Mar 082008
 

Le koto (琴 ou 箏) est un instrument de musique traditionnel japonais à cordes dérivé de l’instrument chinois Guqin. Le koto fait environ 180 centimètres (71 pieds) de long et possède 13 cordes qui sont tendues par environ 13 points mobiles sur toute la longueur de l’instrument. Les joueurs peuvent ajuster la hauteur de la corde en bougeant ces ponts avant de jouer, et utilisent trois doigts (pouce, index, majeur) pour pincer les cordes.

Le kanji pour koto se lit aussi « sô » dans certains contextes.
bien qu’appelé par un grand nombre d’autres noms, ces termes définissent toujours des instruments semblables mais différents, comme les guzheng (箏) ou guqin (琴, appelé kin en japonais).

Le koto est une cithare d’origine sino-coréenne, introduite au Japon au 6e siècle.
L’instrument d’alors (wagon) ne possédait que cinq cordes et mesurait moins d’un mètre. Puis au fil des âges, le koto fut modifié pour devenir une cithare à treize cordes en soie tendues sur une longueur pouvant varier de 1,60 m à 2 m.

Le koto à dix-sept cordes a été introduit par Michio Miyagi (1894-1956), l’un des plus célèbres compositeurs modernes. Michio Miyagi est aussi à l’origine du koto court à treize cordes (environ 90 cm) et d’un koto long de… quatre-vingt cordes. Le premier s’utilise quelquefois pour pratiquer, le second en est resté au stade expérimental.
A l’origine, les cordes du koto étaient en soie ; elles sont aujourd’hui en nylon, la soie étant trop fragile pour être fiable en concert.


koto à 13 cordes

Traditionnellement, le koto se joue posé à plat sur le sol, le musicien ou la musicienne se tenant à genoux, les fesses reposant sur les talons (seiza). Depuis « l’occidentalisation » du Japon et la modification de certaines coutumes, on a plutôt tendance à installer le koto sur deux chevalets et à en jouer assis sur une chaise ou sur un tabouret de concert, tout au moins pour jouer les œuvres modernes.

Les cordes du koto sont maintenues à distance de la caisse à l’aide de petits chevalets mobiles en forme de « y » renversé. Ils peuvent être en ivoire, en bois ou aujourd’hui en matière plastique. On les déplace le long de chaque corde pour modifier l’accord, même en cours de jeu. Les cordes sont pincées de la main droite par trois onglets (tsume) en ivoire, chacun étant fixé au pouce, au majeur et à l’index. Avec l’un des onglets, on peut aussi agir sur l’une des cordes en le faisant glisser sur elle (technique waren), sur plusieurs cordes en glissando ou en tremolo ou bien encore en combinant ces deux dernières techniques (sararin).

La main gauche ne porte pas d’onglets. Elle sert le plus souvent à hausser les notes d’un demi-ton, d’un ton ou d’un ton et demi (en pratique aussi d’un « quart de ton ») en exerçant sur les cordes une pression vers le bas. C’est surtout cette technique, lorsqu’elle est utilisée en cours de production de la note, qui permet d’obtenir ces sonorités si typiques de la musique japonaise. On utilise également la main gauche à nu pour pincer les cordes, ou bien en posant le doigt sur une partie très précise de la corde pour jouer l’harmonique (un octave plus aigu), en posant la main sur les cordes pour rendre mats les sons produits par la main droite ou les étouffer pour jouer staccato, en tenant et en agitant une corde pour obtenir un vibrato, etc. Certaines de ces techniques sont récentes et sont dues à l’influence de la musique occidentale.

Les possibilités qu’offrent l’instrument sont nombreuses et variées, y compris ses possibles fonctions de pseudo-xylophone et d’instrument à percussion puisqu’on peut aussi frapper la caisse de résonance avec la main gauche. Il est également concevable d’utiliser le koto avec… un archet.

La caisse de résonance du koto est taillée dans du paulownia. Chaque corde du koto a son propre chevalet mobile dont la position détermine le timbre de la corde. On joue de cet instrument à l’aide de trois onglets, un peu comme on joue de la guitare.

Il existe plusieurs sortes de koto, le nombre de cordes pouvant varier de 5 ( yamato koto ou wagon) à 50 (hitsu no koto). Cependant le koto le plus utilisé est celui qui possède 13 cordes.

C’est au début de l’ère Edo (1603 – 1868) qu’est née une musique propre au koto: sôkyoku. Cette musique a connu son âge d’or pendant l’ère Meiji (1868 – 1912) et son développement s’est perpétué jusqu’à nos jours.

