Juil 052010
 


Naginatajutsu (長刀術 ou 薙刀術)  est l’art martial japonais qui consiste à manier le naginata (長刀 ou 薙刀 ou なぎなた appelée aussi chôtô), une arme d’hast japonaise qui ressemble à un sabre monté sur une hampe (sorte de vougue). La plupart des naginata-jutsu pratiqués de nos jour sont des formes modernisées, des gendai budô, dans lesquelles des compétitions ont souvent lieu.
長 (chô en on’yomi, nagai/takeru/osa en kun’yomi) : long
刀 (tô/tau/to en on’yomi, katana en kun’yomi ) : sabre, couteau
術 (jutsu): technique, science, méthode, art
薙 (tei/chi en on’yomi; karu/nagu en kun’yomi), du verbe nagu (薙ぐ): raser, faucher

1. Naginata

Naginata (長刀 ou 薙刀 ou なぎなた appelée aussi chôtô) est une arme d’hast qui était traditionnellement utilisée par les membres de la classe des samurai.. Un naginata est formé d’une  longue hampe en bois au sommet de laquelle se trouve une lame incurvée; il est similaire au Guan Dao chinois et au Sovnya russe. Habituellement il possède aussi une garde ressemblant à celle des sabres (tsuba) entre la lame et la hampe..

L’art martial du maniement du naginata est appelé naginata-jutsu. La plupart des pratiques actuelles sont des gendai-budô, des formes modernisées appelées « Atarashii Naginata » (nouveau naginata), pour lesquels ont lieu des compétitions. L’utilisation du naginata est enseignée au Bujinkan et dans certaines koryû. Les pratiquants de Naginata portent une sorte d’armure protectrice appelée bôgu similaire à celle portée par les pratiquants de kendô. Parce que les pratiquants portent un bôgu il peuvent  utiliser un naginata qui est composée d’une hampe en bois de chêne léger avec une lame en bambou habu pour les atarashii Naginata.

Le Naginata est devenu dans le Japon moderne une arme de femme puisqu’il est étudié bien plus par les femmes que les hommes; alors qu’en Europe et en Australie, le Naginata est pratiqué principalement par la gente masculine – ce qui est est expliqué simplement par la démographie des arts martiaux en Europe, où il n’y a pas d’association historique, comme il peut y avoir au Japon où le naginatajutsu est pour les femmes.


1.1 Histoire

Le terme Naginata est apparu pour la première fois dans le Kojiki en 712 après Jésus Christ et fut utilisé par les moines-guerriers Sohei durant la période Nara (au alentours de 750 ap JC). Vraisemblablement il tire son origine de la Guan Dao chinoise. Sur les peintures représentant des scènes de batailles, faites durant le Tengyo no Ran en 936 ap JC, on peut voir que le Naginata est utilisé. Il se retrouve aussi mentionné en 1086 dans le livre Ôshû Gosannenki (« Un journal de 3 ans à Ôshû ») où le Naginata est représenté pour la première fois en combat. Durant cette période le Naginata était considéré comme une arme extrêmement efficace par les guerriers.

Durant la Guerre des Genpei (1180 – 1185), dans laquelle le clan Taira fut opposé à Minamoto no Yoritomo du clan Minamoto, le Naginata fut élevé à une position particulièrement estimée. Les batailles utilisant la cavalerie sont devenues nettement plus importantes à cette époque, et le Naginata a fait ses preuves de façon parfaite pour faire tomber ou atteindre un cavalier (notamment en tranchant les jarret des chevaux). Un excellent exemple du rôle des femmes dans la société japonaise et la culture martiale à cette époque est Itagaki, alias Hangaku Gozen (坂額御前) une femme samurai  célèbre pour ses talents au naginata, qui a conduit une garnison de 3000 guerriers stationnés au château Toeizakayama. Dix mille guerriers furent déployés pour prendre le château, et Itagaki conduisit ses troupes en dehors du château, tuant un nombre important d’attaquants avant d’être submergée par le nombre.

Durant la période Edo, comme le naginata devint moins utilisé par les hommes sur les champs de bataille, il devint un symbole du statut social des femmes de la classe des samurai. Un naginata fonctionnel était souvent offert  comme part traditionnelle de la dot d’une fille de samurai. Bien qu’elles ne combattent pas comme des soldats normaux, on attendait des femmes de la classe des samurai d’être capable de défendre leur foyer lorsque leur mari était partit à la guerre. Le naginata était considéré comme étant une des armes qui était les plus appropriée pour les femmes, puisqu’elle permettait aux femmes de garder l’adversaire à distance, où tout avantage de poids, de taille, de forme musculaire était nettement amoindrit.

