Départ de Houilles à 8h45 pour arriver chez Lionel à 9h30. De chez lui on décolle pour Provins.
Arrivés un peu en avance, on profite un peu de la cité médiévale de Provins.
Pour plus d’informations allez sur les sites suivants:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Provins
http://www.provins.net/
http://www.provins-medieval.com/
Entrée de la cité médiévale
Petite balade dans la vieille ville jusqu’aux remparts et aux différentes églises. Petite visite des boutiques vendant des habits, reproductions des vêtements moyen-âgeux, mais aussi des reproductions d’armes et armures.
Les remparts de la cité médiévale
Tour César (XIIème siècle) vue d’un côté
Tour César vue de l’autre côté
Collégiale Saint-Quiriace (XIIe siècle), Jeanne d’Arc assista à une messe à Saint-Quiriace en compagnie du roi Charles VII, au retour de son sacre à Reims en 1429
Voilà pour la partie historique et culturelle… un stage ne sert pas uniquement à s’enrichir martialement et culturellement dans la discipline mais on peut aussi en profiter pour découvrir le patrimoine historique et culturel de la région/du pays.
Puis nous avons rendez-vous avec Jean-Luc le maître des lieux, et professeur du club où va se dérouler le stage. C’est lui qui a fait venir Lionel. Nous allons manger (trop) ensemble dans un superbe restaurant chinois aussi joliment décoré qu’accueillant. Pour rejoindre David à la gare et aller tous ensemble au Dojo.
Nous arrivons au lieu du stage, perdu dans la campagne Seine et Marnaise. Plus d’une dizaine d’élèves attendent leur professeur, ce qui est admirable c’est que beaucoup de personnes se sont réunis fidèles à leur professeur et suffisamment ouvertes pour accepter une pratique différente.
On est accueillis avec sympathie de façon très amicale. On revêt nos pyjamas d’entrainement et on monte sur la surface de combat. Une fois alignés le stage commence.
On commence par des mouvements articulaires: genoux en rotation, chevilles (passer du tranchant extérieur au tranchant intérieur des deux pieds), coups de pied de face relâchés, colonne vertébrale et ceinture scapulaire ainsi que nuque, mais en effectuant les mouvements amplifiés habituellement exécutés lors des hakkei (sorties de force) en kônan-ryû.
Puis Lionel explique qu’une des phases importantes de la pratique du kônan-ryû est le renforcement du corps. Comme à son habitude il explique bien que les formes de renforcement que l’on peut voir sur des vidéos ou lors de démonstrations ne sont que des produits finis. Avant d’en arriver là, il faut passer par des phases de conditionnement progressives non traumatisantes.
frottements des avant-bras, importance du coude en bas
Ainsi on travaille les frottements des avant-bras. On peut noter l’importance de garder le coude en bas. Si le coude monte, le mouvement de frottement est rapidement bloqué. On peut voir aussi dans cet exercice un «éducatif pour les frappes des poings. Dans le prolongement du renforcement des avant-bras on travail aussi par deux. Un partenaire se tient avec le poing droit dans la main gauche, présentant ses avant-bras à l’autre qui lui tartine la surface des avant-bras de baffes. Les claques sont plus efficaces et moins traumatisantes pour des débutants. Ainsi le corps fait se qu’il faut pour renforcer la partie travaillé et à long terme on peut ensuite passer au travail d’autres types de frappe: tranchant de la main, poing-marteau (qui ont une zone d’impact moins grande). Evidemment celui qui encaisse s’ancre et se contracte (travail de position et de musculation) et celui qui donne varie les types d’attaques (lourdes, rebondissantes, en poids mort, avec hakkei, …).
Travail de kitae-waza avec David
Toujours travail de kitae waza avec David
On passe ensuite aux frottements des tibias. Le renforcement des tibias implique une frappe avec le tibia, mais aussi l’utilisation du tibia pour bloquer des coups. On travaille donc le blocage d’un low-kick (coup de pied « circulaire » appuyé) avec le tibia. Rapidement la question de la façon de donner un low-kick est abordée. Lionel montre donc les façons de donner un low-kick. Après avoir reçu les 6 low-kick dans les cuisses, j’avais du mal à marcher, je me suis senti tout de suite plus lourd sur mes appuis! Et donc par deux, on travaille ensuite la façon de les sentir et de les donner.