Histoire du koto

Le koto a été introduit au Japon entre le 7e et le 8e siècle à partir du hi chinois dont il dérive fortement. Il était initialement joué uniquement à la court royale, mais la situation évolua au 17ème siècle — principalement à cause de l’influence de Yatsuhashi Kengyo (1614-1684). Ainsi le koto, comme de nombreux instruments de musique japonais provenant de Chine, n’a pas vraiment évolué au travers des siècles, tel que l’a fait le guzheng(古箏), et de ce fait il n’est plus valide de considérer qu’ils sont le même instrument.

Yatsuhashi Kengyo était un joueur de shamisen aveugle qui appris le koto d’un joueur de koto « officiel » de la court impériale nommé Hosui, en défiant les régles établies qui stipulent que le koto ne doit pas être enseigné à des gens aveugles (ou des femmes). Peut-être à cause de son expérience personnelle de ces restrictions, Yatsuhashi passera le reste de sa vie à rendre le koto plus accessible.

Il inventa une nouvel « accordement simple » ( 平調子 hirajôshi) pour jouer les chants populaires des gens, plus naturellement.
Il composa (ou on lui accrédite la composition) des chants qui sont toujours des éléments irremplaçables du répertoire musical du koto, encore maintenant, rokudan et midare inclus. Ces compositions sont en partie responsables du fait que le koto est devenu respecté comme instrument solo de plein droit. Peut-être le plus important, son exemple a conduit à d’autres personnes ne faisant pas partie de l’élite, incluant les femmes, à apprendre le koto aussi.
Au 9ième siècle, le koto passa aux femmes et on commença à l’utiliser en solo devant de petites audiences pour jouer des pièces de musique profane à caractère noble et intimiste. Le Genji Monogatari fait plusieurs fois référence au koto.
Les oeuvres jouées aujourd’hui ne datent cependant que du 16ième siècle. Elles proviennent du Tsukushigoto de Kenjun (1534?-1623), moine du temple Zendôji, dans le nord du Kyûshû. Les pièces qui constituent le Tsukushigoto sont à l’origine du sôkyoku, la musique de koto.
Depuis plus de mille ans qu’il est utilisé dans la musique profane, le koto demeure la marque de l’appartenance à l’élite sociale japonaise et d’une éducation raffinée, en particulier pour une femme. C’est notamment pourquoi, aujourd’hui, un nombre assez appréciable de jeunes filles japonaises de la classe moyenne étudient le koto. Mais bien peu poursuivent très longtemps.


joueuse de koto en Ukiyo-e

La musique de koto

La musique de koto s’appelle donc sôkyoku. Il existe deux écoles principales de sôkyoku, l’école Ikuta et l’école Yamada. Elles ont été fondées à l’époque d’Edo, respectivement à la fin des 17ième et 18ième siècles.

A l’époque d’Edo, les pièces de sôkyoku ont été composées, jouées et transmises par des musiciens aveugles officiellement reconnus par le gouvernement shôgunal.

Un certain nombre d’œuvres jouées par l’école Ikuta appartiennent au genre jiuta, un genre de musique vocale accompagné au shamisen. Ces pièces furent transcrites pour le koto.

Cependant, la principale caractéristique de l’école Ikuta est l’importance de la technique instrumentale. Au contraire, l’école Yamada privilégie le vocal. Cette dernière est caractérisée par ses chants narratifs. Elle inclut cependant aussi dans son répertoire des œuvres essentiellement instrumentales. On en distingue deux genres, les danmono et les utamono.

Les danmono, pièces entièrement instrumentales, sont composées de sections (dan) comme Rokudan (litt. « six sections »).

Les utamono, sont des pièces vocales et instrumentales. Elles peuvent appartenir au genre jiuta, kumiuta, nagauta, etc. Certains utamono comme Zangetsu et Chidori no kyoku comprennent des poèmes chantés entrecoupés de parties instrumentales (tegoto), le tout formant une suite.

Il arrive que certains tegoto gagnent leur indépendance en étant joués seuls. Ils se nomment alors tegotomono.

Accord d’un koto

Traditionnellement la gamme du koto est pentatonique, une gamme de 5 notes excluant les gammes d’octave utilisées dans la plupart des musiques occidentales.
L’accordage du koto appelé hirajoshi ce qui signifie « accord tranquille » utilise les notes: Ré, Mi-bémol, Sol, La, Si-bémol, Ré; d’autres accords plus traditionnels sont « gakujoshi », « honkumoijoshi » et « kokinjoshi ».
Hirajoshi, jusqu’à la période Edo, était le premier accord pour les kotos que les musiciens tsukushi-goto utilisaient, dérivant des gammes gaguku (7 gammes de tons de 5 notes de base).

