Juil 132014
 

Si vous êtes ami avec la SNCF et les Syndicats, ce poste n’est pas pour vous…

Alors que je m’apprêtais à avoir un week-end très productifs, de nombreux articles à rédiger notamment sur une collaboration sino-japonaise d’un projet animé magnifique, des annonces d’évènements culturels japonais mais aussi au niveau des budô, j’ai été interrompu dans mon élan par un petit cadeau de la SNCF.

Hier (comme aujourd’hui) j’ai dû faire un passage éclair à Paris. Je voulais prendre la moto, mais les conditions climatiques hasardeuses les réticences de mon passager m’ont fait prendre le train. Or il y a des travaux sur une gare au dessus de la mienne, travaux qui prennent TOUT le week-end entier. Qu’est-ce que ça signifié pour moi?  Plus de train pour me rendre à aucun des lieux où je dois aller. J’ai hésité longuement à prendre un taxi (200 euros l’aller-retour minimum). Du coup j’ai opté pour la galère. 30 minutes d’attente d’un train bondé dans lequel je n’ai pas pu rentrer, puis 30 minutes d’attente de la bétaillère qui me conduit à 30 minutes au lieu de déchargement!

Déjà plus d’une heure de perdu, et je n’ai fait que l’aller!

Sur place ce sont malaises et suicides qui ponctuent mes déplacements. Mais il y a une différence entre les messages SNCF et les messages RATP. Alors que la RATP s’excusent pour la gène occasionnée, la SNCF nous remercient de notre compréhension. Cette entreprise de merde, N’ARRIVE MÊME PAS A S’EXCUSER! ILS NE SONT MÊME PAS DÉSOLÉS. Alors que chaque parent apprend à son enfant à dire « pardon », à s’excuser, non, la SNCF est au-dessus de cela. Que représente-t-on pour eux? Des moins que rien!

A oui évidemment, le retour fut tout aussi ludique que l’aller… Et c’est donc une journée à passer dans les transports parisiens. Finalement ces travaux, ils pourraient être fait de nuit? Toute la semaine au lieu de bloquer deux week-end entier et empêcher les gens de se déplacer. Super… Alors qu’il y a les soldes, que la France sombre économiquement et a justement besoin que les français fassent vivre l’économie, on les empêche de dépenser et d’injecter leur argent dans un processus de consommation. Mais non la SNCF, ils sont intelligents, ils bossent pas la nuit, ils font chier les gens le week-end! Ils pourraient faire comme au Japon, et pas faire chier les usagers, mais non… à la SNCF c’est leur patient de se faire haïr par leur client et de les faire chier délibérément… Sinon la SNCF pourrait prévoir des trains plus Grands et plus Gros que les bétaillères miniatures auxquelles j’ai eu droit? Genre… exceptionnellement? Mais non, ils sont trop intelligents à la SNCF, aider les gens, ce serait leur faire aimer le train. Ils sont trop trop forts la SNCF et tellement professionnels, tellement soucieux des usagers… Naaaaaaaan je déconne… Si c’était le cas, ça se saurait. La SNCF c’est une bande de baltringues, de branquignoles, de quiches qui sont recrutés après des tests très pointus: si ton QI est inférieur à celui d’une huître (et la comparaison est une insulte à ces nobles Ostreidae) tu es embauché direct… si tu arrives en retard à ton entretien d’embauche, tu es pris direct!

Bref, lorsque je me suis plains, on m’a dit que « je n’avais qu’à rester chez moi ». Si les politiciens sont tous pourris (car il faut être pourri et corrompu pour réussir en politique, pas d’autres choix), alors la SNCF, c’est pareil, y en a pas un pour rattraper l’autre. Qu’est-ce que je peux haïr cette entreprise et ses services de merde.

Prise d’otage?

Je vous laisse lire cet article: http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/otages/

C’est le mot que vous avez souvent entendu sur toutes les antennes radio et tv pendant 24 heures, et il est en général prononcé par des (non)usagers déçus de la SNCF en raison d’un mouvement social spontané; il ne s’agit pas de « grève » d’ailleurs, comme l’ont répété à l’envi et à tort les media en question, mais de « droit de retrait », disposition d’urgence destinée à garantir la sécurité d’un salarié, quel qu’il soit. Or, les « otages » de la compagnie ferroviaire eussent dû être contents: étymologiquement, ils vont être reçus par le prince et hébergés gratuitement!

En effet, le sens du mot ‘otage’ est à la fois très ancien et très ambigu, pour ne pas dire ambivalent. A l’origine, il y a une racine d’origine germanique, qui est « ghis » (qu’on retrouve dans le -age’ de otage); cette racine signifie…l’héritier. C’est d’ailleurs sur cette racine que vont se former toute la famille de ce que nous appelons aujourd’hui les prénoms tels que Ghislain, Gisèle, Guilain, Gilles, Gilbert, etc. Bref, que vient faire ici cette histoire de filiation? C’est tout simplement que le premier sens d’otage est en quelque sorte celui d’un…invité. Forcé? Pas du tout (ou presque). L’héritier dont il est question, c’est le fils d’un roi ou d’un prince, qui était l’hôte (même racine que otage!) du vainqueur d’un combat ou du bénéficiaire d’un traité; le fiston royal était pris en charge et honoré par son…hôte (dont il était l’hôte, vous suivez?), le temps que le père de l’otage donne des garanties ou exécute les clauses du traité.