Au 17ème siècle la montée de la popularité des armes à feu a causé une importante réduction de l’apparition du naginata sur les champs de bataille. Toutefois, le naginata a vu ses dernières utilisations en combat en 1868 à Aizu, et en 1876 à Satsuma. Dans les deux cas, les combattants utilisant le naginata étaient des femmes.


A cause de l’influence de l’occidentalisation après la restauration Meiji, la valeur perçue des arts martiaux, le naginata y compris, fut abandonnée. C’est à ce moment que l’intérêt de l’entraînement devint le renforcement de la volonté et le fait de se forger un corps et un esprit fort. Durant la période Showa, l’entraînement au naginata devint une partie du système éducatif scolaire de l’école publique en 1912 et il resta agrafé à l’éducation physique des filles.

L’entraînement aux arts martiaux fut banni durant cinq ans par les forces alliées après que le Japon se soit rendu à la fin de la seconde guerre mondiale.  Après la levée de l’interdiction en 1950, une forme moderne d’entraînement au naginata, connu comme Atarashii naginata (« nouveau naginata ») fut développée. Depuis la seconde guerre mondiale, le naginata a été principalement pratiqué comme un sport avec un accent particulier mis sur l’étiquette et la discipline, plutôt que sur l’entrainement militaire.

Bien qu’il soit associé à une nombre considérablement petit de pratiquants, un nombre de système « koryû bujutsu (ancienne école d’arts martiaux) qui incluent des formes de combat plus ou moins anciennes de naginatajutsu existent encore, incluant Araki Ryu, Tendo Ryu, Jikishinkage ryu, Higo Koryu, Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu,Toda-ha Buko Ryu et Yoshin ryu, dont certaines ont autorisé une représentation en dehors du Japon et ont donc envoyé dans le monde des instructeurs.

Aux USA, on estime le nombre de pratiquants à 200 environ, la moitié d’entre eux étant des hommes.

1.2 Fabrication

Le naginata comme de nombreuses armes peut être modifié pour convenir à la prise et au goût du porteur. En général, la hampe du naginata est de la taille du porteur, avec une lame montée au dessus d’environ 2 à 3 shaku de long (un shaku équivaut environ à 30 cm). A l’inverse de la plupart des armes longues, la hampe est de section ovale afin de permettre une meilleure orientation de la lame et s’échelonne de 1;5 mètres à 2,10 mètres de long. La lame est habituellement incurvée, parfois même la courbe est exagérée et importante. Comme pour les épées japonaises (katana), la lame des naginata est forgée, et de la même façon, avec divers degrés de dureté (tremple sélective et feuilletage différent au niveau de la lame ) afin de permettre un tranchant important et solide mais aussi pour être capable d’absorber le stress lié aux impacts. Certains naginata sont des lames de katana recyclés. Il est à noter aussi sur le côté opposé du naginata, tout au bout, le ishizuki (une capsule de métal, souvent garnit d’une pointe, qui permet de faire contrepoids par rapport à la lame), était attaché, qui permettait de rendre le naginata comme une arme très efficace quelque soit l’extrémité de l’arme mis en avant.

Dans le naginatajutsu contemporain, il y a généralement deux fabrications . La première, le kihon yo, est creusée dans une pièce de chêne japonais blanc et est utilisée pour la pratique des katas. Elle est plutôt légère, et peut ou pas présenter le tsuba entre la lame et la section de la hampe. Le deuxième type, le shihai yo, utilise une hampe en bois similaire, mais la lame est faire de bambou et est remplaçable puisqu’elle peut se casser après un contact dur. C’est ce type qui est souvent utilisé en atarashii naginata, la lame de bambou étant plus clémente à la cible qu’une lame de bois ou de metal.

De nombreuses imitations de « naginata »  vendues au public ne sont pas des naginata du tout, si on observe la façon particulière de les construire détaillées ci dessus. En général ces reproductions/imitations, sont plus courtes, on une hampe de section ronde (et non ovale), et on des lames courtes (vissée à la hampe).

1.3 Utilisation

Le naginata peut être utilisée pour battre, trancher, percer, piquer ou crocheter un adversaire, mais du fait de leur centre de masse relativement équilibré, on les utilise souvent en les faisant tournoyer pour obtenir un large rayon d’action et une portée importante. La lame courbe et longue en fait un outils efficace pour trancher (à cause de sa longueur de tranchant). Dans les mains d’un pratiquant expérimenté, un naginata de 1.5mètres de long peut couvrir une surface d’attaque de 45 mètres carrés.