Le joueur de koto et maitre Tatsuhashi Kengyo a introduit la gamme hirajoshi. Les morceaux de musique sont lu de gauche à droite et d’arrière en avant. Le tempo est définit de façon similaire à celui de la musique occidentale, en battements par mesure.
La lecture des barres est différente, puisque des lettres sont utilisées au lieu d’une notation, on doit alors juger de la vitesse de chaque note dans une phrase.
Au lieu de lire une gamme de note, comme le koto est pré-accordé à une gamme, on lit les numéros de gamme de 1 à 13, chacune des 13 notes représente un nombre écrit en japonais.
Les cordes de 1 à 10 sont annotées par le nombre original japonais, mais les cordes 11 à 13 ont une notation spéciale destinée aux koto, différente des nombres japonais.
C’est difficile pour un étudiants en koto japonais d’apprendre la gamme à cause de la différence de notation et donc de lecture par rapport à la gamme normale.
Pour indiquer une note dièse, à côté du charactère représentant la note, il y un petit symbole « x ».

1  ichi
2  ni
3  san
4  shi/yon
5  go
6  roku
7  shichi/nana
8  hachi
9  ku/kyu
10 ju/jyu

les trois dernières cordes:

11 to
12 i
13 kin

La première corde, la corde la plus éloignée du joueur lorsqu’il est assis, s’accorde au « Ré, au dessus du milieu » sur un piano.
Lorsqu’un morceau de musique comprends plus d’un koto, il y a une dominante mélodique et un accompagnement de la mélodie harmonique où les deux sections du koto sont accordées à des gammes et destimbres différents.

Lorsqu’on joue du koto dans un ensemble sankyoku, la note pour la corde 1 est prise du shakuhachi, le seul instrument avec des notes fixes.
Le nom des sons du shakuhachi viennent de deux écoles principales kinko ryo et Tozan (Tsuyama) ryu.
Les cordes 1 et 5 du « koto avec gamme de 5 notes basées sur les 5 notes du shakuhachi » sont accordées au même son, les cordes 2, 7, 12 sont trois octaves du même son; 3, 8, 13 pareil; 4, 9 pareil; 6, 11 pareil.

Ce qui signifie que les gammes japonaises ne sont pas pentatoniques, mais il y a une gamme diatonique, dans laquelle les demi-tons, au lieu d’apparaitre comme ils le font dans les gammes diatoniques de la musique occidentale, entre la 3e et la 4e, et entre la 7e et la 8e tombent entre la tonique et la 2e et la 7e et la 8e.
La première et la cinquième corde sont accordée à l’unisson en Do-dièse, la sixième corde est en Ré, pour un accordement normal de hirajoshi.
Do-dièse est la tonique; Do-dièse, Ré, Mi, Fa-dèse, Sol-dièse, La-dièse, Si-dièse, Do-dièse.

L’accordement des 13 cordes des koto de la court était dérivé des gammes ryo et ritsu des ères prédédentes.
L’accord utilisé dans les traditions des koto d’Edo, révèle un nouveau systéme de ton indigène.
Ces concepts étaient classés dans deux gammes appelées « yo » et « in ».
L’accord hiro-jushi apparait dans les morceaux célèbres comme rokudan écrit par Tatsuhashi Kengyo, le « fondateur » des styles moderne de koto.
Il y a 13 accordements standards pour les kotos.
L’accord des kotos sont basés soit sur une vieille tradition préservée, dans une partie des formes « yo », soit dans des gammes plus « modernes ».
Les pièces du 19ème siècle écrites utilisent le mode gagaku (雅楽) aussi bien que la gamme hollandaise (oranda-choshi), la gamme occidentale majeure issue du quartier des affaires hollandais sur Deshima à Nagasaki.

Les notations imprimées les plus récentes des morceaux de koto, shamisen et flute de la période Tokugawa sont trouvés dans le shichiku shoshinshu (1664), le shichiku taizen (1685) et le Matsu no ha (1703).
Les collections contiennent seulement les textes des morceaux, mais la partie de nombres qui s’alignent sur les mots représente les cordes sur le koto ou la position des doigts sur le shamisen, et sont issus du stéréotype du pattern du koto.
Au 18ème siècle, les traditions des koto et shamisen ont développées des partitions plus visuellement pertinentes.
La version du koto (la première vue dans le sokyoku taisho, 1779) utilise des points de taille variable pour indiquer le rythme.
Au 19e siècle, les numéros de corde sont indiqués dans une colonne de carrés représentant le rythme, les nombres et les carrés sont éventuellement combinés avec le concept occidental barre-ligne à 2/4, ce qui forme les partitions utilisées par les deux écoles actuellement.
Leurs compositions modernes font de même actuellement.

Le koto de nos jours


koto à 17 cordes

Les influences de la musique pop occidentale a rendu le koto moins important, bien qu’il se développe toujours en tant qu’instrument.
Des morceaux sont toujours écrits pour des kotos à 20 et 25 cordes, mais aussi des kotos basses à 17 cordes, et une nouvelle génération de joueurs comme Kazue Sawai, Michiyo Yagi (qui a étudié sous Sawai) trouvent des places pour le koto dans le jazz actuel, la musique expérimentale et même la pop.

