Nov 142019
 

Exposition Les Grands maîtres du Japon à l’Hôtel de Caumont

Dates: du 8 novembre 2019 au 22 mars 2020

Lieu: Hôtel de Caumont

Adresse : 3 Rue Joseph Cabassol, 13100 Aix-en-Provence

google Maps: https://goo.gl/maps/Rpiovy6EbE7YmQWZA

Horaires : du lundi au dimanche de 10h à 18h

Source: https://www.caumont-centredart.com/fr/hokusai-hiroshige-utamaro-grands-maitres-japon

Du 8 novembre 2019 au 22 mars 2020, l’Hôtel de Caumont se met à l’heure du Japon et plonge le public au coeur de l’imaginaire de l’époque Edo avec une sélection exceptionnelle d’oeuvres d’artistes japonais du XVIIe-XIXe siècles, d’une délicatesse et d’un réalisme fascinants.

L’Hôtel de Caumont-Centre d’art présente les coutumes et la culture japonaise de l’époque Edo (1600-1867), à travers plus de 150 estampes ukiyo-e et autres objets remarquables dévoilés au public français pour la toute première fois. Ils sont pour la plupart issus de la collection de Georges Leskowicz, l’une des plus importantes collections d’estampes japonaises dans le monde.

En plus d’objets et manuscrits anciens, la collection de Georges Leskowicz regroupe aujourd’hui 1800 estampes ukiyo-e, signées des grands maîtres Harunobu, Utamaro, Sharaku, Hokusai, Hiroshige dont des chefs-d’oeuvre comme Les Trente-Six Vues du Mont Fuji (1832–1833) d’Hokusai, Les Soixante-neuf stations de la route Kisokaidō d’Hiroshige et Eisen ainsi qu’un ensemble unique en France, de surimono, qui seront le coeur de l’exposition.

Les ukiyo-e, « images du monde flottant » en japonais, désignent un nouvel art de vivre, reflet des plaisirs populaires de l’ère Edo (ancienne Tokyo), sous la dynastie Tokugawa. Cette période est caractérisée par une effervescence artistique et culturelle mais aussi par un enfermement vis-à-vis de toute influence étrangère. Estampes rares et raffinées, réalisées avec des matières précieuses et issues de techniques particulièrement élaborées, les surimono associent des compositions figuratives et des textes poétiques. Tirées en un petit nombre d’exemplaires, elles sont destinées à des cercles restreints d’intellectuels ou d’élites culturelles. Représentant ainsi la quintessence du raffinement japonais, ces oeuvres illustrent tout l’éventail de thèmes et d’images caractéristiques de
la vie et de la culture de l’ancien Japon parcouru dans l’exposition : les motifs naturels et les scènes de vie quotidienne ; la représentation des acteurs du théâtre kabuki et des belles habitantes de Yoshiwara ; les natures mortes liées aux célébrations du Nouvel An ; les scènes de genre et érotiques ou, encore, les héros et les légendes traditionnelles.

À cet ensemble d’estampes particulièrement précieuses viennent s’ajouter d’autres oeuvres majeures des mêmes artistes, mais aussi d’autres noms célèbres tels que Harunobu, Utamaro, Koryūsai, Sharaku, Toyokuni, Kunisada. Faisant écho aux imageries des surimono, ces estampes montrent toute la variété technique et iconographique d’un art ancestral et fascinant.

À travers un parcours thématique, l’exposition présente également des objets d’artisanat de l’époque, soigneusement choisis dans des collections privées et publiques telles que le Musée national des arts asiatiques – Guimet à Paris et le Musée des arts asiatiques de Nice, du Musée de la parfumerie de Grasse.

Aux représentations des courtisanes font écho des kimonos, des chapeaux insolites et d’autres accessoires féminins tandis que les représentations gravées des légendes de guerriers et samouraïs sont accompagnées, entre autres, par des casques originaux et par des armures spectaculaires. Des écritoires, des ustensiles et des objets de la vie quotidienne, ainsi que des reproductions photographiques et des extraits de films, constituent à immerger le visiteur dans la vie quotidienne du Japon ancien. L’exposition sera l’occasion de découvrir la culture du pays du Soleil Levant et de s’initier à sa technique traditionnelle de la xylogravure.