Les naginata sont souvent utilisées par les fantassins pour ouvrir de l’espace sur les champs de bataille. Les naginatas ont certains avantages sur une épée. Leur portée est plus longue, permettant de tenir un adversaire à distance et d’être en dehors de la portée de l’épée. La longue hampe offre un levier plus important que celui de la garde du katana, permettant au naginata de couper de façon plus efficace. Le poids de l’arme donne suffisamment de puissance aussi pour frapper et couper, même si le poids d’une arme est souvent vu comme un désavantage. Le poids du bout de la hampe et la hampe elle même peuvent être utilisés à la fois pour attaquer et se défendre. Les épées d’un autre côté peuvent être utilisées pour attaquer plus rapidement, ont un long tranchant de coupe (et de ce fait, plus de surface de frappe signifie moins de surface pour tenir), et peuvent être contrôlées plus précisément entre les mains d’un épéiste expérimenté.

1.4  Types de naginatas

On distingue :

* Kozori : Elles sont composées d’une lame très courbée.
* Hirumaki : Elles possèdent une lame proche des katanas et pourvues d’une garde protégeant la main.
* Bisen tô : Elles comportent une lame courte et épaisse. Les ninjas et les paysans l’utilisaient parfois comme fauchard.

La plupart des naginatas sont extrêmement courbés et ne possèdent pas de yokote (arrête perpendiculaire au tranchant délimitant la pointe). Certains modèles étaient équipés au bas du manche d’une pointe en acier pour transpercer les armures.

Les Hiramaki étaient plus rares à l’époque mais aujourd’hui se sont les Bisen tô qui sont plus difficiles à trouver car le naginatajutsu ne permet pas de le maitriser seul.

Le ninjutsu (la technique du ninja) l’utilise.  

1.5 Utilisateurs célèbres

* Tomoe Gozen
* Hangaku Gozen
* Benkei
* Nakano Takeko

2. Débats sur l’origine

De nombreuses théories concernant l’origine exacte de l’arme sont débattues. Il a été suggéré a été développée comme les autres armes de kobudo comme outils de fermier modifié. Une autre théorie explique qu’il s’agit d’une modification de la Guan Dao chinoise, puisqu’elles ont de nombreuses similitudes. Encore une autre théorie explique qu’il s’agit de la création d’un samurai inventif qui avait besoin d’une arme d’hast et aurait simplement attaché son sabre au bout d’une hampe.

Peut-être que l’explication la plus simple est le développement naturel des armes d’hast. Les armes longues sont étudiées pour être des armes de masse, pour être utilisée pas seulement par des guerriers seuls, mais aussi et surtout par des soldats agissant ensemble sur les champs de bataille et pas dans un duel. Lorsque combattant en rang serrés, les armes de taille et de pointe à deux mains, comme les hallebardes ou les vougues, sont plus efficaces que de simples lances et de simples épées à cause de leur polyvalence en comparaison des lances et leur long rayon d’action comparé aux épées. Combattre en formation ne nécessite pas de talent individuel comme celui requis par un épéiste talentueux pour un duel. Le naginata semble presque identique à la fois au guan dao et à la vougue, et résultent vraisemblablement d’une évolution parralèle.

3. Sport Moderne


Aujourd’hui le naginatajutsu est souvent pratiqué sous forme de sport appelé simplement Naginata (なぎなた) , qui est gouverné au Japon par la  All Japan Naginata Federation (AJN). Il est plus courant au Japon que ce sport soit pratiqué par des femmes au lycée. En dehors du Japon le naginata est pratiqué en Europe, Australie, Amérique du Nord et du Sud. Tous les pays ne font pas partie de la fédération internationale de naginata:  International Naginata Federation (INF).

La pratique de la naginata fait aussi partie de celle, plus vaste, du kobudo. La plupart des étudiants actuels du naginatajutsu en apprennent une forme modernisée, le naginata (un gendai budo) parfois aussi appelé atarashii naginata (nouveau naginata), et organisent des compétitions internationales. Les formes anciennes sont préservées et transmises au sein des koryu (écoles traditionnelles anciennes). Les élèves apprennent directement auprès du soke (Grand Maître).

Les étudiants portent des protections, similaires au bôgu porté pour le kendo bien que présentant quelques différences avec celui-ci : les pans du casque sont différents, les gants sont munis de doigts et une protection est prévue au niveau des jambes.

La naginata, c’est-à-dire l’arme, utilisée actuellement est d’une longueur de 2,25 m et se compose d’un manche en bois terminé par une lame de bambou. Elle est utilisée pour les combats et pour certains kata, qui sont des enchaînements de mouvements techniques de base. Certains kata ne sont enseignés qu’à haut niveau et sont pratiqués avec une naginata en bois massif.

4.  Écoles

Liste de koryu qui incluent le naginatajutsu.

