Il existe de très nombreuses tasses à thé, ou bol à thé. Diverses formes, diverses couleurs, divers laques. On les trouve sous le nom de ocha-wan (茶碗) pour le macha (抹茶) et yunomi (湯のみ) pour les thés verts : sencha (煎茶), gyokuro (玉露), tencha (碾茶), kabusecha (かぶせ茶), kukicha (茎茶), tamaryokucha (玉緑茶), shincha (新茶), bancha (番茶); le thé torréfié : houjicha (ほうじ茶); le thé de riz brun genmaicha (玄米茶).
Mais pourquoi, mis à part le macha, est-il préférable de boire le thé vert dans un yunomi de porcelaine blanc?
En fait il n’y a pas de règle, on fait ce qu’on veut et Sen no Rikyu s’il a encadré la pratique de la cérémonie du thé avec des règles qui régissent le travail du maître du thé, ce n’est pas le cas pour les autres types de thé. Au Japon, les thés verts sont servis dans différents yunomi et ne respectent pas ce conseil. D’ailleurs le Wabi-Sabi va même à son encontre. Et pourtant il est plus intéressant de boire le thé vert dans un yunomi en porcelaine blanc ou en terre cuite mais à intérieur blanc.
En fait la réponse est simple et ne vient pas du Japon, du moins pas forcément.
Chaque thé vert, est différent, entre les thés d’ombre et les thés de lumière, le type d’arbre à thé, le sol, sa disposition géographique, son accès au soleil. Sans oublier la température d’infusion, le type d’eau utilisée (filtrée, pure, minérale) et le temps d’infusion. Et chaque thé, avec une infusion propre, donnera une couleur différente (en plus du goût).
Par exemple, le Night Shadow de Shizuoka donnera une couleur jaune orangée, un gyokuro ou un shincha, une couleur verte claire, un kabusecha ou tencha une couleur verte foncée…
Et pour apprécier la couleur, il n’y a rien de mieux qu’un fond blanc et des parois blanches.
En fait, c’est tout. Le thé, ça n’est pas qu’un goût et une odeur, c’est aussi le plaisir visuel.
Bref, ça n’est pas une règle, et ce n’est à ma connaissance, pas un précepte japonais. C’est juste que je trouve dommage, avant de sentir le thé, puis de le goûter, de ne pas en apprécier la couleur.