Qu’est-ce qui se passe quand on fait une activité très physique dans une étuve, qu’il fait une trentaine de degrés à l’ombre, lourd et orageux… Et qu’avec une grande sensation de soif on s’enfile boisson froide sur boisson froide? Et bien je l’ai appris hier soir et ce matin… et ça m’a empêché de partir à ce stage suffisamment tôt pour arriver au début. Du coup arrivé vers la fin des deux heures de stage le matin, je n’ai pu assister qu’à quelques exercices… notamment un peu de kakie et quelques drills un peu de muchimi. Suffisamment pour augmenter le rythme cardiaque et tremper un T-shirt. Afin de bouger encore un peu avant le repas, on effectue le début du bunkai du saut du kata seisan.
Je suis jambe droite en avant
1. je saute en l’air en montant le genou droit et en faisant passer la jambe droite derrière pour retomber en équilibre sur cette jambe.
2. Pendant le saut je monte le genou gauche qui est passé devant et donne un mae geri et le genou reste en l’air.
3. Lorsque la jambe droite a touché le sol, je re-saute en montant le genou droit pour passer la jambe droite devant.
4. Je retombe avec les deux pied au sol en même temps.
Puis petite pause entre midi et deux… et on est reparti pour 3 heures. On commence par un échauffement, celui de faire le kata sanchin en opposition. Avec différents partenaires. Les exercices sont assez nombreux et pour la plupart très physiques. Ayant eu des maux de têtes du matin au soir, je n’ai pas tout retenu, mais je vais tenter de décrire le maximum.
On commencera par un petit drill pour relâcher les épaules et travailler en souplesse.
1. Attaquant attaque tsuki droit – Défenseur défend wauke droit
2. Attaquant attaque tsuki gauche – Défenseur défend wauke gauche
3. Attaquant attaque uraken droit – Défenseur défend wauke droit
4. Attaquant attaque uraken gauche – Défenseur défend wauke gauche
et on continue attaquant devient défenseur et défenseur attaquant.
On enchaine ensuite sur le drill déjà effectué le jour d’avant.
1. Attaquant attaque coup de poing droit, Défenseur défend en brossant avec la main droite du coude vers le poignet
2. Attaquant attaque coup de poing gauche, Défenseur brosse du poignet vers le coude avec la main gauche
3. La main gauche qui a repoussé l’attaque gauche continue son mouvement sans arrêt vers le cou de mon partenaire
4.Je donne mawashi enpi droit suivit d’une claque gauche puis uraken droit et shutô gauche et terminer sur shoken droit
Démonstration du renzoku
On enchaine sur un autre enchainement. Evidemment l’enchainement a été abordé décomposé et petit à petit par groupe de deux ou trois techniques. Ici la description de la forme finale.
Attaquant et Défenseur sont en sanchin dachi jambe droite en avant
1. Attaquant attaque tsuki droit
2. Défenseur défend wauke gauche
3. Attaquant attaque tsuki gauche
4. Défenseur défend tsuki droit
5. Défenseur enchaine tsumasaki geri avant (donc droit)
6. Défenseur enchaine double frappe shotei au front puis saisie
7. Défenseur enchaine hizageri gauche
8. En pivotant sur la jambe droite et en lançant la jambe gauche en arrière après le pivot le défenseur projette l’attaquant au sol sur le ventre
9. Pendant la descente de l’attaquant au sol, le défenseur l’aide en appuyant son genou gauche sur le dos (au niveau des côtes flottantes pour lui souffler l’air des poumons)
10. Défenseur enchaine trois shoken sur la nuque
Cet enchainement est un bunkai du kata seisan, celui qui se trouve lors de l’enchainement mae geri gauche – hiza geri droit et 3 shoken.
Lionel nous montre ensuite les 6 différents low-kick
1. Low kick latéral
2. Low kick en montant et descendant sur la cible
3. Low kick en remontant vers la cible
4. Low kick en cisaillant de l’avant vers l’arrière
5. Low kick en cisaillant de l’arrière vers l’avant
6. Low kick en percussion de face
Pour monter un peu la pression et le relâchement des épaule on enchaine au pao des uraken, le plus rapidement possible. Puis des boshiken comme dans le début du kata seisan. Puis avec deux pao on travaille des coups de coude circulaires, mawashi enpi droit puis gauche à toute vitesse pour travailler le délié des hanches. Puis on enchaine des coups de genou (hiza geri) droit puis gauche. Youssef, gradé en karate shôtôkan et pratiquant de boxe thailandaise (assistant de son professeur) me donne des conseils sur la façon de donner des coups de genou et une autre façon de donner des low-kick.
