Mar 182007
 

Stage Tetsuhiro Hokama mars 2007
Les 17/18 mars 2007 j’ai eu l’honneur de suivre en compagnie de mon professeur de Goju-Ryu: Hanchindi. Ayant appris le venue en Europe de Hokama Tetsuhiro d’Okinawa (10e dan de Goju-Ryu et Kobudo), élève de Higa Seiko, chercheur et combattant accompli sur le site de l’IMAF, je décidais donc de prendre mes dispositions pour aller le voir.
Hokama animait un stage près de Freiburg (Allemagne), pas loin de Colmar (France) les 16, 17 et 18 mars 2007, puis se rendait la semaine suivante en Suisse.
Bon nombre de personne avaient pris des jour de congé pour venir le voir, ce ne fut pas mon cas, et je n’assistais qu’aux journées de samedi et dimanche.
Je fut rejoins samedi à 5h30 du matin par Hanchindi fort intéressé par ce stage. A 9h nous arrivâmes donc à Endingen dans un centre sportif vraiment bien aménagé et vaste.
Grâce à maîtrise parfaite de la langue germanique, nous nous fîmes parfaitement comprendre.
Je ne comprends pas pourquoi chaque fois que je parle allemand on me répond en anglais en me demander de répéter en anglais.
Le centre est équipé de salle de musculation, de saunas, de salle à bronzer, de terrains de sport et d’une boutique dans laquelle il est possible d’acheter des équipements d’arts martiaux: armure de kendo, gants de boxe, keikogi, tenues de kung-fu/taiji, …
Une terrasse avec un super brabecue en béton à côté duquel se trouve un Imbiss, permet à tout membre de se faire des grillades le soir en buvant une bonne pression bien fraîche.
Nous nous changeâmes dans les vestiaires et retrouvâmes l’ensemble des stagiaires dans une grande salle de sport aménagée.
Au mur, les photos de quelques grands maîtres okinawaiens, des photos de paysages japonais, un magnifique shomen.
En grande majorité, les stagiaires sont allemands. On a su qu’il y avait quelques français mais ils ont été très discrets (plaques des voitures sur le parking). Il y avait aussi des pratiquants Belges et Suisses qui ont été élèves de Hokama-sensei à Okinawa.
Hokama m’est présenté par Hanchindi (ils se connaissent très bien par des liens très personnels). Il est très cordiale, semble vraiment content et très chaleureux.
Après un discours accueillant de nos hôtes allemands auquel je n’ai rien compris, Hokama se charge de l’échauffement.

Son échauffement consiste en quelques mouvements de dissociation et de chi-kung.
J’ai bien noté l’alternance de portage sur talon puis pointe des pieds caractéristiques de certains mouvement de ki-gong (ou chi-kung).
L’échauffement est rapide, léger mais suffisant.

Le programme de la journée est le suivant:
tuite jutsu
bo jutsu
karate + kyusho jutsu
travail au bo
le tuite jutsu s’appelle aussi Chin’na. C’est l’ensemble des techniques de luxations.
Je retrouve les déplacements, les teodoki ainsi que des clefs de base du Nihon Tai Jitsu:

  • o kote gaeshi, gyaku kote gaeshi
  • o version de shihonage (plus directe)
  • o contrôles au sol par clefs
  • o clefs de doigt
  • o techniques de « viens donc »

Bref, je ne me sens pas perdu dans le sens où je connais ces techniques.
Par contre la distance face à l’adversaire, est différente et nécessite une appréhension différente.
Le déplacement n’est pas naturel pour moi et constitue un travail des plus passionannts.
Par contre Hokama sensei adore les petits plus (coups de pute), appuyer sur tel ou tel tsubo dans la clefs pour la rendre plus jouissive, … !

Viens ensuite le moment où chacun prend son bo (baton long de 2 mètres de long environ).
On travaille un kata de bo de l’école de Hokama (qui selon mon sensei est différent de l’école de Matayoshi).
C’est intéressant de travailler avec un baton long et plus lourd. On se rend vite compte du placement du corps, des positions du corps et des mains nécessaire pour s’assurer une parfaite stabilité.
Et surtout du travail en ondulation et rotation pour pouvoir efectuer des frappes explosives.
On apprend donc le kata en entier. Je ne me rappelle plus du nom (faut dire que je ne l’ai pas entendu clairement).

