Mai 222011
 


Je n’étais pas dans les meilleurs conditions pour participer, mais je ne pensais pas que le fiasco allait être à ce point. Outre une cheville tordu en début de semaine, des entorses aux doigts qui mettent du mal à partir, très peu de sommeil entre lundi et dimanche matin, un levé ce dimanche à 6 heure après une nuit agitée de cauchemars et une angoisse pas possible qui a empêchée toute ingestion de petit déjeuner, je suis arrivé plutôt confiant. Malgré quelques circonstances qui peuvent peut-être expliquer ce fiasco je n’ai aucune excuse. Ce qui s’est passé est le résultat de mon travail, ce qui signifie simplement que je manque de travail et que je devrais m’appliquer plus et travailler plus dur que ce que je fais actuellement.

C’est donc à jeun que j’arrive au gymnase. Je commence par valider mon inscription et montrer que je suis en règle selon les lois de la fédération de tutelle, la FFK. Ensuite vient l’attente, pendant ce temps je m’échauffe, je refais mes katas. doucement, fluidement et sans force, dans ma tête… je choisi seiryu. C’est un kata que j’ai appris fin 2010, et c’est celui que je veux présenter en passage de grade. Du coup, ça sera un bon test… hum! hum! (ce fût un bon test… en effet). Bref, plus le temps passe et plus s’approche le moment de présenter mon kata… et là je sens que mon corps se met à battre de plus en plus fort et que ma tête se vide au point d’en avoir mal. Je prends un peu de sucre, pendant être légèrement en hypoglycémie, et je m’hydrate encore. Je suis en rouge et je commence donc le kata. Je salue le jury, mon partenaire,  je rentre au milieu, et c’est à ce moment là… qu’il y a un truc qui va pas. J’annonce Seiryu, je salue, je me mets en yoi et je commence le kata… morote age uke puis seiken hasami uke et uraken uchi… merde, j’ai oublié de reculer. Demi tour en sanchin et là le mae ashi mae geri ne part pas et je ne sais plus quoi faire, je n’arrive plus à penser et à bouger. Je me remets en position de salut et après avoir saluer le jury je retourne à ma place… bon ben voilà… c’est plié.

Puis lentement le temps s’écoule et il est 12:30 passé quand ont lieu les finales kata. Je pars chercher quelque chose à manger, une petite quiche et un sandwich, mais au final je n’arriverai pas à les avaler.

Arrive l’épreuve kumite, nous sommes 6 en + de 75 kilos et 2 en – de 75 kilos. Globalement nous allons combattre par poules: 2 poules de 3. Dans chaque poule tout le monde rencontre tout le monde et le meilleur de chaque poule se rencontre pour la finale. Le hasard a voulu que les deux poules soit homogènes en terme de poids: la poule des moins de 90 kg et la poule des plus de 90 kg. Dans ma poule il y a Anthony et un combattant du club de Aulnay sous bois d’un fort beau gabarit. Il est plus grand que moi et mieux bâtit. C’est une aubaine, car il va falloir que je me donne vraiment, car je n’ai pas trop l’habitude de travailler avec des gens plus grands que moi et plus lourds que moi.

Premier combat: contre Anthony. Anthony est quelqu’un de très rapide, très technique et un pratiquant de très bon niveau pour les kumite. Mais surtout c’est quelqu’un de très sympathique, très fairplay. Je commence tout de suite à être offensif en essayant de varier les enchainements, mais Anthony me gère complètement. Au bout de quelques secondes je suis déjà à bout de souffle. Et je commence à devenir lent. Je reçois un chûdan mawashi geri dans les côtes flottantes, mais sans dégats, sauf que ça m’a un peu secoué le diaphragme. Deux waza-ari = un ippon. Y a pas à dire, j’ai du boulot avant de pouvoir jouer dans la même cours que lui.

