Mar 192008
 

Vendredi 7 mars 2008 à 14h, je quitte mon travail pour rejoindre mon appart perdu dans les bois afin de récupérer sac et épouse pour aller en direction d’une gare perdue au milieu des bois enneigés, peuplés de loups et d’ours, le tout pour participer à un stage d’Uechi-ryû.
Et ainsi je quittais les contrées barbares de l’est, la terre sauvage rhénanne pour rejoindre la civilisation, à l’heure où les ours sortent de leur hibernation; à l’heure où les autochtones, vêtus de leur fourrure, imbibés de schnapps et de gewurztraminer vendanges tardives pour supporter les -30°C de l’hiver, sortent avec leur lances pour chasser le cochon et en faire moulte saucisses, boudins et alcool; à l’heure où le père de famille partait en forêt couper un arbre afin d’y tailler des sabots pour sa famille; à l’heure où les tams-tams retentissent indiquant des échanges de sms, ou des nuages de fumées indiquent une conversation téléphonique enflammée entre deux amants passionnés.

(… avance rapide… on est vendredi soir, gare de l’est… samedi matin… samedi midi…)

Samedi

Arrivé au lieu dit trempé par un orage, ma monture s’est enfuit mais j’ai gardé mon courage, contournant l’édifice dont la porte était fermé, j’ai glissé dans la boue et puis les chiens sont arrivés… A l’aventure compagnons je suis partis vers l’horizon… (à non, ça c’est une autre histoire).
Pardons pour cette disgression qui s’y prêtait très peu.

Bref, arrivé une heure en avance, Lionel et moi sommes allés dans un restaurant pas très loin du lieu de stage.
Je commande du foie qui arrivera… une minute après la commande o_O’
Le lendemain j’ai une réaction cutanée des plus désagréable.

L’heure H venue, nous allons donc au gymnase. Tous le monde arrive petit à petit: Tsuyoshi (aka le couteau suisse multilames), Didier, Philippe, Patrick, tous les élèves fidèles à Shimabukuro sensei ainsi que les pratiquants Flamands, les pratiquants de Limoges qui ont fait le déplacement.
C’est toujours un réel plaisir de se trouver parmi ce groupe, les gens sont sincères, amicaux, très ouverts et très accueillants.
Des élèves à l’image de leur sensei! Shimabukuro sensei est quelqu’un de très accessible, très simple, très amical.
Il se change dans le même vestiaire que ses élèves, il sert la main à tout le monde, il a toujours quelques mots de sympathie à glisser sincèrement, il demande si la famille va bien, etc… Vraiment quelqu’un de chaleureux.

On dit souvent, tel père, tels fils, et là aussi, on peut voir les qualités de maître Shimabukuro dans la façon d’être de ses élèves.
Tout le monde a le sourire, discute avec tout le monde, n’hésite pas à y aller de l’humour subtile aux blagues chaleureuses. Une ambiance telle qu’on aimerait en voir plus souvent dans les dojos.
Une fois les liens créés, recréés, on monte sur la surface de combat et on s’aligne.
Après le salut traditionnel, Maître Shimabukuro prend comme à l’accoutumé l’échauffement.
On travaille les diverses articulations, un peu d’assouplissements légers, un peu de musculation (squat, abdos, pompes) le tout enchainé en rythme soutenu, type travail du cardio. Et toujours en nous accompagnant du début jusqu’à la fin.

En suite, sans s’arrêter, on fait du kihon spécifique d’Uechi-ryû. Outre la position sanchin on prend les postures kokutsu et zenkutsu, que l’on peut retrouver dans les katas. Maître Shimabukuro nous explique les différences entre la position des jambes, le placement du bassin, etc.
De ce que j’ai cru comprendre, le principe de l’Uechi-ryû étant le combat à distance courte, les positions kokutsu et zenkutsu sont utilisées essentiellement, non pas comme position de combat mais comme une conséquence d’un mouvement d’attaque, de contre-attaque.
Ainsi on enchainera plusieurs hirate-mawashiuke, suivis de plusieurs techniques de contre-attaque (coup de poing : oizuki, gyakuzuki; coup de pied : maegeri, sokutogeri, mawashigeri; tranchant de la main : shuto-uke: pique de la main: sanchin nukite, yonbon nukite).