Renforcement des tibias et blocage de low-kick
Le principe est le relâchement. En parlant de relâchement dans les frappes de jambes, on le travaille aussi en mae geri (coup de pied direct), il s’agit spécifiquement d’une application directe de l’échauffement, on lance un coup de pieds tout en étant totalement relâché et sans arrêté la frappe. Par deux on vise les abdos du partenaire, celui_ci encaisse le coup s’il le peut sinon en gardant sa structure il absorbe l’impact, mais sans se plier, simplement avec un court déplacement arrière, en ne perdant rien de l’enracinement ni des connexions. L’habitude de certains pratiquant d’arrêter le coup au contact pousse Lionel à envisager une autre approche. Pour montrer le principe de ne pas s’arrêter à la cible mais d’aller jusqu’au bout du relâchement, on s’amuse à marcher dans tous les sens et ne pas s’arrêter au contact d’un personne devant nous. Il s’agit de passer au travers de tout ce qui peut obstruer le chemin. Ceci étant fait on réitère l’exercice précédent en incorporant ce détail. Lionel nous explique que les coups de pied sont plus efficaces lorsqu’on tend les doigts de pied. En effet, si l’ont ramène les doigts de pied en arrière on induit une tension musculaire qui freine la frappe et empêche un relâchement complet.
Ainsi pour pouvoir frapper en tsumasaki-geri (frappe de la pointe des pieds), il faut renforcer les tendons des orteils. C’est en associant relâchement dans la frappe, bonne structure (bonne cohésion articulaire, bonne connexion) et renforcement de la zone de frappe qu’on atteint tout l’efficacité de la technique d’attaque.
Travail de renforcement des orteils
Pour travailler le renforcement des tendons des orteils, Lionel nous propose un petit jeu, il s’agit de tenir une extrémité de chaussette avec les orteils, alors que notre partenaire fait de même. Il faut lui arracher la chaussette simplement en tirant et en serrant notre bout de chaussette par les orteils. Pour travailler en plus l’équilibre, on peut faire l’exercice sur un seul pied. Seul, l’exercice peut être fait en mettant un poids dans la chaussette et en la soulevant uniquement avec une saisie des orteils. L’autre façon de travailler ce type de renforcement est de refaire l’exercice des coups de pied de face, mais en frappant avec les doigts de pied en avant (tsumasaki-geri) tout en étant relâché dans les abdominaux du partenaire ou sur le quadriceps. Pour un débutant ce travail peut-être traumatisant, il convient donc de travailler en appuis directement sur les abdominaux du partenaire, ou sur le quadriceps et en poussant simplement. Le travail en poussée est un élément non traumatisant qui permet de conduire à des travaux plus martiaux. Lionel nous propose ensuite un autre exercice très ludique et efficace de renforcement des orteils: une partie de football mais avec la pointe des pieds,, il faut que tous les doigts de pied touche le ballon.
Renforcement des orteils avec des ballons
Le foot étant terminé, on réutilisé le ballon pour jouer au volleyball. Mais au lieu de jouer avec la paume des mains et les avant-bras, on joue avec le bout des doigts, tendus, crochus, en griffe du dragon, etc. au choix de la personne et surtout selon ses compétences et son degré de renforcement des tendons des doigts de la main. Un autre exercice pour les doigts de la main est de d’appuyer ses doigts tendus contre la paume d’un partenaire et de pousser. Le partenaire met une légère résistance qui varie en fonction des capacités de la personne en accord avec elle. Quelqu’un d’habituer pourra passer à l’exercice suivant, celui de la frappe dans la paume du partenaire. Le partenaire en sanchin tend ses deux paumes et celui qui travaille le renforcement frappe les paumes du partenaires avec ses doigts tendus, ou crochus, …le rôle du partenaire qui reçoit est de prendre une position enracinée en totale contraction (travail d’enracinement et de musculation). Le partenaire qui attaque peut varier l’intensité de ses frappes mais aussi les enchainer fluidement et rapidement. Lionel explique que les frappes des mains sont faites essentiellement avec les doigts ou les phalanges, les frappes poings fermés ne font pas partie du cursus traditionnel de l’école, et le seul kata où on retrouve des coups poings fermés est le kata kanshiwa qui n’est pas le kata ramené par Kanbun sensei de Chine.