Lors des coups de genou j’étais avec la jambe droite en avant. Je donne un coup de genou gauche (jambe arrière), puis droit (donc jambe avant). Ce qui donne un coup de genou puissant et un coup de genou moins puissant avec une perte de temps dans la transition. Youssef me montre qu’après avoir frappé de la jambe arrière il suffit de déplacer la jambe avant vers l’arrière pour armer le coup et que le coup de la jambe avant (devenu arrière) en est plus puissant et on ne perd pas de temps à armer. Merci Youssef, ce type de détail n’a pas de prix. Pour les low-kick il m’explique qu’en boxe thailandaise on frappe toujours de la jambe avant. Mais comment donner un low-kick puissant de la jambe avant? Soit en switchant… soit en déplaçant la jambe avant et donc en sortant de l’axe ce qui permet d’ouvrir la hanche et d’armer le low-kick pour frapper. C’est très fin, car il faut pas faire le mouvement en deux temps, il faut se déplacer et frapper simultanément. Il m’explique aussi les principes de saisies pour les coups de genou, notamment avec une saisie du haut de la tête plutôt que la nuque.
Le travail cardio des séries de coups de genou a fini de m’épuiser, et malgré une hydratation régulière, l’apparition des maux de têtes montre que le corps n’en peut plus. Un dernier exercice de relâchement et cette journée de stage prend fin. Et c’est le corps entièrement douloureux que je finis ce week-end…
Merci à tous mes partenaires du jour, grâce à vous j’ai beaucoup appris. C’est aussi ça un stage, voir des gens de pratiques différentes, d’expériences différentes et d’expertise très supérieure qui nous corrigent (volontairement ou involontairement… lorsqu’on se prend le coup de poing censé être dévié dans le ventre, on comprend qu’il y a quelque chose de faux dans notre défense). Donc un grand merci à tous mes partenaires, j’ai eu vraiment beaucoup de plaisir à pratiquer avec vous et à échanger ainsi. Et encore un grand merci à Lionel pour sa gentillesse, son talent et ses exercices si pédagogiques. Tu nous as beaucoup apporté, vraiment beaucoup… et c’est avec une immense tristesse que je me rends compte qu’il s’agit de mon dernier cours de kônan-ryû. Merci sensei Lionel, j’ai beaucoup appris avec toi, vraiment beaucoup. Si j’ai trouvé ma voie, c’est grâce à toi. Et j’espère que ces comptes rendus seront une trace et un jalon de ce que tu nous a appris, afin que la prochaine fois, on puisse passer à un niveau supérieur…
Finalement…
Je tiens toutefois à saluer la prestation et applaudir le comportement et l’investissement de trois personnes.
Tout d’abord Alexandre, le seul représentant du Qwankido et élève de Olivier Massoutier, qui a commencé le stage dès le premier jour, a été présent tout le temps, s’est entrainé avec la même intensité sans jamais relâcher la pression là où d’autres avaient déjà arrêté (moi le premier), et cela jusqu’à la fin. Et de gabarit assez léger, il a fait face aux plus « lourds »…
Ensuite je tiens à mettre en avant la prestation de Tarak, élève de Lionel, qui a été présent presque dès le début, s’est donné à fond sans relâcher la pression, et sans hésiter à aller travailler avec des personnes ayant un gabarit plus important et une technicité et une expérience plus grande. Bravo Tarak, ton professeur peut être fier de toi.
Et finalement je tiens à saluer et applaudir la prestation de Sandy, qui est venu de Metz tôt le samedi matin, après avoir été malade les deux jours précédant et en n’ayant pas encore récupéré. Il s’est donné à fond sans faiblir le samedi et a tenu jusqu’au dimanche midi, malgré une mauvaise nuit chaude et orageuse avec seulement quelques rares heures de sommeil… Pour finalement repartir dimanche soir (arrivé à Metz vers 23h) pour renquiller lundi matin avec le boulot.