Sep 092014
 

/!\ Les liens présents dans cet article conduisent vers des images réelles, d’une violence extrême volontairement choquantes. Âmes sensibles ne cliquez pas sur les liens /!\.

Notre histoire se déroule un beau jour d’été sur une route sinueuse vosgienne. Il fait beau et chaud (contrepèterie indépendant de ma volonté). Roger a eu son permis de conduire depuis peu et il part au volant de la voiture que lui a prêté son père, une Audi A3 1.9 TDi. Partant de sa ville natale Saint-Dié, il est accompagné de sa petite amie Andrée et de ses meilleurs amis Raoul et Robert. Pour profiter du temps ils décident d’aller rejoindre un groupe d’amis à Sélestat en passant par les petites routes. Pour cela ils passent par le col Sainte-Marie. L’ambiance est à la joie et les plaisanteries vont bon train. Malgré les incitations de ses amis, Roger respecte scrupuleusement le code de la route, il fait consciencieusement attention à son environnement, ne se permet pas de rouler trop vite. Il ne veut pas perdre un seul des 6 points qui composent son permis, mais surtout il ne souhaite pas se faire rosser par son géniteur pour avoir abimé le véhicule. Son paternel, lui a fait confiance, et c’est quelque chose qu’il ne désire pas trahir, car il compte bien sur cette confiance pour profiter du véhicule familial plus souvent, et notamment les soirs et week-end, ainsi que durant les vacances.

Le temps est au beau fixe, soleil dans le dos, pratiquement personne sur la route, un temps idéal pour rouler. Mais en ces temps estivaux et de vacances, Roger et ses amis ne sont pas les seuls à profiter des Vosges. C’est ainsi qu’après quelques kilomètres, les 4 jeunes adultes se retrouvent derrière le camping-car de Ruben, retraité belge qui a décidé de passer des vacances avec son épouse sur la Route des vins, et retourne vers son camping après une visite de la cristallerie de Baccarat. Ruben ne connait pas bien la route, est tous ces virages en montées et descentes le rendent nerveux. Il préfère ne pas trop charger la mécanique de son camping-car avec une conduite agressive faite d’accélérations et de freinages. Il se positionne donc à une vitesse en-dessous de la vitesse maximale autorisée.

Légèrement excédé par l’idée de se trainer  derrière cette masse de métaux composites, Roger est pris d’un petit coup de sang. Rapidement il évalue le dépassement à un à deux secondes. Il a bien regardé au loin et n’a pas vu un seul véhicule qui pouvait venir en face. Il sait que dépasser dans un tournant est dangereux, que franchir une ligne continue coute 3 points. Cela il l’a appris lors des cours de code, et son moniteur lui a longuement répété durant les cours de conduite.  Mais, il se dit que ça ne devrait pas poser de problème, il a bien fait attention, il sait que cette petite erreur sera de courte durée et sans conséquence. Il décide donc de faire hurler les 130 chevaux de la voiture de son paternel et de dépasser, malgré le tournant et la ligne continu.

Maurice est un vieux routard, avec plus de 23 ans de conduite en voiture, quelques années de route en deux roues motorisées du temps de son adolescence et motard depuis un an. Malgré une grande expérience au volant, de long trajets (Paris – Budapest en une traite, Paris – Münich, Strasbourg – Agen), des expériences d’endormissement au volant, de conduite sous influence, notamment de médicaments antalgiques ou myorelaxants forts il sait qu’il doit être sur ses gardes et être constamment vigilent, il sait qu’il ne doit pas se reposer sur ses réflexes issus de la pratique. Zanshin!. Et de ce fait il a une grande conscience du danger sur la route pour les usagers vulnérables. Il a vu des jeunes gens se prendre en photo tout en conduisant, ou envoyant des messages avec leur smartphone, des jeunes filles se remaquiller au volant, des personnes âgées se croire seules sur la route et zigzaguer ou conduire dans la mauvaise voie et le mauvais sens, des conducteurs de bus et de camion à la limite de la perte de conscience continuer leur route, des gens tourner sans clignoter, ou tout simplement des bandits brûler le bitume pour tenter d’échapper aux agents de la loi ou pour le plaisir. De ce fait, il porte un équipement complet, respecte les limitations de vitesse, est respectueux des autres usagers, ne remonte pas les files. Il est ce que les motards appellent un JJA (Juin Juillet Août), c’est-à-dire un motard du dimanche ensoleillé, quelqu’un qui ne roule que le week-end et seulement quand le temps est suffisamment sec pour limiter le danger. Et c’est justement ce qui l’a amené à mettre son équipement complet, gants et blouson Furigan, sur une armure Stryker en D30, jeans en kevlar coqué, chaussures montantes coquées et renforcée V-Quattro, protège cervicales, et casque Scorpion Exo-2000. Il profite de ce temps pour se balader un peu et surtout éprouver sa technique de conduite afin que les manœuvres de base, deviennent automatiques. Avant de rouler par tout temps, il espèrent monter en expérience petit à petit afin que les gestes de base deviennent automatiques. Se laissant dépasser par les chauffards motards et automobilistes, il profite de ce temps pour remonter de Colmar à Sélestat et ensuite prendre la direction de Nancy par la départementale. Roulant d’est en ouest, il est obligé de baisser la visière solaire pour éviter l’aveuglement lumineux. Le soleil en face, il ne verra presque pas l’audi A3 de Roger arriver face à lui.