Développement des tendons des doigts au volley ball
plus d’infos sur les kitae-waza (techniques de renforcement) ici: http://okibukan.over-blog.com/pages/Arts_martiaux-1364320.html
Un des exercices suivant nécessite le relâchement des épaules pour pouvoir enchainer rapidement les frappes rapidement mais que chaque frappe soit lourde et destructive. Ainsi Lionel nous fait travailler Kakie, un exercice qui fait partie du patrimoine du gôjû-ryû mais qui est très utile pour travailler le relâchement de la contraction/décontraction, du relâchement, de l’action trapèze-pectoral mais aussi du renforcement de la trajectoire (atteindre l’objectif sans se faire dévier). Pour ça par deux, on travaillera kakie. Ce travail étant bénéfique sur la durée, il ne sera présenté que comme une introduction à tous les exercices des arts okinawaiens pour faire du corps une arme.
Travail de drill
La fluidité s’explique lors du travail des drill. Lionel nous explique que le « drill » n’est pas l’apanage des styles philippins, mais qu’il existe dans les karate okinawaiens depuis l’origine sous le nom renzoku. Ainsi on commence par un renzoku simple: face à face avec le partenaire ce dernier attaque oizuki droit (coup de poing droit avec la jambe droite avancée) puis gyaku-zuki gauche (coup de poing gauche et jambe droite). Le défenseur dévie l’attaque droite avec sa main droite (donc croisé) en brossant l’avant bras comme pour repousser l’attaque et l’attaque gauche en brossant l’avant bras (comme pour un ricochet) avec la main gauche puis attaque droite puis gauche. Ainsi l’attaquant devient défenseur. Puis l’attaquant attaque toujours droite/gauche. Le défenseur dévie l’attaque droite avec la main droite et l’attaque gauche comme précédemment, mais l’attaquant poursuit avec une nouvelle attaque droite que le défenseur « bloque » avec hirate mawashiuke droit (un blocage circulaire droit) qui passe par en-dessous pour descendre le bras attaquant et l’écarter avec le bras gauche pour réattaquer à droite. L’attaquant devenu défenseur commence avec le bras droit bloqué par le bras gauche du partenaire, s’il veut pouvoir parer l’attaque droite avec la main droite, il doit décontracter son bras droit pour pouvoir revenir en se libérant du bras gauche du partenaire et reprendre le drill. Un point important de ce drill est le relâchement du bras pour revenir défendre en se libérant de la prise du partenaire. On enchaine ensuite en rajoutant un mouvement permettant de rendre le drill plus simple… question comment rendre un drill déjà complexe en ajoutant un mouvement… Le partenaire attaque droite gauche, puis à sa troisième attaque droite on repousse le bras avec la main gauche pour faire mawashiuke droit et écarter le bras avec la main gauche pour enchainer avec une attaque droite, puis gauche, puis droite. Dans l’exercice précédent le bras qui défend la première attaque droite est le bras droit, et il est contrôlé (mais pas saisi) par le bras gauche du partenaire, et il fallait se libérer pour défendre. Dans cet exercice la main gauche va dévier l’attaque pour se mettre hors de danger et permettre de faire le mawashi uke du droit plus facilement. Les points essentiels dans ce travail sont sur la façon de faire les défenses. Par exemple les premiers mouvements de défense qui se font en brossant l’avant bras du partenaire pour repousser et dévier l’attaque sont en fait une attaque sur l’attaque du biceps au dessus du coude (point de pression connu). Lionel montre qu’un blocage latéral (uchi-uke ou soto uke) sont inefficace contre une attaque faite par quelqu’un qui a renforcé sa trajectoire. Par contre faire le mouvement en dirigeant la force en biais vers l’adversaire est nettement plus efficace. De la même façon les mawashiuke sont dirigés vers le partenaire dans le but idéal de lui griffer les yeux, et passer au-dessus de son coude (pour éviter un contre). Tels sont quelques uns des conseils prodigués par Lionel. Pour les autres conseils? Et bien il faut suivre ses stages ^^. Lionel nous montrera un principe supérieur: hindi. Lorsqu’une attaque est bloquée en relâchant l’épaule et le coude, il est possible de faire passer au delà de l’attaque pour donner une autre attaque courte, fulgurante et dévastatrice.