Petite apparté culturelle et explicative:
– la différence entre yonbon nukite et sanchin nukite: yonbon nukite est donné la paume vers le haut, avec les 4 doigts, sanchin nukite est le même pique mais la paume vers le bas comme pour le kata du même nom (sanchin)
– pourquoi dit-on pour le coup de poing « un tsuki », 突き,  alors qu’on parle de « oizuki (追い突き) /gyakuzuki(逆突き) »? Il y en japonais des mots qui commencent par une syllabe qui, lorsqu’encadré par une autre syllabe adopte un prononciation proche… ainsi (ha, he, hi, ho, hu) devient (ba, be, bi, bo, bu) qui devient (pa, pe, pi, po, pu) de même avec (sa, se, shi, so, tsu) qui devient (za, ze, zi, zo, zu)… les japanophone pourront en dire plus.

Bref, on enchaine donc du kihon traditionnel typique de techniques Uechi-ryû, techniques pour la plupart qu’on retrouve dans les katas.
Notamment une position typique de grue. on lève le genou droit comme pour bloquer une attaque de jambe, avec la main droite on chasse un coup vers le bas (gendan barai) et avec la main gauche dans un mouvement circulaire du bas vers le haut et vers l’extérieur on pare une attaque moyenne… et tout ça en même temps.
bref, une position qu’on retrouve notamment dans sanseru. C’est marrant, mais le mouvement est vachement bien quand je regarde les autres, et surtout très beau et très esthétique. J’ai l’impression d’être un sumotori en tutu qui va effectuer quelques entrechats à côté de Patrick Dupont.

Puis on effectue le kata sanchin tous ensemble. Puis le kata kanshiwa, le kata kanshu et le kata seichin.
Ne connaissant que sanchin et kanshiwa je me sens un peu perdu pour seichin qui a des postures particulières.

Puis on est divisés en deux groupes: un groupe qui fera sanchin kitae sous la direction des anciens (Tsuyoshi, Greg, Didier, …) et l’autre groupe qui, sous la direction de maître Shimabukuro approfondira le kata sanchin.
Maître Shimabukuro interviens sur quelques points de détails qui ont leur importance.
C’est marrant mais à chaque fois que j’effectue le kata sanchin sous sa direction, il corrige sur des points de détails différents.
J’aime beaucoup ce kata, bien qu’étant un kata de base, il est réellement riche.
Il faut assimiler la structure, le dynamisme, le rythme, la respiration, et tous les points de détails qui permettent la protection des zones vitales, y compris la gorge.
Maître Shimabukuro insistera sur le gainage, la position des épaules basses et le travail du coude pour les mouvements (tirer sur le coude, pousser le coude).
Mais aussi sur l’assise, il faut être bien positionné, bien stable avant de frapper.
Chaque élément du kata est important, même la mise en garde du début.
En muzubidachi, on écarte la pointe des pieds vers l’extérieure en ramenant les points à la ceinture.
Puis on pivote sur la pointe des pieds pour écarter les talons.

Ensuite on passe à une autre kata. Les plus gradés travaillent seisan (je crois).
Nous nous occupons de kanshiwa.
Sensei Shimabukuro, s’apprête à s’occuper encore de nous quand Didier, son assistant lui propose de diriger seisan, et que lui prenne le cours de kanshiwa avec nous.
Ainsi nous travaillerons kanshiwa dans sa globalité plusieurs fois, puis sur quelques mouvements pour bien mettre en évidence les erreurs.

Pour des raisons de simplicité  d’écriture chaque élément: déplacement, parade, riposte, sont écrits décomposés.
Mais en régle générale, la plupart des déplacements se font en même temps que la parade.
Donc changement de sanchin dachi kamae en même temps que hirate mawashiuke.

