Juil 072010
 


sôjutsu en armure

Sôjutsu (槍術), signifie « art de la lance », c’est un art martial japonais basé sur le combat avec la lance japonaise (槍, yari). Le terme yari-jutsu est une erreur, car dans ce cas précis on utilise le terme on’yomi pour la lance.

槍 est la lance, la pique.
en on’yomi : sô ou shô
en kun’yomi: yari

Le yari est à ne pas confondre avec la naginata (薙刀) qui se rapproche plus de la faux.

1. Origine

Bien que la lance ait un rôle profond au début de la mythologie japonaise, puisque les îles japonaises elles-mêmes sont dites pour avoir été créées par l’eau salée dégoulinant de la pointe d’une lance céleste  (Ame-no-nuboko) donnée à Izanami et Izanagi par les premiers dieux Kunitokotachi et Amenominakanushi,  en tant qu’arme le premier prototype fut ramené du continent asiatique. Les premières versions ne furent pas considérées comme pratique par les japonais, qui les redessinèrent une fois que la technologie le leur permit.

1.1 Histoire de la Yari

On pense que le yari dérive de la lance chinoise, et bien qu’elle ait été présente au tout début de l’histoire japonaise elle ne fut popularisé qu’au 13ème siècle. Les batailles originales des Bushi n’étaient pas quelque chose pour les « roturiers »; c’était un combat ritualisé habituellement entre deux guerriers qui se défiaient en tir à l’arc à dos de cheval ou en combat à l’épée. Toutefois, la tentative mongole d’envahir le Japon en 1274 et 1281 changea le mode d’armement japonais et la façon de livrer bataille. Les mongols employaient des fantassins chinois et coréens portant de longues piques, qui combattaient en formation serrée, et se déplaçaient en de larges unités pour enfoncer la cavalerie. Les armes d’hast (incluant les naginata et les yari) étaient d’une plus grande utilité militaire que les sabres, à cause de leur grande distance d’action, leur poid plus léger par unité de longueur (bien que le poid total soit supérieur à celui d’un sabre), et leur grande habilité à percer. Les sabres dans une bataille rangée complète furent rangés au rang des armes secondaires à utiliser en cas d’urgence, de la période Heian jusqu’à la période Muromachi. Aux environs de la moitié du 16ème siècle, les ashigaru portant des pique (nagae yari) d’une longueur de 4.5 à 6.5 mètres ou parfois 10 mètres devinrent les forces principales dans une armée. Ils formaient des lignes, combinés avec des arquebusiers et des lanciers à lance plus courte. Les hommes armées de ces piques formaient des 2 à 3 rang par ligne d’attaque, et devaient bouger leur pique en haut et bas à l’unisson des commandements

La Yari dépassa la popularité du daikyû (大弓, arc long) pour le samurai, et les fantassins (ashigaru) les utilisaient principalement. Mais au moment de la période Edo, la yari devint inutile: avec un accent plus important mis sur  le combat à distance proche, les distances s’étant raccourci suite à l’unification du Japon et à l’absence de bataille rangée; les épées furent de nouveau plus pratiques, et les armes d’hast et l’utilisation de l’arc perdirent de leur valeur utile. Durant l’ère paisible d’Edo, les yari continuèrent à être produites, parfois même par des forgerons talentueux. Elles existaient comme arme de cérémonie durant toute cette période.

1.2 Construction

La Yari se caractérise par une lame droite de taille comprise entre quelques centimètres à un mètre ou plus. Les lames étaient faites du même alliage de fer dont les épées et les pointes de flèche des armes des samurai étaient forgées, et de ce fait étaient durables. A travers l’histoire, de nombreuses variations de Yari à lame droite furent créées, souvent avec protrusions sur la lame centrale. Les lames des yari ont souvent une soie (nakago, 茎) plus longue que le tranchant de la lame. La soie avançant en une portion creuse au bout de la hampe a pour résultat d’être un embout très raide et rend impossible de faire tomber ou de casser la lame.

Les manches (nakae) pouvaient avoir différentes longueurs, largeurs et formes; faites de bois brute et couverte de bandes de bambou laquées, elles pouvaient être de formes rondes, ovales, octogonales ou polygonales à section en croix. Celles-ci étaient souvent enroulés dans un anneau de metal ou corde et fixés par un pommeau de métal (ishizuki). Les hampes des yari étaient souvent décorées avec des incrustations de metal ou des matériaux semi-précieux comme des épingles de cuivre, de la laque ou  de la nacre. Le fourreau pour la lame appelé saya était aussi une partie d’une yari complète.

1.3 Variations


Type de pointes

Divers types de pointes de yari ou de lame existaient. Le type de lame le plus commun est la lame droite, plate, dessinée pour ressembler à une dague à double tranchant. Ce type de lame pouvait aussi couper autant que perforer et était affuté comme une lame de rasoir. Bien que la yari est un mot fourre-tout pour lance, on distingue généralement les kama-yari, qui ont des lames horizontales additionnelles, et les simples su-yari (choku-sô) ou lance droite. Les yari peuvent aussi se distinguer par le type de section de la lame: section triangulaire appelée sankaku-yari, et section en diamant appelée ryô-shinogi-yari.

Sankaku yari (三角槍, lance triangle) : elle a une pointe qui ressemble à une pique étroite avec une section triangulaire croisée. Une sankaku yari n’a pas de section tranchante, seulement une pointe effilée à la fin. La sankaku yari était très utile pour pénétrer les armures, même les armures de métal, ce que ne permettait pas  les yari standards .