Détails des défenses sur le travail de drills
Détails sur les défenses
Pour travailler le relâchement dans l’enchainement des attaques, Lionel nous montre et nous fait faire deux exercices. Le premier exercice permet de travailler le relâchement dans le combat est le travail du muchimi, les avant-bras collés l’un contre l’autre, on suit les mouvement de l’autre, on essaye de créer une ouverture, et lorsque l’on voit cette ouverture un donne une claque (gentille) au partenaire pour lui faire remarquer l’ouverture. Un deuxième exercice concerne les enchainements rapides d’attaques tout en contrôlant mais en touchant quand même. Le partenaire est immobile il doit garder les yeux ouverts et être stoïque. Pendant qu’on enchaine toutes les attaques que l’on peut faire (coup de poing, pied, coude, genou, pique des mains, baffes, mais uniquement baffes sur le visage) le partenaire qui reçoit doit être conscient de ce qui se passe et essayer d’imaginer ce qu’il pourrait faire. Celui qui reçoit doit avoir conscience de ce qui se passe et c’est réellement difficile lorsqu’on reçoit un déluge de baffes sur le visage et de frappes au corps. Cet exercice nécessite pour l’attaquant du contrôle mais un grand relâchement pour enchainer des frappes lourdes mais très rapides. Et pour augmenter la vélocité des attaques il faut se relâcher. Le troisième exercice permet de faire le même travail de fluidité et de relâchement dans les attaques mais sans se soucier de contrôle en pouvant donner de la force à l’impact. Le partenaire sert de mook-jong (mannequin de bois) vivant. En position sanchin il doit contracter tout son corps et s’enraciner (encore une fois dans un soucis de musculation et de travail de l’ancrage). Ainsi le partenaire peut enchainer les attaques à frappes lourdes sur les avant-bras renforcés du partenaire, et donc peut tester la force de l’impact de ses attaques (ce qu’il ne pouvait pas faire dans l’exercice précédent).
Travail des frappes rapides et fluides sur cible immobile
Fort de ce travail de relachement et à distance de conflit (proche), on commence le combat libre. Lionel nous explique que le but de l’exercice est de faire un combat souple et fluide mais sans s’arrêter à une attaque ou une touche. Il s’agit du makenai karate (plus d’info dans le livre de Lionel): le karate qui ne perd jamais. Mais on ne s’arrête pas au combat debout, si un partenaire va au sol, alors on continue, s’il nous entraine au sol, on n’arrête pas le combat. Mais au sol, on laisse une porte de sortie au partenaire afin qu’il puisse se sortir de la situation et continuer le combat. Evidemment tous les coups sont permis et Hanchindi insiste sur le fait de tout utiliser, faire sentir au partenaire d’une tape dans les kintama qu’il n’est pas protégé, ou utilisation des points de pression pour se sortir des situations. il y a aura la démonstration d’un point qui fonctionne bien, mais donc une image sera plus parlante que mille mots.
Ce n’est pas ce que vous croyez… Démonstration de points de pression secrets… Devinez où se trouve le point? Un indice: on peu y mettre le pouce ou le poing (en poussant bien). Ne me demandez pas si j’aime ça… merci d’avance ^^
Pour finir on joue avec un nouveau drill un peu plus long. le partenaire attaque avec la main droite, on le repoussé avec le bras droit, il enchaine avec le bras gauche on le repousse avec la main gauche, il continue à droite, mawashiuke gauche (même bras que le précédent), puis enchaine à gauche, et on effectue un mawashi uke droit pour réattaquer à droite. Le partenaire attaquant devient défenseur et effectue les mêmes défenses et attaques que précédemment mais en changeant de rôle. Une fois le mouvement acquis on rajoute une attaque droite, à la fin du double droite/gauche. là dessus le défenseur repoussé l’attaque de la main gauche puis effectue un mawashi uke droit pour écarter et controler la main droite, tout en se décallant et ainsi effectuer une contre attaque de la paume gauche pour rentrer avec un low-kick à l’intérieur de la jambe avancé. Evidemment on peut composer avec d’autres attaques et rajouter ce qu’il faut pour pimenter le jeu. Tout en ayant en mémoire les conseils prodigués dans les drills précédents: on brosse les avants bras mais c’est une attaque de l’attache du biceps, les hirate mawashiuke ont idéalement pour but d’attaquer le visage… montrant ainsi que les défenses/blocages ne sont que des attaques ce qui tend à prouver que le karate n’est pas un art de défense, mais un art de contre-attaque.