Ce qui explique largement, même en sautant dix siècles d’un coup, cette équivoque permanente autour du terme. Car, si on comprend bien que ‘otage’ a un aspect coercitif, les autres mots français formés sur la même racine sont totalement ambivalents: On commence par ‘hôte’ donc, qui peut être, selon la personne qui parle, autant celui qui vous reçoit à diner que celui qui est reçu à sa table; idem pour « l’endroit où l’on reçoit ses hôtes », un…hôtel (hostel en vieux-français, comme il existe encore hostage en anglais); on peut continuer avec une autre « maison d’hôtes », un peu plus spéciaux ceux-là puisqu’il s’agit de malades: on va l’appeler (en latin) ‘hospitalis domus’ (mot à mot: la maison des hôtes), dont on va ne conserver que le premier mot qui est un adjectif, ‘hospitalem’ devenant évidemment hôpital, lequel ne rime pas toujours avec son ‘déverbal’ (un mot découlant d’un autre), à savoir…hospitalier!

Petite remarque au passage : le grand établissement parisien l’Hôtel-Dieu est donc bien un « hospital sous la protection de Dieu » et non un Campanile réservé aux bonnes-soeurs…Autre remarque: selon les régions et les patois, vous trouverez une foule de mots (ost, oust, et leurs composés) évoquant un lieu d’accueil, que ce soit en montagne (Pyrénées), en campagne (une auberge), ou dans d’autres pays d’influence romane (Espagne, Italie). Même démarche pour toutes les familles Lhote, Lhostis et bien sûr Lhotelier (avec ou sans ‘h’), tous ces mots faisant allusion à un ancêtre qui pouvait aller de l’aubergiste à l’infirmier (des Croisades souvent, comme l’ordre des Hospitaliers -qui l’étaient fort peu d’ailleurs-).

Avant de vous libérer, revenons à nos otages, dont vous comprenez maintenant que, étymologiquement, ils correspondent peu à la situation généralement constatée lors de grèves dans les services publics: en effet, les usagers, passagers, touristes ou voyageurs quels qu’ils soient, sont rarement accueillis dans la ‘maison du patron’ et nourris à ses frais jusqu’à règlement du conflit; d’autre part, même côté ‘otage’, il y a abus de langage, car un otage est retenu prisonnier par son ‘preneur’; or, en l’occurrence, il y défaut de prestation de service, mais on vous force rarement à monter dans les trains (au contraire); ensuite, le terme concerne essentiellement des revendications politiques (sinon, on parle d’enlèvement ou de rapt); et enfin, être otage suppose que la vie de la personne retenue soit en danger et sous condition d’une exigence à remplir (une rançon). Eh bien, croyez-moi si vous voulez, mais quand il m’est arrivé d’être bloqué en pleine voie dans un TGV, personne n’a fait monter les enchères pour venir me chercher!

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  2 Responses to “Prise d’otage”

Comments (2)
  1. Très bon billet d’humeur.

    Dès mardi et pour plus d’un mois, le RER A, que je prends chaque jour pour un trajet aller/retour cumulé de 4h quand tout va bien, va être en travaux en journée (côté SNCF) et ne me proposera plus 3 trains le matin en tout (pareil le soir) pour réaliser mon parcours (trains dans lesquels il sera bien difficile de rentrer…). L’été mon trajet sera donc de 5h si tout va bien (bah oui on fait des travaux l’été quand les horaires de trains sont déjà allégés, c’est bien connus ce sont les étudiants qui paient les transports, pas ceux qui travaillent toute l’année). Ceci s’additionne aux soirées et WE travaux toute l’année plus grèves et mouvements d’humeur (ou besoin syndical d’exister lors d’élections syndical aussi…). Bref la joie de la sncf en zone ile de France.

    Alors quid des excuses aux usagers ? Et bien ils les traitent comme des kleenex usagés.

    • Merci pour ton message…
      Et oui, dès mardi ça sera galère la semaine également…
      Ce qui a n’y rien comprendre, c’est qu’ils ne fassent pas comme au Japon, travaux de nuit…

      Mais bon, ils « nous remercient de notre compréhension »… donc tout est pardonné…
      La SNCF où comment prendre en otage tout une région efficacement. Ils devraient faire un bouquin: « la prise d’otage pour les nuls » aux éditions Al-Qaïda Magazine.

      Dans tous les cas, bon courage, je compatis à tes futures grosses galères…

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