Comment faire face à une agression?
Une des plus gros concepts mal compris par les élèves lorsqu’ils s’entrainent et la relation entre les arts martiaux et le combat.
Pour le comprendre voici une anecdote de Georges Mattson:
« Je raconte souvent l’histoire de mes premiers entrainements à Okinawa dans les années 50, lorsqu’un nouvel élève, après avoir eu son premier cours, a voulu « tester » ses compétences de combat dans un bar, en utilisant simplement son sanchin nouvellement appris! J’ai essayé d’expliquer que sanchin n’était quelque chose que l’on peut simplement « allumer » et gagner des combats, mais il ne pouvait pas être dissuadé de l’essayer. Naturellement, le test s’est terminé assez mal pour mon camarade. Ce fut embarrassant et ridicule pour le marin qu’il avait insulté… comme il prenait sa position sanchin avec la position des main, alors prêt à infliger des dommages à son adversaire. Puisque je l’avais aidé à s’en sortir, il me dit: « Cette connerie d’Uechi c’est pas pour moi! » Bien sûr il n’est jamais revenu en cours, ce qui était probablement une bénédiction pour Tomoyose sensei et pour l’Uechi-ryû en général. »
Puisque que chacun d’entre nous se trouve dans des phases d’entrainement différentes, il est important de comprendre où l’on se trouve par rapport avec une manière plus « réaliste » de faire. Évidemment, si on essaye de s’entrainer à un niveau pour lequel on n’est pas prêt, il y a de grandes chances pour qu’on se blesse.
Quelques trucs à garder en tête durant l’entrainement:
1. Les kata sont des outils que nous utilisons pour la self-défense. Les kata aident à créer l’équilibre, le timing, la gestion de distance et les techniques à utiliser pour les applications de self-défense.
2. Mentalité… l’esprit combatif que vous aurez besoin pour « engager » dans une situation de self-défense sont développés et renforcés dans les katas.
3. Exercices de renforcement et drills: ils n’ont pas pour but de construire de gros muscles. Le but des Hojo Undo est d’aider le pratiquant à avoir une certaines sensibilité pour des techniques spécifiques. Les exercices variés pour développer ces armes, permettent de développer les muscles et les tendons autour des articulations des poignets, coudes et épaules; tous les muscles importants et les articulations importantes sollicitées dans l’action de donner un coup de poing ou de blocage.
La pratique des sanchin shime, makiwara et kotekitae donne au pratiquant l’opportunité de sentir l’interaction de chaque zone de la chaine articulaire, et de voir où se trouve sa zone la plus faible. Comme dans toutes nos pratiques, il est important de ne pas se blesser. Ecoutez votre corps attentivement et prenez en compte ses conseils.
4. Les drills pré-arrangés ou coopératifs, comme l’indique le nom, sont des drills de combat durant lesquels le partenaire connait la séquence des attaques et des défenses et peut effectuer ces drills sans peur d’être blessé sérieusement. Toutefois, ce que beaucoup d’élève ne comprennent pas et pratiquent à des niveaux différents d’exécution:
a- pratique individuelle des drills, où chaque rôle (attaquant et défenseur) est appris individuellement et exécuté comme un kata.
b- au ralenti avec un partenaire (il est important de travailler avec un bonne relation entre timing, distance, et position, forme de main, placement des jambes corrects).
c- vitesse moyenne, utilisant des formes de mains « souples » (le poing n’est pas fermement serré, et un peu relaché afin qu’un contact ne soit ni pénétrant ni choquant)
d- vitesse réelle avec des hésitations entre chaque séquences d’attaque/défense
e- vitesse réelle dans hésitation entre les séquences
Et pour ajouter un autre ensemble de variables dans la formule du kyu kumite, ajouter les trois variations suivantes au mélange: tout en maitrisant les différents niveau de drill kyu kumite, apprenez à faire le rôle du défenseur en utilisant trois différentes méthodes:
a- niveau un: faire un pas directement en arrière sur chaque série de défense (meilleure façon d’apprendre une technique)
b- niveau deux: faire un pas en arrière sur la première série, puis un pas en arrière mais sur un côté (à 45°)
c- niveau 3: « attaque surprise/niveau de recul » – ici le défenseur commence les mains le long du corps. L’attaquant lance une attaque de poing de son choix, le défenseur « se replie » avec équilibre et lance ses deux mains vers la ligne centrale de l’attaquant pour commencer le drill
Ainsi on rajoute des déplacements aux drills.
5. Variation des drills, combat sur un pas, et finalement combat libre sont des méthodes excellentes pouraiguiser l’esprit combatif, et pour tester nos facultés à réagir et nous débrouiller en combat « réaliste ».
Une traduction par mes soins d’un texte de sensei Georgres Mattson (cliquer sur le lien)