L’impact pulvérise la bulle de la moto, le carénage et le carter moteur. Maurice est éjecté dans le pare-brise de l’Audi A3 qu’il fait exploser, son corps caparaçonné entrant dans l’habitacle et le traversant pour ressortir par la vitre arrière. Au passage il percute Robert lui brisant la nuque au niveau inférieur de la cinquième vertèbre cervicale. La voiture, dont Roger en a perdu le contrôle percute la falaise et ricoche contre le camping-car le faisant basculer dans le parapet qui borde la route, provoquant une chute dans le vide de deux ou trois dizaines de mètres. Andrée, le visage ensanglantée et déchiqueté par les débris de pare-brise explosé, sa tête ballottée comme un fétu de paille, percute plusieurs fois la vitre latérale jusqu’à fendre la fine couche osseuse protégeant le fragile lobe temporale gauche et sectionnant la dure-mère permettant à de la masse cérébrale de s’écouler en dehors du corps. Ses jambes sont sectionnée par le recul du tableau de bord. Percutant le côté rocheux de la falaise, les barres de renfort latéraux se briseront et perceront l’habitacle pénétrant l’emplacement du passager gauche. Raoul n’aura pas le temps de sentir ses entrailles se répandre en dehors du trou béant occasionné à son flan par la déchirure consécutive avant de perdre connaissance, le sang coulant en un flot ininterrompu. Stoppée au milieu de la route, l’hémoglobine commence à se répandre sur la chaussée hors de l’habitacle. En bas du ravin, de la fumée s’échappe du moteur du camping-car réduit en pièces. Des débris de la moto pulvérisée jonchent la route sur un rayon de vingt mètres. Le corps de Maurice traine parmi eux, le bras et une jambe formant un angle étrange et anti-anatomique. Au volant de de la voiture, une douleur sourde et lancinante s’empare de Roger, qui préfère sombrer dans une bien heureuse syncope vagale. Le calme s’abat sur l’endroit.

Alors qu’il ne faut qu’un dixième de seconde à X-Or pour revêtir son scaphandre de combat, il faudra quand même 10 minutes pour qu’une personne passe par ce chemin, découvre l’accident et appelle les secours, puis 15 autres minutes supplémentaires pour ces mêmes-secours d’arriver sur place et venir en aide aux blessés. Retrouvé inerte dans son camping-car Ruben ne sera pas réanimé, son épouse non plus. Malgré son état comateux la vie de Robert n’est pas en danger, si ce n’est le sectionnement de la moelle épinière entre C5 et T1. Andrée décèdera sur le chemin qui la conduit aux urgences les plus proches. Alors que les quatre jeunes et deux retraités sont pris en main par le personnel médical (urgence et morgue), une fois ses articulations remises en place et bandées, Maurice attendra qu’un membre de sa famille vienne le chercher afin qu’il puisse se rendre au commissariat central pour donner sa déposition. Mais c’est sans compter les parents des jeunes venus en découdre avec le responsable de cela. « Tu as fait bobo à Robert, Roger, Raoul et Andrée, et bien nous allons les venger ». En effet, on reproche au petit Maurice, d’avoir été sur la chaussée en moto (ce n’est pas sa place), d’avoir roulé trop vite de son côté de la route, de n’avoir rien fait pour éviter la voiture, d’avoir percuté volontairement la voiture, de s’en être sorti et pas les autres… Mais que ce serait-il passé si Maurice n’avait pas porté son équipement?

