction du bannissement du port de l’épée par l’édit Haitôrei.
Les systèmes d’arts martiaux japonais postérieur à la restauration Meiji sont connu comm des gendai budô. Les plus connu de ces arts incluent le jûdô, le kendô, certaines écoles de iaidô et l’aikidô. Ces systèmes plus nouveaux sont souvent considérés comme des sports ou des arts de perfectionnement de soi. Les systèmes des arts martiaux des koryû, toutefois, sont habituellement bien plus respecté, étant donné qu’ils sont considérés comme étant les enseignements de vraies arts martiaux japonais, du fait qu’ils ont été créés à partir de la culture militaire du Japon féodal.
Les systèmes des koryû des arts martiaux japonais contiennent à la fois des techniques de combat armées et non armées. Dans ces anciens systèmes, plusieurs armes différentes étaient habituellement enseignées aux étudiants de ces arts.
1. Kobudo
Le Kobudo (古武道) est un terme japonais qui peut être traduit par « ancienne voie martiale ». Il était précédemment connu comme kobujutsu (« ancien art martial »), toutefois, avec l’évolution des arts martiaux devenant pratiqué pour des raisons autres que l’aspect pratique, il est maintenant connu sous le nom de kobudo. Au Japon, parmi les japonais, le terme kobudo est souvent utilisé comme se rapportant à n’importe quel art martial traditionnel et est souvent synonyme de koryû.
2. Han
Durant la période féodale de l’histoire japonaise, de nombreuses écoles koryû étaient des otome ryû d’un Han (domaine). Otome-ryû (御留流, littéralement, « ce qui coule mais reste à la maison ») est un bujutsu ryûha qui a été spécifiquement sponsorisé et réservé aux employés d’un domaine spécifique. Être un otome-ryû assurait au chef de ce ryû (école) de reçevoir un revenu en riz sur le koku total du han (le koku est une unité de mesure utilisée pour calculer les revenues de riz et servait à mesurer la richesse relative d’un han) en échange pour l’entrainement des samurai du han. Toutefois, il y avait des exceptions de koryû fondées par un han, et de nombreuses koryû, n’ont jamais été ou n’ont été que partiellement, supportées par un han. Par exemple l’école Tenshin Shôden Katori Shinto-ryû a été principalement soutenue par des dons de bushi propriétaires terriens locaux, mais n’a jamais été attaché à un domaine spécifique. A l’inverse de l’école Maniwa Nen-ryû qui a été fondée et soutenue par les paysans du village de Maniwa dans la préfecture de Gunma, comme raison de protection du village. Un troisième example est l’école Kashima Shin-ryû, qui tire son nom du célèbre sanctuaire shinto, et qui obtenait des fonds pour elle-même en se faisant rétribuer pour les activités associées avec les terres en possession du sanctuaire ou dirigées par le sanctuaire, aussi bien qu’en servant de gardien héréditaire du sanctuaire Kashima. Ce type d’arrangement permettait aux chefs de l’école de se dévouer entièrement et à plein temps à l’enseignement de l’école, tout en apportant des services variés au bienfaiteurs de l’école.
Ce n’est qu’au moment de la Restauration Meiji lorsque ces presques 500 ans d’arrangement ont commencer à s’écrouler , que les divers chers d’écoles ont dû commencer à chercher d’autres moyens de revenu. Enseigner leur ryû au grand publique fut une de ces nombreuses options. Aujourd’hui, très peu, si ce n’est aucun, des chefs de koryû ou d’école de kenjutsu arrivent à vivre de l’enseignement de leur art, tout en permettant, grâce à leur dévouement, de faire prospérer leur art pour les générations à venir.
3. Bujutsu et Gendai Budô
On peut souvent croire que le kendô et le iaidô sont bien plus modernes et plus avancée ou même de meilleurs systèmes de kenjutsu ou de koryû; ce qui est pour le moins erroné. Le but des bujutsu (littéralement « méthodes martiales ») et des budô (littérallement « voies martiales ») sont deux pratiques différentes qui ont des but distincts.