* Araki-ryu
* Higo Ko-ryu
* Kashima-Shinryû
* Kogen Itto-ryu
* Maniwa Nen-ryu
* Shingyoto-ryu
* Suio-ryu
* Takenouchi-ryu
* Tendo-ryu
* Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu
* Toda-ha Buko-ryu
* Yagyu Shingan-ryu
* Yoshin-ryu

http://www.naginata.org/naginata.html

5. La naginata en France

Il existe une Commission Naginata au sein du Comité National de Kendo et disciplines assimilées. Il existe 17 clubs affiliés au CNK qui regroupe 200 pratiquants environ, pour l’année 2006.

* Le champion de France Sénior 2006 est Loïc Delalande (Mérignac)
* Le champion de France espoir 2006 est Mathieu Garin (Rozay)
* Le champion de France Benjamin 2006 est Damien Avrillaud (Le Bouscat)

La FNAG est une seconde organisation française impliquée dans le Naginata. La FNAG qui a fêté ses 10 ans en 2009, est une fédération de Naginata (ou Atarashi Naginata) exclusivement et regroupe six clubs en Ile-de-France.

L’actuelle championne d’Europe féminine est française : Anne Guillaume et la France a terminé à la 3ème place de cette édition (Tours 2005), derrière la Belgique et la Hollande.

Le champion d’Europe est un Belge : Tyl Dermine.

Il y a un club de Naginata à Boulogn-Billancourt: http://naginata.free.fr/

sources:
http://en.wikipedia.org/wiki/Naginatajutsu
http://en.wikipedia.org/wiki/Naginata

  6 Responses to “長刀術 – Naginatajutsu”

Comments (6)
  1. Salut à toi pratiquant (si j’en crois tes articles sur le karate) et passionné!
    Bon article sur le naginata en général ^^
    Par contre il aurait fallu délimiter plus le côté « naginata-do » du « naginata-jutsu » qui sont comme kendo et kenjutsu, 2 approches différentes…
    Je pratique l’école de sabre muso jikiden eishin ryu (sous la direction de madame Minolie Makita) en basse normandie et on y inclus la pratique du naginata.
    On le pratique de 2 façons: naginata pur (avec tanto dans la ceinture, plus de 200 formes XD) mais aussi ce que Sekiguchi sensei appelle shoto-jutsu. En fait le shoto-jutsu est la pratique des kata de sabre avec une arme longue. Historiquement les samourais apprenaient à utiliser toutes les armes mais certaines s’utilisaient en fait de la même façon qu’un sabre. « pense long bokken » me dit mon sensei XD ce qui est plus simple à dire qu’à faire. Je ne connais pas par contre le nom de l’école naginata que l’on pratique (le shoto-jutsu utilisant les techniques du Eishin ryu…) il faudrait que je demande…
    On pourrait pratiquer aussi le kusarigama du suio ryu mais…
    Je continue de parcourir ton site qui est très sympathique pour un fanatique du japon tel que moi-même!

    • Bonjour,
      Merci pour votre passage sur mon blog et merci pour vos précisions. EN effet, en parlant de sport moderne, j’aurais du parler de budo plutot que sport.
      Merci d’avoir rectifié.

      Amicalement
      Jack

    • le nom du style de madame SHIMIZU NOBUKO ……RYOUEN-RYU NAGINATA-JUTSU
      je pratique avec sensei depuit 9 ans

      georges da rocha

      • Bonjour,

        Merci pour ces précisions et pour avoir répondu à l’interrogation de Lucas Pierre.
        Avez vous des informations plus précise sur cette école? Ce qui la différencie des autres écoles?
        Ses spécificités? Ses particularités?

        Merci pour votre réponse
        Cordialement
        Jack

  2. @Jack – Oui c’est bien la ryoen ryu…si j’en crois l’historique (bien que bref) que m’en a fait ma prof il semblerai qu’elle découle d’une autre école qui serait la jikishinkage ryu. Shimizu sensei aurait pu prétendre à la succession de cette école mais un petit différent l’en aurait empêché. Elle s’est donc rapprochée de Sékiguchi sensei et du style muso jikiden ryu au sein de la komei juku…elle est en charge de l’enseignement du naginata et enseigne donc la ryoen ryu dont le maniement du sabre lors des kata en kumitachi est celui de la muso jikiden (le shiburi/noto en particulier et la longueur du sabre).
    Par ailleurs ce que je disais plus haut sur le shoto jutsu était en partie correct et en partie faux. En effet le shoto jutsu concerne aussi le maniement du naginata comme une yari (la saisie se faisant au plus loin de la lame).
    Voilà pour les quelques infos que j’ai pu glaner…
    Cordialement 🙂

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