Georges Leskowicz

Georges Leskowicz est aujourd’hui l’un des plus grands collectionneurs d’estampes japonaises ukiyo-e dans le monde. Sa collection s’enrichit au fil des années d’oeuvres remarquables, souvent uniques, choisies de manière très avertie. Son père Aleksander, architecte, était un bibliophile connu à Lvov, propriétaire d’une collection imposante de manuscrits et d’imprimés anciens.

Georges Leskowicz, épris du Japon grâce aux images des oeuvres d’Utagawa (Andō) Hiroshige (1797-1858) et de Katsushika Hokusai (1760-1848), rassemble une collection qui compte aujourd’hui 1800 estampes ukiyo-e, comprenant des chefs-d’oeuvre comme Trente-Six Vues du Mont Fuji (Fugaku sanjūrokkei, 1832–1833), la série Les vrais miroirs de la poésie chinoise et japonaise (Shiika shashinkyō, 1832–1833) et la première édition de la série Les soixante-neuf stations de la route Kisokaidō (Kisokaidō rokujū tsugi-no uchi, 1835-1842) d’Hiroshige et Keisai Eisen (1835–1840).

Font également partie de sa collection des oeuvres célèbres de Tōshūsai Sharaku (actif 1794-1795), auteur éminent de portraits d’acteurs de kabuki, et de Kitagawa Utamaro (1753-1806), maître des portraits des beautés des « maisons vertes ».

Dernièrement, le collectionneur a commencé à rassembler la quintessence des estampes ukiyo-e : les surimono, dont le nombre en sa possession s’élève aujourd’hui à 160, comprenant des oeuvres uniques d’artistes éminents comme Hokusai, Hiroshige, Yashima Gakutei (1786 -1868), Totoya Hokkei (1780-1850), Eisen, Ryūryūko Shinsai (actif 1799-1823), Katsukawa Shun’ei (1762-1819), Kubo Shunman (1757-1820), Utagawa Toyokuni (1769-1825) et Utagawa Kunisada (1786-1865). Cette collection exceptionnelle fait aujourd’hui l’objet de recherches de la spécialiste Geneviève Aitken.

Georges Leskowicz a également rassemblé de nombreuses éditions xylographiques de livres illustrés, de guides de voyage et de cartes créées par des artistes du mouvement ukiyo-e.
On peut mentionner notamment la première édition complète de 1703 de cinq cahiers de la Carte illustrée de la route de Tokaido, réalisée par Hishikawa Moronobu (1618–1694), ainsi qu’un album en trois volumes, Les Cent Vues du Mont Fuji (1834–1835) d’Hokusai.

Georges Leskowicz s’intéresse aussi au patrimoine pictural des maîtres du mouvement ukiyo-e. Un chef-d’oeuvre incontournable de sa collection est un diptyque de rouleaux verticaux peint par Hiroshige Les cerisiers et les érables à Arashiyama à Kyoto (environ 1849-1851), où l’artiste représente un endroit pittoresque de l’ancienne capitale au printemps et en automne.
Désireux de partager sa fascination pour la patrie d’Hokusai et d’Hiroshige, ainsi que ses collections, le collectionneur a créé, en 2015, la Fondation Georges Leskowicz ayant pour objet la diffusion des connaissances sur la culture et l’art du Japon.

Surimono

Ces estampes rares et raffinées, signées Hokusai, Hiroshige, Hokkei, Gakutei, entre-autres, sont réalisées sur du papier de luxe à l’aide de techniques précieuses et sophistiquées.

Destinés à des cercles restreints et tirés en un petit nombre d’exemplaires, les surimono associent le plus souvent des compositions figuratives et des textes poétiques sous forme de calligraphies recherchées. Représentant ainsi la quintessence du raffinement japonais, ces oeuvres illustrent tout l’éventail de thèmes et images caractéristiques de la vie et de la culture de l’ancien Japon que l’exposition va ainsi parcourir : les motifs naturels et les scènes de vie quotidienne ; la représentation des acteurs du théâtre kabuki et de belles habitantes de Yoshiwara ; les natures mortes liées aux célébrations du nouvel an ; les scènes de genre et érotiques ou, encore, les héros et les légendes traditionnelles.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

SECTION 1. PAYSAGE ET NATURE DANS L’ESTAMPE UKIYO-E

Les compositions de paysage (fūkei-ga) ont une place très importante dans la collection de Georges Leskowicz, qui en rassemble un nombre imposant signé d’Hokusai et d’Hiroshige, dont des véritables raretés dans les collections privées ou muséales.