Mon prochain adversaire est ce géant de Aulnay sous Bois. Mais il rencontre Anthony en premier. Je vois que dans la première partie anthony se fait sérieusement malmener. Le prochain sur la liste c’est moi et ça va pas être du gateau. Mais bon, je dois le faire, car mes adversaires ce sera des gens comme lui, qui seront aussi vif, aussi fort et puissant que lui. Si je suis pas capable de le gérer il faudra que je me remettre en cause.

On salue, on se met en garde et c’est partit… rapidement il attaque et fort, ses techniques de jambes partent comme des techniques de genous, il casse la distance et rentre rapidement au corps à corps, à ma distance, c’est sa distance de travail, il impose son rythme, et dirige la danse. Je n’arrive pas à placer une technique si le saisir. Et je suis vraiment à bout. Dès que je lève la jambe pour un low kick je suis balayé. Dès que je rentre  pour casser la distance, les genous partent. Je me fais malmener du début à la fin.

Je termine par encore deux waza-ari contre moi donc un ippon… je suis lessivé et au bout du rouleau. Lorsque Didier vient annoncer le nouveau tableau, j’ai le plaisir d’apprendre que je re-combat contre mon géant d’Aulnay sous bois. Je suis complètement lessivé, et j’ai bien vu que je ne suis pas de taille, il est plus grand, mais plus rapide et plus vif et je suis loin d’être suffisamment explosif. Il y a bien une tactique à utiliser. Plusieurs amis me l’ont conseillé…

Le combat commence et rapidement me voilà au sol marqué par un waza-ari. Puis on reprends le combat, ma garde descend et hop jôdan-geri… emballé c’est pesé en 6 secondes… Allez le Jack à dégager… Je suis une merde sans nom autant qu’une merde puisse avoir un nom.

J’ai honte d’avoir ainsi donné un piètre spectacle à mes professeurs, et d’avoir fait une aussi piètre prestation. J’ai honte de leur faire honte de la sorte. Mais plus que tout je suis complètement déçu de ne pas avoir pu montrer ce que je suis vraiment, ce qu’est vraiment mon Uechi-ryu, déçu de ne pas avoir pu m’exprimer. Mais ça, je ne dois m’en prendre qu’à moi-même. Je manque de pratique un point c’est tout. Je n’ai pas l’impression d’avoir trop progressé depuis l’an dernier. Du moins techniquement parlant. Je suis encore trop fouilli et pas assez vif, pas assez explosif, pas assez « destructeur ».

Le positif de la chose, c’est que c’est une excellente leçon, maintenant il faut que j’aille de l’avant et que je travaille en fonction, que je me prépare plus. Ensuite, une autre chose positive, c’est que je n’ai pas été blessé. Mon entorse à la cheville s’est un peu réveillé, mais c’est sans conséquence, un peu raide sur le coup mais je pourrai courrir comme un lapin demain. Mes entorses aux doigts ont un peu gonflé mais ce n’est pas douloureux et ça ne m’empêche pas de saisir, de porter, de serrer le poing.

Et oui, le dur apprentissage de la vie… J’ai hâte de voir les vidéos du « human sac de frappe »… en l’occurence, moi. Au moins pour mon troisième combat, ça permettra à celui qui a fait la vidéo de l’uploader rapidement sur youtube… 6 secondes de vidéo, ça va, ça fait pas trop…

Après ce moment un peu dur… physiquement et surtout moralement, me voilà de retour à la vie française habituelle, nettoyage, lavage, étendage, remplissage de la feuille d’imposition, tâches administratives, révision de mes cours… Et chose bizarre j’ai eu une sentation de soif et de besoin de sucre pendant presque 3 heures…

Avec le recul je me rends compte que pour être prêt pour les combats je n’aurais pas dû aller au stage et faire les katas le matin mais au contraire être frais et dispo pour cela. Seulement ce n’est pas qu’une simple compétition… c’est une coupe de France qui n’arrive qu’une fois par an, et c’est aussi la fête du Uechi-ryû, avec la venue d’invités prestigieux. Du coup il n’est pas possible de ne pas prendre part à toutes les réjouissances…

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