David, on a dit « laisser une porte de sortie » mais pas en profiter pour poser
Le stage termine par un petit pot organisé par le club de Jean-Luc. Lui et Lionel ont passé leur Brevet d’Etat ensemble en mai 1999 et fêtent leur dix ans d’enseignement professionnel. Lionel, avant de se quitter, nous gratifie du kata seisan de son école ainsi que du kata Hakkaku sandan de l’hakutsuru-ken.
Les participants du stage
L’ambiance et la pratique
Grâce à l’humour de Lionel qui a donné la note du stage, celui d’un stage sérieux, mais où les gens ne se prennent pas au sérieux. Durant le stage il n’y avait de distinction de niveau, de grade, mais simplement un groupe de personne qui a soif d’apprendre, de découvrir et surtout, de se faire plaisir. J’ai eu l’agréable surprise de voir des pratiquants travailleurs, intéressés et intéressant et donnant vraiment d’eux-mêmes en subissant les tortures des vicieux pratiquants de karate kônan-ryû. Il est vrai que peu habitué à subir du contact, les pratiquants auraient pu être dégoutter et s’arrêter, mais ils ont tenu bon, et ont pris du plaisir à continuer les nombreux jeux organisés par Lionel. Il m’a été clair que les exercices d’enchainement fluides et de relâchement ont été assez déstabilisant pour ceux qui n’en avaient pas l’habitude, mais leur application et leur acharnement leur a permis de s’ouvrir quelques portes dans leur pratique à tous. L’accueil de ce club a été vraiment un exemple de sympathie, de cordialité et de gentillesse.
Donc encore une fois un grand merci à Jean-Luc pour son accueil, sa sympathie et sa gentillesse, ainsi qu’au renforcement de sa trajectoire (quand il frappe, faut réussir à le faire bouger avec ses avant-bras gros comme mes cuisses et dur comme le béton!!!!), et un grand merci au élèves de Jean-Luc pour leur sérieux, leur motivation, leur entrain. C’était pas facile et ils s’en sont bien sortis. Et si ça peut les rassurer, encore aujourd’hui j’ai quelques difficultés à me mouvoir avec délicatesse et vélocité. J’ai encore les jambes un peu lourdes.
Et pour montrer l’ambiance du stage:
Conclusion
Lionel a montré ce qui composait la stratégie de combat de son école, mais il s’est limité aux principes de base. Il n’a pas cherché à établir des différence, mais seulement à montrer sa conception du karate et son expérience acquise à Okinawa. A aucun moment il n’a mis en comparaison sa façon de pratiquer avec celle des gens présents. Il a seulement présenté la base d’une pratique différente avec pour seul but non pas de faire une comparaison de style, ni de tentative de faire changer aux gens leur pratique, mais d’ouvrir des portes pour permettre aux pratiquants de rajouter des détails dans leur pratique pour en augmenter l’efficacité ou le plaisir. Lionel ne se content pas de montrer les spécificités de son école: renforcement, relâchement, hakkei, respiration, points de pression, etc. via des exercices spécifiques, mais il mêle les exercices afin de démontrer à quel point c’est la somme de tous ces principes qui donne le maximum d’efficacité mais aussi comment les intégrer dans des applications. Le tout de façon ludique et accessible. De plus tous ses exercices se font à deux (ou plus) et que ça soit le partenaire qui donne ou celui qui sert de plastron (makiwara, punching-ball) et qui reçoit, les partenaires travaillent tous les deux. De plus, comme toujours Lionel agrémente ses explications d’informations culturelles, linguistiques et pratiques sur ses recherches et son vécu à Okinawa et au Japon.
Ce qui manquait au stage
Pour ma part, il est vrai que le karate d’okinawa (Uechi-ryû, kônan-ryû, gôjû-ryû de ce que je connais) ne se limite pas à ces principes et que l’on aurait dû présenter le travail des projections (nage waza), des clefs (qinna, kansetsu waza), des étranglements et des points de pression (kyusho jutsu). Malheureusement en voulant trop montrer, les stagiaires auraient pu être perdus et présenter un style en voulant trop montrer risque de ne pas être positif. Alors que présenter les bases du style permet à tout le monde quelque soit son style de retrouver des similitudes ou apprendre de nouvelles sensations qu’il pourra approfondir par la suite et intégrer à sa pratique. Un travail de fond permet d’ouvrir des portes.
De gauche à droite: David, Lionel, Jean-Luc et Moi