À la différence de l’ancienne tradition japonaise, les artistes ukiyo-e ne représentent pas des paysages imaginaires et inhabités, mais des lieux très précis du pays et les personnages qui les peuplent. Restituant l’homme au centre du paysage, ils cherchent à représenter un macrocosme porteur d’idées philosophiques. La fragilité de l’existence cohabite avec la magnificence des forces de la nature et la fascination de l’homme pour le paysage avec la peur ancestrale des éléments.

SECTION 2. LA VIE QUOTIDIENNE À EDO

En 1590, Edo, petit village de pêcheurs sur l’Océan Pacifique, devient le siège du shogunat où se concentre la vie politique, économique et sociale du pays. Les résidences des aristocrates étaient construites à l’ouest du château du shōgun, dans la Ville Haute, tandis dans la Ville Basse, située dans la plaine à l’est, un monde d’artisans, d’artistes, d’épiciers, de marchands, d’aubergistes, de geishas, d’acteurs, de saltimbanques, de prostituées forme une société bariolée, bruyante, débordante d’énergie. La vie des habitants n’était pas facile. L’administration shogunale sanctionnait très sévèrement toute manifestation d’insubordination, les ordonnances et les interdits étant à l’ordre du jour.

Des incendies chroniques se répandent dans la ville, ainsi que des tremblements de terre, des inondations et des épidémies. C’est ainsi que les habitants d’Edo (les Edokko) ont appris à jouir du moment présent. Aux environs du pont Ryōgoku, qui réunit les deux rives du fleuve Sumida, se déroulent les célébrations de nombreuses fêtes. Les soirs d’été, lorsque la température baisse et qu’une légère brise venant de la rivière chasse la chaleur étouffante et l’humidité du jour, les Edokko se retrouvent volontiers sur les terrasses des restaurants tout le long des rives bordées de cerisiers et de pruniers. Des barques naviguent sur l’eau, dont les passagers se restaurent et boivent du sakē. Les gravures ukiyo-e ont immortalisé ces doux moments d’insouciance. Maître des portraits féminins et des scènes de genre, Utamaro nous livre aussi des représentations de femmes prises dans leurs activités quotidiennes.

Dans cette section, dans un cabinet séparé, sont présentées également les estampes shunga, ou érotiques, qui ont aussi fait fortune à l’époque Edo, bien qu’officiellement interdites, et auxquels tous les plus grands noms de l’estampe japonaise se sont essayés.

SECTION 3. LA FÊTE DU NOUVEL AN

De toutes les fêtes qui jalonnent l’année, celle du Nouvel An est la plus populaire au Japon. De nombreux symboles et images inspirent les poètes et les dessinateurs de surimono, qui prennent la forme de cartes de voeux précieuses et sophistiquées. Envoyées par des poètes férus de littérature classique et illustrés par des dessinateurs tel Hiroshige ou Hokusai, le surimono est riche de références anciennes dont certaines significations culturelles ont aujourd’hui disparu.

On y trouve souvent représentés les shichifukujin, les « Sept dieux du bonheur », invoqués pour apporter chance et prospérité, mais aussi Daikokuten, divinité des récoltes – homme gras aux lobes d’oreilles démesurées – ou encore Benzaiten, protectrice des arts, de la littérature et des sciences, dont le serpent est le signe zodiacal.

Dans les cartes de voeux apparaissent aussi tous ces « objets du quotidien » que les japonais appellent Seibutsu. Les mets du Nouvel An (poissons séchés, haricots noirs, oeufs de hareng…) ainsi que le caractéristique kagami-mochi, (« gâteau-miroir ») sont rangés dans des boîtes à compartiments superposés (jubako). Pour le Nouvel An, on goûte aussi aux sept herbes du « bouillon magique » et on boit le o-toso, saké à base de vin de riz sucré et parfumé aux plantes médicinales. Pas de fêtes de Nouvel An sans jeux. En famille ou entre amis, on s’amuse au volant
et raquettes, au lancé des cerfs-volants ou à la loterie, mais surtout au jeu traditionnel des coquillages, passe-temps très populaire à l’époque Edo, consistant à assembler par paires trente-six poèmes classiques inscrits sur des moitiés de coquillages.