Le kata se décompose comme cela (selon mon souvenir):
– pivot à gauche à 90° : en garde à gauche, position sanchin dachi (jambe gauche en avant – hidari sanchin kamae)
– hirate mawashiuke gauche et gyakuzuki droit
– pivot sur la jambe arrière à 180° pour se retrouver de l’autre côté en garde à droite (migi sanchin kamae)
– hirate mawashiuke droit, gyakuzuki gauche
– pivot sur la jambe sur la jambe arrière à 90° vers la gauche
– en hidari sanchin kamae, hirate mawashiuke gauche et gyakuzuki droit
– avancer d’un pas en migi sanchin kamae, puis hirate mawashiuke droit, et yoko sokuto geri droit
– avancer d’un pas en hidari sanchin kamae, hirate mawashiuke  gauche, yoko sokuto geri gauche
– avancer en migi kokutsu dachi en face, hirate mawashiuke gauche, empi droit (forme Uechi Ryu), uraken.
– demi tour en sanchin dachi pour se retrouver en position hidari sanchin dachi, garde identique au kata sanchin
– hirate mawashiuke gauche, et morote boshiken en sursaut avant
– avancer migi sanchin dachi – hirate mawashiuke droit et morote boshiken
– avancer hidari sanchin dachi – hirate mawashiuke gauche et morote boshiken
– avancer mogi sanchin dachi – hirate mawashiuke gauche (encore) en armant la main droite main ouverte au niveau de l’oreille puis shomen de la main droite en enchainé par un uraken de la même main.
– demi-tour en pivot sur la jambe arrière pour se retrouver en hidari sanchin dachi – hirate mawashiuke gauche et mae-geri gauche
– avancer en migi sanchin dachi, hirate mawashiuke gauche (mais cette fois ci la main descend plus bas) shoken zuki en bas
– revenir avec les pieds sur la même ligne la main gauche serrée sur une saisie imaginaire et le point droit en shoken zuki posé sur le dos de la main gauche.

Allez, un petit peu de technique…
Petit détail sur le mouvement qu’on trouve dans sanchin: hirate mawashiuke morote boshiken
si on part du principe que l’on fait hirate mawashiuke de la main gauche:
on descend la main gauche ouvert en pique vers le bas, le bras gauche est « tendu », la main droite ouverte vient se poser dans le creux du coude du bras droit, paume vers le haut.
La main gauche va effectuer un grand cercle  avec comme axe et centre : le coude.
La main gauche/le bras gauche doit passer devant l’entre-jambe, l’épaule droite et le visage.
La main gauche s’arrête au niveau du coude gauche, main ouverte, pouce plié vers l’intérieur.
On tire la main droite  sous l’aisselle au niveau de la poitrine (c’est le coude qui tire), main toujours ouverte et pouce plié vers l’intérieur, paume dirigé en devant soi.
On tire la main gauche à hauteur de la hanche (on tire sur le coude), main ouverte, pouce replié vers l’intérieur paume dirigée vers soi.
Dans cette position on peut sentir les omoplates tirer en arrière.
on va projeter les deux mains vers l’avant.
le but étant de frapper l’adversaire avec l’articulation des pouces.
la main droite est lancée droit devant, en direction de la clavicule (ou des nombreux points biologiques qui s’y trouvent autour)
la main gauche est lancée en même temps que la droite à 45° pour toucher la zone au dessus du bassi.
Ceux sont les articulations des pouces qui touchent la cible (la raison pour laquelle les arts okinawaiens en général travaillent en renforcement des articulations et de la force tendineuse).

Didier, nous fait passer trois par trois afin de pouvoir identifier les erreurs les plus flagrantes et que les groupes suivant puissent se corriger par rapport aux précédents.