Presque cinq mois plus tard, lors du procès, c’est un Roger dont l’erreur de conduite d’une seconde, l’amène à répondre de la mort de sa fiancée et de son ami Raoul, il est également responsable de la tétraplégie de son  ami Robert. Parce qu’il a eu une seconde d’inattention, parce qu’il a fait une petite erreur, parce qu’il a oublié ce qu’on lui avait appris durant le code et le permis de conduire, Roger est un meurtrier. Il est coupable et responsable du meurtre de 4 personnes, qui ont perdu la vie, à cause de lui. Sans oublier d’avoir brisé la vie des familles de ces personnes et d’avoir brisé la vie de son ami Robert en le rendant tétraplégique et dépendant pour le restant de ses jours.

Cette histoire, imaginaire, ne l’est peut-être pas. Et cela n’arrive pas qu’aux autres. Roger peut être n’importe lequel d’entre nous. Quelqu’un de consciencieux, responsable, sérieux, mais parce qu’une fois, une seule fois il se permettra de prendre un risque, il deviendra un meurtrier. Ou parce qu’une personne respectable aura une seconde d’inattention, ou prendra un risque, pour une fois… deviendra un Roger, et causera la mort d’un Raoul et Andrée, blessant à vie un Robert. Parce que vos proches pourraient également être des Robert, Raoul et Andrée. Parce que cela n’arrive pas qu’aux autres, adoptons une conduite responsable… Car nous sommes tous des Roger, Robert, Raoul et Andrée en puissance. Parce que nous sommes tous des tueurs potentiels au volant de notre voiture ou au guidon de notre deux-roues, parce que nos proches sont tous des victimes potentielles…

Que faut-il retenir de cela ?

1) En moto, un équipement correct, peut sauver la vie. Ne le négligeons pas. Un vrai motard ne néglige pas son équipement. La moto est une passion et pour la vivre le plus longtemps possible, il faut rester en vie, et en un seul morceau.

2) Le code de la route n’est pas là pour nous embêter, il est là pour assurer notre sécurité, alors respectons le !

3) Quand on conduit, on conduit, faire autre chose en conduisant (écrire des message sur le téléphone portable, se maquiller, téléphoner, se prendre en photo) peut introduire cette seconde d’inattention qui causera la mort de personnes et fera de vous UN MEURTRIER. Et à trop regarder le compteur de vitesse, on en oublie souvent la route.

4) Au volant, il n’y a pas d’excuse, une erreur de conduite causant la mort, fait de vous UN MEURTRIER… la conduite ne tolère pas l’erreur. Rien ne saura pardonner un accident causé par une erreur de conduite. Rien…

5) Conduire fatigué, en ayant pris des médicaments, trop vite, en n’indiquant pas les changements de directions, sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, sans regarder dans les rétroviseurs sont des comportements irresponsables de MEURTRIER en puissance.

6) Parce que vous pouvez tuer des gens, parce que vos proches peuvent être tués, faites attention sur la route et sensibilisez vos proches afin qu’ils sensibilisent leurs familles et amis.

7) une seconde d’inattention en voiture comme en moto, peut conduire à LA MORT! Ne l’oubliez pas… et pas forcément la vôtre… arriverez vous à vivre en ayant tué quelqu’un? EN ÉTANT UN MEURTRIER?

Pourquoi cette histoire et ces images?