Le premier objectif d’un étudiant de koryû est de s’engager dans la pratique du bujutsu dans le but de développer l’esprit combattif de son ryû, à travers laquelle, il va commencer à comprendre l’utilisation efficace d’une large échelle d’armes dans des combats mortels. L’objectif du budô est plutôt moins succint, alors que de nombreuses personnes rentrent dans le budô pour des raisons de self-défense, la plupart des gendai budô (arts martiaux modernes) cherchent aussi à développer l’éthique spirituelle, et/ou les aspects moraux des individus en conjonction avec le physique et/ou l’aspect sportif. Les koryû n’ont pas de composante sportive et les affrontements libres sont rarement utilisés à cause des dangers qu’ils peuvent entrainer. Alors que le bujutsu et le budô restent deux pratiques distinctes, ils ne sont pas mutuellement exclusifs, et les termes sont utilisés presque de façon interchangeable dans la langue japonaise. La distinction, toutefois subtile, entre bujutsu et budô, pointe sur les différences essentielles et les qualités de chaque approche et leur relation avec les koryû.
4. Liste des Koryû
Voici une liste incomplète des koryû.
4.1 Systèmes complets, étendus
* Araki-ryû
* Asayama Ichiden-ryû
* Kashima Shin-ryû
* Tatsumi-ryû
* Tenshin Shôden Katori Shintô-ryû
* Takenouchi-ryû
* Yagyû Shingan-ryû
4.2 Lutte/Combat rapproché (avec armure, sans armure)
* Araki-ryû
* Gyokko-ryû
* Hontai Yôshin-ryû
* Kiraku-ryû jujutsu
* Kitô-ryû
* Kotto-ryû Koppojutsu
* Kukishin-ryû
* Kurokawa-ryû- Fondé par Kurokawa Yoshiro
* Sekiguchi-ryû
* Shindo Yoshin-ryû
* Sosuishi-ryû
* Takeda-ryû
* Takenouchi-ryû
* Tenjin Shin’yô-ryû
* Yagyû Shingan-ryû
* Yôshin-ryû – fondé par Akiyama Yoshitoki
* Yôshin-ryû (Yôshin Koryû) – fondé par Miura Yôshin
4.3 Ecole de tir (hojutsu)
* Seki-ryû Hojutsu
* Yoshida Ha Satake-ryû Hojutsu
4.4 Ecole de dégainage d’épée (Batto, iai)
* Araki-ryû
* Hoki-ryû
* Mugai-ryû
* Musô Jikiden Eishin-ryû
* Musô Shinden-ryû
* Shinmusô Hayashizaki-ryû
* Shojutsu Kenri Kataichi-ryû
* Suio-ryû
* Tamiya-ryû
* Yagyû Seigo-ryû
4.5 Ecole d’escrime (kenjutsu, tojutsu)
* Abe ryû
* Asayama Ichiden-ryû
* Hyôhô Niten Ichi-ryû
* Ittô-ryû
o Hokushin Ittô-ryû
o Itto Shoden Muto-ryû
o Kogen Ittô-ryû
o Mizoguchi-ha Ittô-ryû
o Nakanishi Ittô-ryû
o Ono-ha Ittô-ryû
* Jigen-ryû
* Kage-ryû
* Kage-ryû (Aizu)
* Kashima Shinden Jikishinkage-ryû
* Kashima Shintô-ryû
* Kurama-ryû
* Maniwa Nen-ryû
* Nen-ryû
* Tennen Rishin-ryû
* Shingyotô-ryû
* Shinkage-ryû
* Yagyû Shinkage-ryû
* Yoshioka-ryû
4.6 Ecole de combat à la lance/hallebarde (sojutsu, naginatajutsu)
* Anazawa-ryu
* Chokugen-ryu
* Higo Ko-ryû
* Hôzôin-ryû
* Owari Kan-ryû
* Tendô-ryû
* Toda ha Buko-ryû
4.7 Ecole de baton (jo, bo)
* Chikubujima-ryu
* Shintô Musô-ryû
4.8 Ecole d’arc (Kyujutsu)
* Heki-ryu
* Yoshida-ryu
* Yoshida Ha Satake-ryû
4.9 Diverses écoles d’armes
* Isshin-ryû – Ne pas confondre avec le karate Isshin-ryû
* Ogasawara-ryû Kyubajutsu – Technique de tire à l’arc monté