Fukuro yari (袋槍, lance sac ou lance à cavité) : déviant vers un style plus européen, au lieu de la longue soie traditionnelle, une douille entièrement en métal se place sur le bout du manche. L’unité est forgée comme une seule pièce: lame et douille. Le design est plutôt rare face à la configuration traditionnelle « lame-soie ».

Kuda yari (管槍, lance à tube) : pas très différente de la construction d’une autre simple chuko yari. Toutefois pour cette lance, la partie haute possède un tube en métal creux qui permet à la yari de se « visser/dévisser » tout en étant poussé (sorte de manche téléscopique). Ce style de sôjutsu est la spécialité de l’école Owari Kan Ryû.

Kikuchi yari (菊池槍, lance de Kikuchi) : un des design les plus rares, elle ne possède qu’un seul tranchant/ Ce qui crée une arme qui ne peut être utilisée que pour couper et ressemble presque à une naginata à lame droite.

Yajiri nari yari (鏃形槍, lance à lame en forme de pique) : possède une très large tête ayant la forme de la figure pique (comme l’as de pique). Elle possède souvent une paire de trou centrés sur les deux moitiés ovoïdales.

Magari yari (曲槍, lance courbe) : appelée aussi jûmonji yari (十文字槍, lance en forme de croix), elle ressemble beaucoup à un trident ou une pertuisane européenne et porte une paire de lames courbes autour de la lance centrale. Appelée occasionnellement maga yari dans les textes modernes.

Kama yari (鎌槍, lance faucille) : elle porte son nom de l’arme paysane appelée kama (faucille ou faux). Toutefois, un kama n’est pas une faux bien que de nombreux occidentaux le pensent, un kama n’est pas une lame géante incurvée connectée à angle droit à une hampe de deux mètres de long, mais plutôt une version plus petite, avec une lame nettement moins incurvée. Elle ressemble à la jûmonji yari mais les lames horizontales sont tournées vers le bas et incurvées. Historiquement elle n’avait pas une utilisation martiale, elle était utilisée par les pompiers japonais pour descendre les couvertures des toits des maisons pour éviter la propoagation des feux.

Kata kama yari (片鎌槍, lance faucilles à un seul côté) : au lieu d’être construite comme une fourche militaire, une lame droite (comme la su-yari) est intersectée juste en-dessous de sa mi-section par une lame perpendiculaire. Cette lame est légèrement plus courte que la lame principale, et a ses courbes en forme de parallélograme. Ce qui lui donne globalement la forme d’un ‘L’.

Tsuki nari yari (月形槍, lance en forme de lune) : ne ressemble pratiquement plus à une « lance ». Une arme longue avec à sa tête une lame en forme de croissant de lune. Elle pouvait être utilisée pour trancher ou crocheter.

Kagi yari (鉤槍, lance crochet) : porte une longue lame avec un crochet sur le côté comme on peut trouver sur le fauchard. Elle eput être utilisée pour attraper une autre arme ou même desseler un cavalier du dos de son cheval.

Bishamon yari : yari possédant de nombreux ornements. en parallèle à la longue lame centrel se trouve deux lames en « croissant de lune » faisant ressembler la partie armée à une « fleur de lis ».

Il existe évidemment d’autres variations…

1.4 Les trois plus Grandes Lances du Japon

Ce sont trois lances individuelles qui ont été forgées par les plus grands forgerons historiques du Japon:

1. Tonbogiri (蜻蛉切): Une lance connu pour avoir été fabriquée par le célèbre forgeron  Masamune portée à une époque par Honda Tadakatsu, un des plus grands généraux de Tokugawa Ieyasu. Le nom de cette lance dérive de la légende qu’une libellule s’est posé sur le tranchant de la lame et fut instantanément coupée en deux/ Ainsi tonbo (libellule en japonais) et giri (du verbe kiru, qui signifie couper), permettent de traduire le nom de la lance par « lance qui coupe/coupant la libellule »
2. Nihongo, ou Nippongo (日本号): une célèbre lance utilisée en son temps au palais impérial. Nihongo trouva plus tard son chemin en étant possédée par  Masanori Fukushima, puis Tahei Mori. Elle se trouve maintenant au Musée de la ville de Fukuoka ou elle a été restorée.
3. Otegine (御手杵)

2. Utilisation et popularité

La Yari était une arme très populaire durant la période du Japon féodal, étant très peu chère à produire et nécessitant beaucoup moins d’entrainement que les autres armes des champs de bataille, se prêtant bien à la formation des troupes d’ashigaru, en conjonction avec les armes à feu dès leur adoption au Japon. L’importance de la popularité du sôjutsu atteint son paroxisme immédiatement après les invasions mongoles du 13ème siècle, qui eux-même utilisaient des lanciers en grand nombre.

Les japonaise modifièrent finalement la tête de leurs lances en un grand nombre de variations, permettant ainsi d’utiliser la lance à la fois à pied et à cheval, mais aussi pour tailler autant que pour son utilisation originale de percer.

3. Pratique moderne


pratique du budô

Le sôjutsu est typiquement un composant unique dans une école traditionnelle (koryû). Toutefois l’école Tenshin Shôden Katori Shintô-ryû prétend être la première école à inclure le sôjutsu dans son curriculum officiel. Une autre école très connu de sôjutsu est la  Hôzôin-ryû. Alors qu’aujourd’hui il y a très peu d’écoles qui enseigne le sôjutsu, à une certaine époque il y en avait plus de 450 au Japon.

source: http://en.wikipedia.org/wiki/Sojutsu

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