SECTION 4. LÉGENDES ET RÉCITS

Peintures et arts graphiques sont peuplés d’êtres fantastiques ou héroïques issus de l’histoire et de la littérature. Les surimono retracent quelques mythes et légendes de l’ancien Japon.

L’exposition permet de revenir sur la richesse des récits et légendes pittoresques de la culture japonaise : ils sont consacrés à des hommes forts, à des samouraïs vaillants, à des commandants héroïques, mais aussi à des amis traîtres, à des ennemis perfides, ou encore à des dames fidèles et malheureuses, à des épouses jalouses et à des amantes belles mais pas toujours douces.

Dans cette salle, à côté des estampes, des objets plongent notamment le visiteur dans l’univers des samouraïs, ces guerriers japonais qui fascinent les Européens par leur capacité à unir des attitudes totalement contraires – de la cruauté à la sensibilité et à la beauté, de l’intransigeance à la douceur et à l’amour de l’art, du métier d’armes dur à la poésie.

Depuis le XIIe siècle, la caste de guerriers représente la force politique, économique et culturelle au plus haut niveau de l’échelle sociale. Seuls les samouraïs avaient le droit d’avoir des noms de famille et des armoiries, le privilège de porter deux sabres était le signe visible d’appartenance à la caste. Leur comportement, cependant, est réglés par un code de conduite dit bushidō (« voie martiale du guerrier »), fondé sur la tradition du clan, sur la religion locale shintō, sur le bouddhisme et le confucianisme. La fidélité absolue vis-à-vis de son seigneur et la solidarité familiale en constituaient les deux principes les plus importants.

SECTION 5. BIJIN. BEAUTÉS ET COURTISANES

Pour satisfaire la population masculine d’Edo, majoritaire et comptant grand nombre de célibataires, le shōgun autorise, en 1617, la création d’un quartier réservé aux courtisanes, appelé Yoshiwara, ou « le quartier des maisons vertes ». L’atmosphère de ce lieu de résidence où toutes les catégories sociales se mélangent, l’insouciance, la légèreté et les aventures inspirent la créativité des artistes ukiyo-e et les portraits de belles femmes (bijin) officiant dans les maisons vertes sont l’un de leurs sujets de prédilection. Ces portraits, habituellement rassemblés sous forme d’albums ou de livres illustrés, sont tout très populaires à l’époque.

Les filles destinées au rôle de courtisanes sont préparées dès leur jeune âge. Outre la mise en valeur de leur beauté, elles apprennent l’art de satisfaire les désirs raffinés des hôtes. Elles maîtrisent divers instruments de musique, le chant, la composition des poèmes et l’art d’ikebana et président aussi aux cérémonies du thé. Les courtisanes de luxe portaient des kimonos de très haute qualité, aux couleurs chatoyantes, dont on pourra admirer un exemplaire dans cette salle.

SECTION 6. PERSONNAGES ET ACTEURS DU THÉÂTRE KABUKI

Le théâtre kabuki est l’une des distractions préférées des bourgeois d’Edo. Pendant les représentations qui durent plusieurs heures, le public est subjugué par des spectacles où l’action, la satire et le drame, l’érotisme et le lyrisme se mélangent avec une grande efficacité. Tandis que les acteurs changent sur scène leurs magnifiques costumes à la vitesse de l’éclair, le public ébahi assiste aux effets spéciaux rendus possibles par la scène tournante, les trappes, les rampes et la plateforme roulante.

Les acteurs kabuki et les personnages qu’ils incarnent fournissent une multitude de sujets excitant l’imagination des maîtres de l’estampe ukiyo-e, qui nous livrent une chronique du monde bariolé du théâtre et de ses plus illustres représentants. Si les surimono font souvent office d’invitation à des représentations ou de programmes de théâtre, les estampes représentent tantôt des scènes de spectacles, tantôt les portraits des acteurs, adulés par le public comme le sont aujourd’hui de grandes stars du cinéma.

SECTION 7. L’ÉCRIN DES CHEFS-D’OEUVRE

La dernière salle de l’exposition présente une scénographie surprenante, jouant sur la perception visuelle du visiteur afin de mettre en valeur 3 oeuvres emblématiques de l’estampe présentées en rotation dans cette section. Le chef-d’oeuvre incontournable d’Hokusai, L’Envers de la grande vague de Kanagawa, est exposé exceptionnellement dès l’ouverture de l’exposition jusqu’au 21 novembre 2019. L’oeuvre reviendra pour les derniers jours de l’exposition, du 8 mars au 22 mars 2020.