Ensuite nous passons au travail des kitae-waza.
Je repère Tsuyoshi (aka le couteau multilames) qui promène son regard sur l’assemblée en attendant que quelqu’un le choisisse.
Curieusement, la plupart des élèves semblent le fuir comme la peste pour ces exercices, comme c’est étrange.
Personnellement, j’aime bien travailler les kitae-waza avec lui, Greg ou Lionel.
On fera la totale, les avants-bras, les tibias, les cuisses extérieur, intérieur et dessus, le corps…
Il a à chaque fois en quelque mot, ce qu’il faut pour corriger le travail et le rendre plus efficace: placement du bassin, ouverture de hanche, …
Finalement le kote-kitae n’est pas qu’un exercice d’endurcissement basique, mais aussi un exercice de travail d’efficacité des atemi.
Tsuyoshi m’a dit une chose lors du stage de l’an passé: « il faut avoir mal pour faire mal »
En effet, ce genre de travail permet à l’un des partenaires de s’endurcir et permettre à l’autre de travailler sa génération d’énergie et ses frappes.
les exercices:
– face à face, les partenaires vont balancer les bras faire se rencontrer les avant-bras. La force est à l’appréciation du binôme qui va gérer la force en fonction de l’ancienneté de la pratique.
– Puis dans la même position ils vont enchainer tous deux en même temps: shotouke (parade vers l’intérieure), gedanbarai (parade basse), uchiuke (parade extérieure).
Le but étant plus de frapper non pas pour parer un coup mais pour détruire, donc travail de la génération d’énergie.
– puis un des partenaire présente ses avants bras dans une garde haute, et l’autre les martèle de shuto, ce qui permet d’endurcir à la fois l’avant bras mais aussi le tranchant de la main pour rendre l’attaque plus efficace. Et changement de rôle.
– en garde face à face chaque partenaire enchaine à tour de rôle des frappes aux pectoraux et aux abdos. C’est du: à moi à toi. On rend ce qu’on nous donne.
– face à face on enchaine les low-kick à tour de rôle sur le mollet, sur la face externe de la cuisse
ce travail permet à la fois de supporter les low-kick en combat (un peu plus que si rien n’avait été fait), mais aussi de les travailler et de bien ouvrir la hanche et de rentrer plus fort, ce qui est souvent difficile de percuter un ami.
– même exercice sur la face interne de la cuisse, en y allant beaucoup plus doucement.
– toujours face à face, on enchaine les maegeri à tour de rôle sur le dessus du quadriceps.
– un des partenaire se met poing tendu et l’autre frappe dessus en shuto, le but étant pour celui qui a le poing tendu de ne pas descendre le bras, puis on change de bras et on change de rôle

Des exercices très sympas qui permettent de bien travailler la génération de force et la technique de frappe pour faire mal.

Après ces kitae-waza on travaillera des bunkai des différents kata.
Je passerai entre les bras puissants de Greg qui me montrera quelques détails basés sur son expérience personnelle.
On travaillera pas mal d’enchainement basé sur la défense hirate mawashiuke.
Le stage s’achèvera trop rapidement sur quelques photos, les remerciements du maître et de Didier, qui nous fera l’honneur de nous montrer son incommensurable efficacité technologique et son imbattable suprématie télécommunicative en répondant ad hoc par mail, de son téléphone cellulaire, à des pratiquants qui s’étaient trompés de gymnase en essayant de venir à ce stage.
Une première partie de stage vraiment superbe. Sublissime même.
Maître Shimabukuro est quelqu’un de très ouvert, très accessible, très humble. Il traite tout le monde avec fraternité et sincérité.
Il a toujours un mot plaisant, des encouragements, à glisser. Durant les stages, il s’occupe de toute le monde, n’hésite pas à reprendre la base pour des débutants, n’hésitant pas à réexpliquer des points de détails.
C’est quelqu’un d’adorable, d’une très grande gentillesse et d’une grande générosité.
Il donne à tout le monde de la même façon, quelque soit le grade. Il est d’une richesse humaine énorme.
Et la façon dont ses gradés se comportent sur le tatami, est aussi une preuve de ses qualités personnelles.