On aurait dû faire des katas de sai, mais finalement on n’aura pas le temps.
Selon mon sensei, l’Okinawa Time aura eu raison de la rigueur et de l’organisation allemande méticuleuse.

Puis l’après midi viens le travail du karate et des kyusho.
Je reconnais la plupart des techniques pour les avoir abordée avec Leeroy Roder, qui a commencé le Kyusho-jutsu avec Dillman pour continuer de façon plus pratique avec Hokama-sensei lui-même.
Hokama est un expert en Kyusho jutsu sans pour autant connaitre la médecine traditionnelle chinoise.
Il sait où faut frapper, appuyer, frotter pour que ça ne fasse pas du bien.

On travaille sur diverses situations: saisies, frappes, …
travail très riche techniquement et tout en pratique. La théorie niveau MTC est dispensé par notre hôte allemand le Docteur Kögel, chirurgien et spécialiste de la MTC, à qui le veut.
Travail intéressant de situation de dégagement sur diverses saisies.

L’après midi on travaille ensuite sur diverses situations de bunkai du kata saifa (travail sur le méridien du Gros Intestins, du triple réchauffeur et de la Vessie).
J’apprends donc ce kata pour la première fois. Hokama qui semble beaucoup aimer la grue a beaucoup grutisé les bunkai du katas.
Je me rassure sur l’utilisation de frappe sur E5 (Stomach 5) comme point de KO efficace.
Utilisation du nerf mentonier pour les luxation de nuque (type ashi mawashi).
Bref du travail déjà abordé avec Leeroy Roder et revu en détail avec Hokama sensei.
Et je retrouve dans ces travaux sur les bunkai des principes issus de mon style de base le Nihon Tai-Jitsu: teodoki, esquive, déséquilibre, luxation, clefs, strangulation et appuyage de points pour faire bobo.
Mais les techniques de frappes sont nettement plus riches, plus poussées et terriblement efficaces et douloureuses. Surtout entre les poings experts d’un technicien de génie comme Hanchindi.

Dimanche matin le programme est chargé:
Travail du kyusho jitsu sur les bunkai du kata saifa. Vitalités animales dans le karate d’okinawa.
Malheureusement on ne fera que le travail du kyusho jitsu et des bunkai sur saifa.
Je commence à bien connaitre le kata. j’ai mémorisé les détails, il ne reste plus qu’à les intégrer dans mon corps.
L’axe de recherche est vraiment intéressant.

Hokama nous a montré toute la fluidité, la rapidité et la puissance des styles issus du fujian.
Il est d’une souplesse et d’une agilité incroyable.
J’ai pu apprécier ses hakkei et son travaille associant hanche et colonne.
Ce qui est incroyable c’est la façon dont il a grutifié la plupart des techniques de goju-ryu.
Le voir effectuer des mouvements de grue est un spectacle immanquable.

Bref, c’était un stage unique à ne pas manquer.
J’ai été surpris de ne pas voir plus de monde compte tenu de la tonne de publicité dispensé par nos voisins allemands (site de l’IMAF).
On a pu rencontrer des gens passionannt, des élèves à Hokama-sensei qui se retrouvent régulièrement.

On a rencontré un ami Belge spécialiste en shito-ryu qui est très intéressé par le Hakutsuru.
Cet ami shito-ryu, a été introduit chez Hokama grâce… à Leeroy Roder mon professeur de Kyusho Jutsu.
Il sera normalement là pour le stage de Kyusho Jutsu le 2/3 juin 2007 entre Metz et le Luxembourg.
Et que ce soit Leeroy ou cet ami shito belge, tous le monde me dit que Hokama est un maître incourtournable à qui rendre visite lors d’un passage à Okinawa.
J’ai pu le voir par moi même.