Suivront ensuite une autre oeuvre emblématique d’Hokusai : Pluie fine au sommet du mont Fuji ainsi qu’un chef-d’oeuvre d’Hiroshige : Averse soudaine sur le pont Shin-Ohashi et Atake. À chacune de ces 3 estampes remarquables répondent 3 créations originales en projection immersive illustrant le pouvoir et l’actualité de ces images au fil des siècles.

Pour des raisons de conservation préventive, les estampes de cette dernière salle, extrêmement rares et fragiles, ne peuvent être exposées plus d’un certain nombre de jours par an. Afin de respecter cette contrainte, les trois oeuvres sont exposées l’une après l’autre.

Dates d’exposition des oeuvres :
– L’Envers de la grande vague de Kanagawa, Hokusai : du 8 novembre au 21 novembre 2019 puis du 8 mars au 22 mars 2020
– Pluie fine au sommet du mont Fuji, Hokusai : du 22 novembre 2019 au 15 janvier 2020
– Averse soudaine sur le pont Shin-Ohashi et Atake (58e vue), Hiroshige : pdu 16 janvier au 7 mars 2020

BIOGRAPHIES DES ARTISTES

Suzuki Harunobu (vers 1725-1770)

Ses premières estampes d’acteurs portent la marque de l’école de Torii Kiyonaga. Vers la fin de l’année 1764, à la demande d’amateurs, il exécute des dessins pour des estampes calendriers
(egoyomi). De cette collaboration naissent les nishiki-e (« images de brocart »), à sept ou huit couleurs. Il inclut dans ses estampes des poèmes anciens qui illustrent des scènes de la vie quotidienne.

Utagawa Toyoharu (1735-1814)

Toyoharu est connu comme fondateur de l’école Utagawa et maître de Toyokuni et Toyohiro. Vers 1768-1769, ses premières gravures sont dans le style de Harunobu. Sa connaissance de la perspective occidentale transparaît dans ses paysages et ses vues urbaines, qui établissent un lien direct avec le style d’Hokusai et d’Hiroshige de la fin de l’époque Edo. À partir de 1799, il se consacre à l’illustration d’affiches de théâtre et de marionnettes.

Kitagawa Utamaro (1753-1806)

Il est, avec Sharaku, Hokusai et Hiroshige, l’un des artistes japonais les plus célèbres. Vivant dans le quartier de Yoshiwara, il fréquente le monde littéraire et artistique. Il se plaît à représenter les femmes dans leurs activités quotidiennes à l’aide d’une subtile et harmonieuse palette de couleurs. Dans ses portraits de grandes courtisanes (oiran), il développe un style très élégant et teinté de psychologie.

Katsushika Hokusai (1760-1849)

Mondialement connu, Hokusai domine le monde de l’ukiyo-e en peinture et en arts graphiques, se définissant lui-même comme « le vieillard fou de dessin ». Il signe ses premières oeuvres « Shunrō », puis « Sōri » et prend le nom de Hokusai en 1798. Selon son humeur, ses changements de résidence et les étapes de son travail, il adopte une cinquantaine de noms et de signatures. Avec les séries d’estampes telles Shokoku taki meguri (Tour des cascades dans les provinces du Japon), Shokoku meikyo kiran (Vues des ponts célèbres à travers toutes les provinces, vers 1831-1832) ou encore Fugaku sanjūrokkei (Trente-Six Vues du Fuji), Hokusai livre sa vision de la nature. Il consacre également des séries aux oiseaux et aux fleurs et illustre de nombreux surimono. La Manga (quinze volumes, plus de quatre mille dessins), véritable répertoire iconographique, dévoile sa vision fantastique entremêlant les éléments du monde naturel (humain, animal) et du monde surnaturel.