June Kuramoto, du groupe de jazz fusion Hiroshima, était un des joueur de koto qui a permis de rendre le koto populaire dans un cadre non-traditionnel.

David Bowie, a utilisé le koto dans la partie instrumentale « Moss Garden » de son album « Heroes ».

Paul Gilbert, un guitariste populaire, a enregistré son épouse Emi jouant du koto pour son morceau « koto girl » de l’album ‘Alligator Farm ».
Le groupe de JRock de Visual Kei appelé « Kagrra », est très connu pour utiliser des instruments de musique japonais dans leurs morceaux, un exemple avec « Utakata » ( うたかた), une chanson où le koto a une place prédominente.

Parmis les joueurs de koto étrangers (gaikokujin), en dehors du Japon, il y en a de très connus et très célèbres dont le maîtres de koto et artiste ayant gagné de nombreux prix Elizabeth Falconer, qui a étudié durant une dizaine d’années à l’école de koto Sawai à Tokyo, de même que le maître de koto Linda Kako Caplan, daishihan canadien et membre de l’école de koto Chikushi à Fukuoka pendant plus de 20 ans.
David Horvitz est un pionnier dans l’introduction de cet instrument dans la scène rock indienne en l’utilisant dans le nouvel album du groupe « Xiu-Xiu » : « The Air Force ».

Le koto basse de 17 cordes appelé « Jûshichi-gen » en japonais, est devenu plus important ces dernières années.
Les membres du groupe « Rin' » sont parmi les joueurs de Jûshichi-gen les plus célèbres de la scène pop-rock moderne.

Le koto utilisé en gagaku( 雅楽) est appelé Gakuso.

Les influences du koto sur la musique occidentale est très évidente en Jazz. La gamme « in-sen », une gamme de 5 notes, a été introduit en Jazz par John Coltrane et Mc Coy Tyner (un autre joueur de koto) et est basé sur l’accord du koto.

Le groupe de rock progressif « Queen » a utilisé un koto pour sublimer les effets de leur morceau de 8 minutes épique « The prophet’s Song » dans leur album de 1975 « A Night at the opera ».

En musique populaire, Gary Brooker de Procol Harum joue du koto sur le morceau « In Held ‘Twas In I: Glimpses of Nirvana ».

Nicolas Godin a joué du koto dans plusieurs morceaux dans l’album succès très critiqué « Pocket Symphony by Air ».

le groupe indien de Rock « Spoon » emploie un koto le morceau nommé « My Little Japanese Cigarette Case » de l’album « Ga Ga Ga Ga Ga ».

L’ancien member du groupe Led Zeppelin, John Paul Jones, a utilisé un koto pour deux morceaux sur son album solo de 2001 « The Thunderthief »

sources :
 – http://en.wikipedia.org/wiki/Koto_%28musical_instrument%29
 – http://www.kotonokoto.org/index.html

concert de koto: http://youtu.be/SNwL-Awb29g

  5 Responses to “琴 – Koto”

Comments (5)
  1. merci pour toutes ces infos ,
    je viens d’acquérir un koto c’est un instrument magnifique,

    • Bonjour,
      J’ai découvert le koto lors d’un concert de Mieko Miyazaki, et je suis tombée amoureuse de cet instrument.
      Peut-on s’en procurer en France et à quel prix ?
      J’ai bien trouvé un site qui permet d’en acheter en Chine, mais où s’en procure un qui fasse 1,80 mètre et de 13 cordes ?
      Merci pour votre réponse.
      Très cordialement
      N.M.

    • Posté par NathalieBonjour,
      J’ai découvert le koto lors d’un concert de Mieko Miyazaki, et je suis tombée amoureuse de cet instrument.
      Peut-on s’en procurer en France et à quel prix ?
      J’ai bien trouvé un site qui permet d’en acheter en Chine, mais où s’en procure un qui fasse 1,80 mètre et de 13 cordes ?
      Merci pour votre réponse.
      Très cordialement

      Posté parjean-pierre legmerci pour toutes ces infos ,
      je viens d’acquérir un koto c’est un instrument magnifique,

  2. Bonjour,
    Quels sont les morceaux de koto les plus célèbres ?
    C’est pour ma fille qui veut en faire un arrangement pour la harpe.
    Merci et salutations depuis Tokyo.
    Christian Bouthier
    cbouth@gmail.com

    • Bonjour,
      Je ne m’y connais pas beaucoup en gagaku et ne peut vous répondre.
      Je pourrais vous renseigner en min’yō que je connais bien mieux, mais pas pour le gagaku.
      Désolé.
      Cordialement,
      Jack

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