Les images que vous avez vu, si vous avez cliqué dessus, ne sont pas les sympathiques photographies de reconstitution que nous offre la gentille et prévenante sécurité routière. Ce sont des photos réelles, de personnes ayant été prises dans un accident de la route mortel. Afin que leur décès ne soit pas en vain, je me permets de les réutiliser pour mon histoire. Je veux volontairement vous choquer vous lecteur pour vous amener à voir la réalité et prendre conscience de l’importance de vos actes et de votre comportement. Le français n’est plus choqué, plus ému par les spots minables et sans imagination des associations et organismes d’état. Quand on voit un spot de la sécurité routière, c’est limite une pub pour y aller plein gaz, brûler le bitume et tout envoyer chier en roulant à fond. Oui, c’est une critique! Il y a des gens qui sont payés des centaines de milliers d’euros pour faire ces merdes. Un spot officiel contre l’alcool, ça donne envie de se bourrer la gueule au whisky, un spot contre la drogue ça donne envie de se prendre une ligne de cocaïne, etc. Bref, parce que les organismes d’état ne font pas leur boulot, sensibilisent que dalle, limitent donnent l’effet inverse, je tenais à donner ma version…. En voiture, comme en moto, on est sur des bombes, on peut être tué ou tuer à tout moment. Comme disait un ancien moniteur d’auto-école: « Des gens qui avaient la priorité, il y en a plein les cimetières ». C’est pourquoi il faut respecter les règles et être attentif à 100%. En un mois de conduite en moto, j’ai eu l’impression d’avoir risqué ma vie 62 fois (31 jours au mois d’août). Et je n’ai vu QUE DES INFRACTIONS au code de la route! Parce que les infos montrent des images violentes, les publicités sont racoleuses et dénuées d’imagination, les gens ne sont plus choqués et pensent que tout n’arrive qu’aux autres. C’est malheureux, mais le seul moyen de faire rappeler l’importance  de la sécurité et le fait que la sécurité passe par nous avant tout, c’est de mettre de vraies images et de choquer! Pas des trucs rigolos avec de la peinture rouge de la sécurité routière… non… de vrais photos de gens blessés, tués dans des accidents. Regardez ces photos!, , et … Imprégnez vous en… Ca peut-être votre père, votre mère, votre femme, votre fiancée, votre mari, votre petit-ami, votre frère, votre soeur, votre fils, votre fille, votre ami(e), votre camarade de classe ou vous… ça peut-être quelqu’un que VOUS AVEZ tué. Ces images, voilà ce que vous verrez quand vous aurez tué quelqu’un dans un accident de voiture ou de moto, parce que vous n’avez pas clignoté, vous n’avez pas fait vos contrôle, vous aviez bu ou consommé de la drogue, des médicaments ou simplement été fatigué. Voilà votre visage, écrasé par les centaines de kilos de ferrailles des véhicules encastrés dans un choc, parce que vous aurez oublié de freiner, ou que vous aurez roulé trop vite. Que l’on soit en moto ou en voiture, c’est le même combat! On est des tueurs en puissance et on peut tuer, par une seconde d’inattention. Et de mon point de vue, conduire en étant fatigué est aussi dangereux qu’en ayant bu ou consommé de la drogue… La finalité est la même, on peut tuer ou être tué.

Sinon voici un autre exemple: Nicole Catsouras, 18 ans, perd le contrôle d’une Porche 911 Carrera en doublant à 160km/h un véhicule roulant à 112km/h… heureusement qu’elle ne s’est tuée qu’elle même: http://www.charonboat.com/item/160

Peut-être qu’un jour, comme de nombreuses conductrices vous tournerez la tête pour parler à votre passager, et vous ne me verrez pas et me tuerez? Peut-être qu’un jour vous vous retournerez pour engueuler vos enfants et me percuterez, et me tuerez, moi et vos enfants? Peut-être que vous tuerez vos enfants dans un accident et resterez en vie des dizaines d’années en portant le poids de votre culpabilité. Peut-être que vous tuerez les enfants d’autres parents…

Voici à quoi peut ressembler votre voiture après un accident:


Imaginez le conducteur et les passagers… c’est ça LA RÉALITÉ!

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  2 Responses to “Une journée banale en France”

Comments (2)
  1. choquant! très dur,à supporter ces visions d’horreur!!! je crois que je ne les oublierai plus lorsque je serai au volant,dorénavant.

    • Bonjour,

      Merci pour votre commentaire.
      Et je peux vous dire que beaucoup de gens, qui conduisent en envoyant des textos ou en jouant à Pokémon GO devraient regarder ces photos.
      Et ce type de personne, j’en croise tous les jours des dizaines sur un petit trajet d’à peine 40km aller-retour.
      Se déplacer en deux roues devient un acte de survie…

      Cordialement,
      Jack

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