Hokama Tetsuhiro est un personnage impressionnant par la maîtrise et la technicité dont il fait preuve.
Il a montré toute la richesse technique et en forme de corps des styles issus du Fujian.
Il est clair que le voir évoluer me montre bien que les styles de karate japonais (shôtôkan, wadô-ryu, shitô-ryu, …) n’ont pas cette souplesse et cette fluidité de mouvement.
même l’ami belge qui nous a fait le kata kururunfa, n’avait pas cette fluidité propre aux styles du fujian, même s’il s’intéresse de prêt au Hakutsuru.
Et en voyant bouger des Gojumen issus de Higa seiko, j’ai pu voir que ce n’était pas propre à Hokama mais à tous les styles de nahate qui gardent leur lignée et ne se japonisent pas et qui pousse le côté JU dans ses limites.
Bref Hokama-sensei est grand des arts okinawaiens qu’il faut au moins voir bouger une fois dans sa vie.
Je crois que j’aurais fait des rognons de mes couilles si j’avais raté un stage de cette importance.
Et j’ai surtout pu confirmer ce que je pensais. Que l’enseignement d’Hanchindi est vraiment dans la lignée de ces maître Okinawaïens tant au niveau du fond que de la forme.
Lorsque je vais à un stage d’un expert okinawaien, je peux me rendre compte que ce qu’il m’enseigne est exactement ce que ces experts montrent et expliquent.
A ceux qui ne pourraient aller en stage avec ces experts, vous avez toujours l’opportunité de suivre des cours de Gôjû Ryu chez Hanchindi.

Au retour, je sers de guide à Hanchindi pour lui présenter l’aspect culturel et historique de cette partie de l’Allemagne (merci les panneaux sur l’autoroute).

En conclusion, que vous fassiez un karaet japonais, un jujutsu, de l’aikido, du kickboxing, …
Allez suivre un stage avec ce maître Okinawaïen. humainement et martialement, ça vaut le coup.
C’est une expérience inoubliables que je souhaite de tout mon coeur rééditer. Et pourquoi pas directement à Okinawa?

le gôjû ryu:
Ce style a été créé par Miyagi Chôjun sur les bases de celui que Higaonna Kanryô ramena de Chine.

Le nom de cette Ecole de karate reflète ses caractéristiques: de la force et de la souplesse (mais ce « et » ne doit être pris comme une séparation entre les deux termes, plutôt comme « avec »).

Dans le « Bubishi », un vieux texte chinois relatif aux techniques de combat à mains nues, il est écrit que « la voie de l’inspiration et de l’expiration est la souplesse et la force « . Le gôjû ryû karate est donc un style qui allie ces deux extrêmes pour une meilleure efficacité. Une interprétation du terme « gôjû » est la dureté dans la fluidité et la fluidité dans la dureté. Les techniques de force sont représentées par les coups de poing, de pied mais aussi de coude, de genou, de main – sous toutes ses formes: piques, tranchants…
Les techniques en souplesse prennent la forme de déplacements – rotatifs ou circulaires, projections, balayages…

Une autre des caractéristiques de ce style, est l’utilisation, la gestion et le placement de la respiration. Ce n’est pas une respiration pectorale mais une respiration abdominale et diaphragmatique. Au cours de chaque mouvement, cette respiration doit être présente pour renforcer l’action des techniques, qu’elles soient effectuées en force ou en souplesse.
A la différence de nombreux styles de karate, la gôjû-ryû emploie des techniques circulaires pour les blocages, les coups de poings et de pieds. Ces mouvements permettent de pouvoir faire face à des agresseurs plus forts physiquement et les contrer avec une dépense énergétique moindre.
Si les coups de pieds sont faits à hauteur de visage pendant les échauffements, lors des combats, il est rare que ceux-ci dépassent le niveau du ventre. Les cibles privilégiées de ces techniques restent les membres inférieurs.
La position de base en gôjû-ryû est sanchin. Elle doit permettre un enracinement capable de donner à une technique d’attaque un pouvoir dévastateur, sans pour autant bloquer les déplacements.

Maître Hokama est un très grand technicien. Il a une forme de corps incroyable. Même un chat est moins souple que lui. De plus il émane de lui une puissance derrière sa fluidité et sa rapidité.

La salle qui nous accueillait était magnifiquement décorée. Le shomen digne d’un stage de cette envergure.

stage Tetsuhiro Hokama mars 2007
Stage Hokama mars 2007

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