Kanyu
Kansho
Aujourd’hui les sensei Kansho Uechi et Kanyu Uechi nous ont fait l’honneur d’un entrainement à l’okinawaienne telle qu’il est effectué chaque cours au dojo mère à Futenma. Après un salut rituel japonais, les frères Uechi commencent l’échauffement. C’est Kansho qui se charge de diriger les assouplissements. On commencera par des rotations et des circonvolutions des différentes articulations: chevilles, genoux, tronc, cou. Puis on passe à des jetés de jambes de face, de côté.
Une fois le corps déverrouillé, On se dévêtit du haut de karategi pour se retrouver torse nu, chacun se déleste de sa ceinture. Et tous ensemble, on commence le kata sanchin en s’arrêtant au premier mouvement. On garde la contraction pendant que sensei Shimabukuro, sensei Uechi Kansho et sensei Uechi Kanyu passent dans les rangs pour le sanchin-kitae. Ils en profitent pour corriger les positions et tester stabilité et contraction, ainsi Maitre Shimabukuro viendra corriger la position de mes coude et la contraction des avant-bras, épaules, pectoraux, abdominaux, gorge, quadriceps par des touches appuyées (mais pas traumatisantes). On enchaine ensuite les mouvements jusqu’au demi-tour. Là, test des positions par des frappes légères sur les épaules, deltoïdes, le trapèze, les fessiers, les ischios et les mollets. On termine le kata. Puis les senpai du clubs se répartissent devant nous ainsi que les frères Uechi, on se place en rang face à eux en petits groupes de deux pour refaire sanchin-kitae, mais en étant moins nombreux afin qu’ils puissent passer plus de temps pour nous tester et nous corriger. Je suis dans le groupe de kansho avec Guillaume. Il teste la solidité des connexion par des frappes correctement placées, teste la structure et les contractions.
Puis on se rhabille pour passer au travail des Hojo Undo. On les enchaine sans arrêts, aux annonces sonores de Kanyu, les uns à la suite des autres. En sanchin-dachi droit et gauche on effectue divers séquences des kata, enchainements de « blocages » en hirate-mawashi-uke, wa-uke et d’attaques : shoken, shuto, nukite, boshiken, seiken (bien qu’il ne soit pas une attaque répandu en Uechi-ryû), mais aussi de jambe: tsumasaki-geri, yoko-geri.
Puis on passe au travail des katas, on enchaine trois fois les katas kanshiwa, kanshu et seichin. Là il faut suivre, pas le temps de réfléchir ou d’apprendre. Sensei Kanyu nous annonce que l’on va trop vite dans l’exécution du kata, qu’il compte justement pour permettre aux pratiquants de prendre le temps de faire de bonnes techniques. Je bloque 1 seconde sur kanshiwa et ça y est, je suis dans les choux. Kanshu je ne le connais pas, et donc je vais l’apprendre sur le tas… mais en trois fois, seulement des bribes du kata. Seichin n’étant pas totalement acquis je suis vite largué par rapport à la vitesse d’éxécution, de plus ma forme n’est pas celle de l’Uechi-ryû.
Puis vient le moment des katas seisan, etc… Ne les connaissant pas avec un groupe de personne, on effectue un travail de ippon kumite: défense et contre-attaque sur oi-zuki. La défense est celle de l’Uechi-ryû: hirate-mawashi-uke ou wa-uke, les défenses sont seiken et mae-geri.
Après le travail des kata on passe ensuite aux kitae-waza tels qu’ils sont fait quotidiennement au dojo mère. Dans un premier temps on travaille en position sanchin, les frottements avant-bras contre avant-bras. Puis un exercice d’assaut. Mon partenaire m’attaque d’un coup de poing droit en avançant, je recule pour absorber l’attaque et avec le poing gauche j’effectue une frappe latérale sur son avant-bras ma main droite passe en dessous dans un wa-uke pour ramener son pong droig décalé vers ma gauche dans mon centre et vers le bas tout en armant mon poing droit pour un tetsui/shuto/baffe de la paume. En lui saisissant le poignet je frappe sur son avant-bras. Puisqu’il s’agit d’un exercice de renforcement je varie les intensités de frappe et les zones au fur et à mesure de l’exercice. Le troisième exercice est un exercice plutôt doux: par deux, l’un en face de l’autre, on va tapoter les avants bras, avant-bras droit contre avant-bras droit, puis gauche contre gauche sans délivrer trop de puissance. On passe ensuite aux renforcements des jambes: low-kick dans les quadriceps et les mollets, puis tsumasaki-geri dans le quadriceps (Greg m’apprend à donner un tsumasaki-geri correct, et comme preuve me laisse un rond bleu sur le milieu du quadriceps, circonférence du gros orteils). Puis low-kick à l’intérieur de la jambe: cuisse et mollet. Pour finir on travaille le renforcement des pectoraux et abdominaux. Sans mettre énormément de puissance, on frappe en alternant, pectoral gauche, pectoral droit, abdominaux, obliques.
Le travail suivant est un travail personnel. Certains travaillent les katas supérieurs sous la direction des sensei Kanshu et Kanyo. Personnellement en compagnie de Guillaume, nous refaisons kanshiwa sous la direction de sensei Shimabukuro, qui me corrige des positions de main, de bassin, de tenue d’épaule de rythme. Puis nous faisons Kanshu, qui me permet de l’apprendre par la même occasion.
Les deux heures se sont passées à une vitesse folle… après cela on ne peut que regretter que certains cours ne fassent que 1h30… et même 1h30 c’est vraiment trop court!
Conclusion
Le type de travail présenté est ce que m’a toujours raconté Lionel, mais aussi ce que l’on peut voir au niveau des témoignages de pratiquants (et sensei) américains dans leurs ouvrages, comme Seizan (Gorgi Breyette), Georges Mattson et d’autres. Mais aussi, j’ai pu voir ce travail avec Sensei Shimabukuro et Sensei Shimoji.
Les Sensei Uechi sont vraiment disponibles et n’hésitent pas à donner. Et la première chose qui m’a impressionné est leur musculature impeccable et impressionnante. Le stage de demain (samedi 16 mai 2007: voir Rappel) promet énormément!
Un entrainement vraiment sympa dans une superbe ambiance. J’ai adoré et je suis comblé. J’ai vraiment bien bossé et j’ai appris un peu plus sur mon corps (pas de sous-entendu) et sur ma pratique.