Format : Couleur – 1,85:1 – Dolby – 35mm
Genre : Drame
Durée : 163 minutes
Production:
Japan: 1 juin 1985
Espagne: septembre 1985 (Donostia-San Sebastian International Film Festival)
France: 18 septembre 1985
USA: 27 septembre 1985 (New York Film Festival)
Suède: 15 novembrer 1985
USA: 20 décembre 1985 (limited)
Finlande: 7 mars 1986
Allemagne de l’Ouest: 10 avril 1986
Tchechoslovaquie: 1 février 1991
USA: 18 août 2000 (re-production)
France: 19 mars 2003 (re-production)
Direction: Akira Kurosawa
Scénario:
Akira Kurosawa
Hideo Oguni
Masato Ide
William Shakespeare (pièce « King Lear »)
Acteurs
Tatsuya Nakadai … Lord Hidetora Ichimonji
Akira Terao … Taro Takatora Ichimonji
Jinpachi Nezu … Jiro Masatora Ichimonji
Daisuke Ryu … Saburo Naotora Ichimonji
Mieko Harada … Dame Kaede
Yoshiko Miyazaki … Dame Sue
Hisashi Igawa… Shuri Kurogane
Peter … Kyoami
Masayuki Yui … Tango Hirayama
Kazuo Kato… Kageyu Ikoma
Norio Matsui … Shumenosuke Ogura
Toshiya Ito … Mondo Naganuma
Kenji Kodama … Samon Shirane
Takashi Watanabe
Mansai Nomura … Tsurumaru (Takeshi Nomura)
Takeshi Katô … Koyata Hatakeyama
Jun Tazaki … Seiji Ayabe
Hitoshi Ueki… Nobuhiro Fujimaki
Takao Zushi
Yoshitaka Zushi
Tetsuo Yamashita
Akihiko Sugizaki
Masaaki Sasaki
Yoshimitsu Yamaguchi
Masuo Amada
Masaru Sakurai
Sakae Kimura
Ryojiro Oki
Hanbei Kawai
Ryo Nagasawa
Yûichi Hibi
Tokie Kanda … Suivante de Dame Sue
Sawako Kochi … Concubine de Hidetora
Reiko Nanjo … Concubine de Hidetora
Kumeko Otowa … la femme de Sué en attente
Heihachiro Suzuki … Général Fujimaki
Haruko Togo … Suivante de Dame Kaede
Produit par :
Katsumi Furukawa …. producteur éxécutif
Masato Hara …. producteur
Hisao Kurosawa…. producteur associé
Serge Silberman…. producteur
Musique : Tôru Takemitsu
Cinematographie:
– Asakazu Nakai
– Takao Saitô
– Masaharu Ueda
Décors:
– Jiro Hirai
– Miysuyuki Kimura
– Yasuyoshi Ototake
– Tsuneo Shimura
– Osumi Tousho
Costumes : Emi Wada
Maquillage:
– Tameyuki Aimi…. maquillage
– Yoshiko Matsumoto…. coiffeur
– Chihako Naito…. maquillage
– Noriko Sato…. coiffeur
– Noriko Takamizawa…. maquillage
– Shoshichiro Ueda…. maquillage
Au XVIe siècle, dans un Japon ravagé par la guerre,le vieux daymio Hidetora Ichimonji décide de partager, avec pour témoins les seigneurs voisins, son fief entre ses trois fils et de finir ainsi ses jours heureux et en paix. Mais la triste réalité reprend le dessus, et les dissensions entres les trois frères plongeront rapidement leurs familles et leurs foyers dans le chaos.
Ran = 乱; On’yomi: らん (ran), ろん (ron); Kun’yomi: みだれる (midareru), みだす (midasu), みだりに (midarini)
Mandarin: 亂, pinyin: luàn (luan4),
Coréen: 란
Ran (乱, « chaos », « guerre », « révolte ») est un film écrit et dirigé par Akira Kurosawa qui a gagné un oscar en 1985. C’est un jidaigeki (un drame historique japonais) décrivant la chute de Hidetora Ichimonji (Tatsuya Nakadai, un seigneur de guerre vieillissant durant la période sengoku jidai(戦国時代, période qui va du 15ème siècle au début du 17ème siècle) qui décida d’abdiquer en faveur de ses trois fils. L’histoire est basée sur une légende du daimyo Mori Motonari aussi bien que sur la tragédie shakespirienne « King Lear ».