Les particpants de la journée de samedi

L’ambiance lors de ces stages est extraodinaire. C’est vraiment motivant de suivre un de ses cours.
Le genre de motivation qui vous fait aller à l’entrainement avec le sourire et repartir avec un sourire encore plus grand.
Le genre de motivation qui vous fait vous dépasser à chaque fois et vous fait attendre l’entrainement suivant avec impatience dès la fin du précédent.

Après un petit rafraichissement, offert par le club d’Uechi-ryû et nous allons tous ensemble au restaurant « japonais », profiter d’une soirée sympathique et conviviale.

Dimanche

Greg n’a pas pu participer au stage de dimanche. Des curieux du Nihon Tai-Jutsu perdus le jour précédent ont finalement trouvé le chemin et sont venus participer au stage du matin. On peut noter la participation des deux pratiquants d’Uechi-ryû Kenyukai du club d’Aulnay de maître Takemi Takayasu. Les pratiquants de Limoges et de Belgique sont toujours fidèles au rendez-vous.
On commence par un échauffement intégral, léger mais tonique qui fait monter rapidement les battements par minutes. Nous avons fait aussi divers ukemi (brise-chute). Puis on enchaine par du kihon seul. Maître Shimabukuro n’hésite pas à expliquer le pourquoi des positions prises, de corriger les détails techniques. On travaille aussi des enchainements de kihon sur les tai-sabaki comme il en existe beaucoup aussi enUechi-ryû. Les moyens d’enchainer les défenses/contre-attaque dUechi-Ryu après les 8 tai-sabaki de base.
Maître Shimabukuro nous expliquera plusieurs fois que le karate, ce n’est pas que des techniques, faites comme ça. Il faut aussi que dans ces kihon, dans les katas les techniques soient belles et esthétiques.
Mais pas dans le sens: « un coup de pied volant (non identifié) c’est jolie à voir », mais plutôt dans le sens qu’une technique bien effectuée est esthétique, et signifie que l’on est bien placé, bien ancré, et donc puissant et à 100% d’efficacité mécanique.
Ici je ne parle pas d’efficacité face à une défense ou efficacité « dans le rue », mais d’efficacité mécanique. Un coup de poing avec pieds bien à terre, les bonnes connexions, sera plus puissant qu’un coup de poing donné avec la seule force de l’épaule.
Et donc pour lui, le karate c’est aussi ça: la beauté des mouvements, des positions, l’esthétisme.
Puis on continue sur les kata. On refait sanchin, kanshiwa, kanshu et seichin je crois…
Les katas sont fait sans temps mort du début jusqu’à la fin.
Lionel m’expliqua quelques mois plus tôt, disons un an plus tôt que c’est comme ça qu’il faudrait enseigner les katas… fluidement et sans temps mort. Ainsi en ne découpant pas le kata on permet de l’enseigner sans faux temps mort induit par le découpage. Chose à laquelle j’adhère à cent pourcent pour le vivre régulièrement dans ces stages. Au début on a du mal à suivre, mais petit à petit ça vient… et ainsi on peut enchainer le kata fluidement.
J’ai toujours un peu de mal avec kanshu et les autres katas, mais je commence à bien assimiler kanshiwa.
On travaillera ensuite des techniques de compétition en prévision de la coupe de France d’Uechi-ryû de mai 2008.
Travail en controle pour les frappes au visage, plein pot (style kyokushinkai) pour le corps et les cuisses (low-kick), avec saisies autorisées.
On nous explique alors la différence sur le comptage des points lors de frappes contrôlées au visage (sur saisie ou controle simple).
Ce travail est intéressant pour les distances, mais ne montre pas l’étendu technique que l’on trouve à l’Uechi-ryû.
Néanmoins le travail est rendu plus intéressant par maître Shimabukuro qui rajoute dans le travail technique de l’endurcissement au niveau des tibias, des abdos et des cuisses.
Maître Shimabukuro expliquera que la compétition tel quel est en fait une nécessité pour s’intégrer à la Fédération de karaté. Que seul c’est difficile d’évoluer. Et que lorsqu’on est plusieurs, il faut faire des concessions. Que le karate c’est aussi ça, l’ouverture aux autres.
Shimabukuro sensei est un des rares maître okinawaien/japonais à encourager ses élèves à aller voir ailleurs et qui n’en voudra pas à un élève qui choisira une autre voix que la sienne (et même restera en très bon terme avec lui.
On ne compte pas le nombre d’élèves ayant choisis une autre voix qui se sont retrouvés bannis du dojo, haïs par ses condisciples et détesté par son ancien professeur.