Utagawa Toyokuni (1769-1825)

Fils d’un sculpteur de marionnettes, Toyokuni étudie avec Toyoharu et commence sa carrière comme illustrateur d’ouvrages, dessinateur d’estampes et peintre ukiyo-e. Ses premières xylographies sont consacrées aux femmes et, en 1794, une série sur les acteurs intitulée Yakusha butai no sugata e (Portraits d’acteurs sur scène) est couronnée de succès. Après sa mort, deux de ses élèves, Kunisada et Kuniyoshi, poursuivent la tradition de l’école Utagawa, qui perdure jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Utagawa Toyohiro (1773-1829)

Toyohiro étudie avec Toyokuni dans l’atelier de Toyoharu et apprend le style traditionnel chinois de l’école Kanō. Il se spécialise dans l’étude du paysage qui influence Hiroshige. En 1790, il commence à dessiner des figures féminines qui ont la grâce de celles d’Utamaro et d’Eishi. Il illustre plusieurs anthologies kyōka et il se met à illustrer des nouvelles et des oeuvres de fiction.

Totoya Hokkei (1780-1850)

Hokkei aurait à son actif plus de huit cents surimono au dessin exquis et raffiné. Il est élève de Hokusai et ses premiers travaux apparaissent vers 1799 après que son maître a adopté le nom de Sōri. Toutefois il n’est reconnu qu’à la fin des années 1810 et quitte alors son gagne-pain de vendeur de poissons pour se consacrer entièrement à son art. En plus des surimono et des illustrations pour des albums de poésie, Hokkei dessine pour des livres de fiction populaire et des estampes commerciales.

Utagawa Kunisada (1786-1864)

Élève de Utagawa Toyokuni depuis l’âge de quinze ans, Kunisada publie sa première estampe en 1807 et son premier portrait d’acteur l’année suivante. Il se fait connaître autour de 1815 avec un ensemble de sept portraits d’acteurs en gros plan (okubi-e). À côté des scènes de kabuki, marquées par un style réaliste et vigoureux, sa production compte des portraits de courtisanes, où il immortalise l’idéal de beauté féminine de son époque. Kunisada dessine environ trois cents surimono entre 1810 et le milieu des années 1830. En 1844, il prend le nom de Toyokuni III.

Yashima Gakutei (vers 1786-1868)

Né à Edo d’un père samurai, Gakutei étudie avec Hokkei tout en étant très influencé par Hokusai. Élève du célèbre poète Rokujuen, il devient lui-même un auteur de kyōka. Ses premiers vers sont publiés vers 1816 et signés « Harunobu ». À partir de 1819, il commence à signer « Gakutei », collaborant avec Hokkei à l’illustration d’anthologies kyōka. Il excelle dans les dessins pour des surimono. Au début des années 1830, il vit à Osaka où il s’intéresse à l’estampe de paysages tout en poursuivant son oeuvre d’illustrateur.

Keisai Eisen (vers 1790-1848)

Fils d’un calligraphe, Eisen est né à Edo et étudie d’abord la peinture officielle Kanō, puis la xylographie. Il est connu pour ses représentations de femmes voluptueuses et ses estampes érotiques. À partir de 1810, il devient un illustrateur prolifique de fictions populaires. Il collabore avec Hiroshige à des séries de paysages. Il compte parmi les principaux dessinateurs de surimono.

Tōshūsai Sharaku (actif 1794-1795)

La vie de cet artiste météorique reste mystérieuse. Son oeuvre, entièrement consacrée au théâtre, comprend cent cinquante-neuf estampes réalisées en dix mois (en 1794 et 1795). Ses portraits d’acteurs à caractère psychologique, représentés dans leur rôle soit en buste et en plan rapproché, soit en pied, isolés ou par groupe de deux, sont considérés comme des chefs-d’oeuvre de l’art japonais.

Utagawa Hiroshige (1797-1858)

Fils d’un officier de la brigade du feu à Edo, Hiroshige est élève d’Utagawa Toyohiro. Ses premières estampes sont publiées en 1814. Sa participation à des clubs de poésie lui attire des commandes de surimono. Il s’intéresse à la perspective dans l’art occidental et, dès 1833, il se consacre aux paysages, parcourt le Japon et exécute de nombreux dessins pour de célèbres séries, dont Tōkaidō gojūsantsugi no uchi (Cinquante-Trois Stations du Tōkaidō), Rokujū yoshū meisho zue (Endroits célèbres. Les soixante autres provinces, 1853-1856) et Ōmi hakkei no uchi (Huit Vues du lac Biwa, vers 1834).

sources: Dossier de presse disponible sur le site: https://www.culturespaces.com/fr/hokusai-hiroshige-utamaro-grands-maitres-japon-collection-georges-leskowizc

vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=0XwYf9mDmwY

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