Ran fut le dernier grand film épique de Akira Kurosawa. Avec un budget de 12 millions de dollars, il était le film le plus cher jamais produit à cet époque, Kurosawa, dirigea trois autres films avant sa mort mais aucun de cette envergure. La film fut encensé pour ses images puissante et l’utilisation de la couleur -La créatrice des costumes Emi Wada gagna un Academy Award pour les dessins de ses costumes dans le film Ran. Toru Takemitsu, le compositeur de la musique s’inspira des oeuvres de Gustav Mahler pour la bande originale, notament la scène de la bataille au troisième chateau où les bruits ambiants sont coupés.
A cette époque, le budget de 12 millions de dollars fit de Ran le film le plus cher de l’histoire japonaise. Le film utilisa 1400 figurants, ce qui requis la fabrication de 1400 uniformes et armures. Il furent dessinés par Emi Wada et Kurosawa, et furent fabriqués à la main par des maitres-tailleurs durant plus de 2 ans. Le film utilisa aussi 200 chevaux, un nombre tellement important qu’ils durent être importés des USA. Kurosawa aimait beaucoup filmer dans des endroits luxuriants et vastes, et la majeure partie de Ran fut tournée sur les montagnes et plaines du Mont Aso, le plus haut volcan japonais encore en activité. Kurosawa eut aussi l’autorisation de filmer dans deux des sites les plus célèbres, les chateaux anciens de Kumamoto et Himeji. Pour le chateau de la famille de dame Sue, il utilisa les ruines du chateau Azusa. Le troisième chateau de Hidetora, qui fut entièrement brûlé, fut en fait un vrai batiment que Kurosawa fit construire sur les pentes du Mont Fuji. Aucune miniatures furent utilisées pour cette scène, et Tatsuya Nakadai dut faire la scène, durant laquelle Hidetora sort du chateau en flamme en une seule prise. Kurosawa a mis dix ans pour storyboarder les plans … en peinture !
Kurosawa prenait souvent une scène avec trois caméras simultanées, chacune utilisant une focale et un angle différent. Beaucoup du vue d’ensemble furent utilisées et très peu de plans rapprochés. Dans de nombreuses occasions il utilisa des caméra statiques et soudainement captura l’action dans le cadre plutôt que d’utiliser des caméra pour suivre l’action.
La femme d’Akira Kurosawa (39 ans de mariage), Yôko Yaguchi, décéda durant la production du film. Il arrêta la production pour seulement un jour pour son deuil avant de se remettre au travail.
Ran est un film superbe, grandiose à la hauteur de la réalisation et du réalisateur. Les acteurs sont plus que convaincants les décors sublissimes et les costumes superbes. Un film vraiment vraiment superbes. Que cela soit de la mise en scène, des jeux d’acteurs, de la musique ou des détails culturels, rien n’est laissé au hasard.
Par exemple, les armes du père (Hidetora) sont un soleil et une lune. Or le soleil (hi, 日, poétique) et la lune (tsuki, 月) représente la clareté (明, mei) qui est aussi le caractère pour la dynastie chinoise Ming. Lorsque le père abdiquera en faveur de ses enfants, le premier, Taro, aura pour symbole le soleil, la couleur de son uniforme et celui de son armée est le jaune et ses blasons jaunes sont ornés d’un trait horizontal (ichi, 一, 1). Le deuxième, Jiro, aura pour symbole la lune et des uniformes en rouge, ses blasons rouges seront ornés de deux traits horizontaux (二, ni, 2). Et Saburo, le troisième, aura son uniforme et celui de son armée en bleu, et les blasons bleux ornés de trois traits horizontaux (三, san, 3). Le symbole de saburo est 半輪 (demie-lune). Taro, Jiro, Saburo pour les premier, deuxième et troisième fils… marrant non?
Bref, un chef d’oeuvre à ne manquer sous aucun prétexte!
L’apport culturel est impressionnant surtout au niveau des croyances et des religions.
On y voit plusieurs personnes s’en remettre au Bouddha. Il y a aussi une scène mettant en place des croyances populaires: un kitsune se serait déguisé en femme pour abuser et manipuler un empereur chinois, puis ce même kitsune serait ensuite allé au Japon… il serait blanc et aurait neuf queues. Voir la signification sur l’article à propos des kitsune pour plus de compréhension.
On voit qu’une connaissance des arts-martiaux japonais, de l’histoire mais aussi du folklore et de la culture japonaise permet une compréhension parfaite du film et d’en apprécier toute la richesse. J’espère que mon blog permettra justement d’apporter les éléments de culture pour apprécier ce qui vient du Japon à sa juste valeur.