Les participants de la journée de dimanche

Ensuite après avoir fait encore quelques ukemi pour se chauffer le dos on finira le stage par quelques échanges de techniques de combat terminant sur une projection et/ou controle au sol.
A ce moment je tourne avec pas mal de monde, du couteau multilames à la charmante et jolie demoiselle aux bras couverts de bleus jusqu’à divers autres pratiquants tous aussi sympathiques et ouverts les uns que les autres. J’adore ces stages. Et les arts okinawaien sont tellement riches techniquement, historiquement et culturellement…


Les participants avec sensei Shimabukuro

On finit le stage par des photos, un discours de Didier et de maître Shimabukuro.
Maître Shimabukuro annonce alors la nomination de Didier, 4e dan FFKDA au rang de 4e dan Uechi-ryûShûbûkan par le soke lui-même.
Félicitations à lui. Ce genre de grade a énormément de valeur et est une superbe récompense de l’investissement et du mérite de Didier.
C’est vraiment génial.


Didier, reconnu 4ème dan par Kanmei Uechi, 3e soke

Le temps d’échanger quelques mots avec les divers pratiquants Lionel et moi devont aller retrouver le groupe des Belges, Limougeauds et fidèles.
Là encore Tsuyoshi nous ressortira quelques nouvelles lames.
Pourquoi l’avons nous amicalement nommé « couteau multilames »?
Et bien non seulement tsuyoshi est un pratiquant excellent, cultivé et réellement redoutable. Mais en plus il est très doué en informatique, il est doté d’une grande culture générale, il est altruiste, gentil, il sait faire la cuisine, il est très modeste, il ne fait pas sentir qu’il est l’enfant de son papa, il fait ses preuves, il est d’excellente compagnie, il parle couramment français, japonais, allemand, anglais… et en plus il a de l’humour… beaucoup d’humour!
Un couteau multi-lames, ya pas d’autres mots! Sur lequel chaque lame serait du damas, coupant comme du rasoir, à feuilletage multiple et trempe sélective.

Bref, un vrai plaisir de pratiquer avec ces gens de grande valeur, ces pratiquants exceptionnels et cette ambiance familiale qui est rare dans les dojos, où le professeur passe plus pour un coach qu’autre chose.
Maître Shimabukuro est une sommité à rencontrer et à suivre au moins une fois.
J’adore ses stages. 私はスパー幸 pour parler en franponais…

Un stage des plus motivants avec des experts de grandes qualités techniques et humaines

il sera trop vite l’heure de partir… Puis ce sera le tour du TGV.
Au final je finis par découvrir la seule différence entre les 1ères et 2ndes classes dans un TGV SNCF: la largeur des sièges (j’ai eu un retour 1ère classe au prix des secondes).
Car que ce soit en 1ère classe ou en seconde, il suffit qu’il y ait une famille de beaufs qui revient d’un match de rugby ou de football avec les écharpes et tout le toutim pour te pourrir ton voyage.
Ce qui a été le cas! Entre les gamins de 8 ans qui courrent partout en criant et qui mangent en foutant de la merde par-terre dans un rayon d’un mètre autour d’eux, et les parents qui beuglent comme des veaux qu’on égorge à la place de parler, Y a pas à dire, le civisme se perd.

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