Juin 092009
 

http://www.uechiryu-europe.org/panorama/15-un-texte-de-kanei-uechi


(26 juin 1911–23 février 1991)

Le Karaté est un chemin de vie. C’est un outil pour forger le caractère. II éduque ceux qui le pratiquent comme une ascèse. II leur apprend sur quoi et comment agir dans la vie. Techniquement c’est l’art martial de la self défense, mentalement c’est le chemin martial vers la perfection individuelle. Ces principes ne doivent pas être séparés mais combinés en un seul pour obtenir le meilleur résultat. C’est ainsi que le karatéka se développera en bonne santé et deviendra un être au physique et au mental bien coordonnés.

En tant qu’être bien équilibré, il attribuera la valeur la plus haute à la courtoisie. Nous devons estimer la courtoisie comme d’importance primordiale. Sans courtoisie, il n’y a plus d’essence du Karaté. Sans courtoisie, personne ne peut être qualifié de karatéka même s’il a l’avantage sur d’autres par ses techniques. C’est la principale raison pour laquelle dans la pratique du Karaté, on effectue le salut traditionnel au début et à la fin. le salut est la reconnaissance de la courtoisie, de son sens. La courtoisie sera constamment pratiquée à n’importe quel moment de la vie quotidienne, pas seulement pendant les entraînements.

La courtoisie est universelle. Elle dépasse les nationalités, les races, les sexes, l’âge et les religions. Nos pouvons maintenir des relations mutuelles pacifiques tant que nous faisons preuve de courtoisie envers les autres.

Nous, les karatékas, faisons tous partie d’une fraternité universelle. Nous sommes tous frères et soeurs sous le nom du Karaté. Nous rencontrerons des barrières pour arriver à une compréhension mutuelle et à une assistance réciproque entre karatékas du fait des différences de moyen de communication d’une nation à l’autre. Néanmoins, le sentiment de notre fraternité sera fortifié par une stricte observation de la courtoisie.

Kanei Uechi

Je trouve que ce texte peut se rapporter à tous les arts martiaux, quelques soient leurs origines. Il montre bien ce que beaucoup de professeurs finissent par exprimer, le fait que si l’on pratique dans un but de self défense, ce n’est pas une finalité et ça ne devrait pas être LE SEUL but. Ce qui est marrant dans ce texte c’est que quelque part on retrouve l’idée générale dans le nijukun de Gichin Funakoshi, dans le gokun de Kanbun Uechi, mais aussi dans les textes de Jigoro Kano, de Morihei Ueshiba (les fondateurs des écoles principales de budô), ainsi que d’autres professeurs et dirigeants d’écoles. Mais ce texte apporte quelque chose de nouveau, notamment le fait que Kanei est conscient des problèmes de communication notamment sur les différences culturelles des pratiquants mais aussi sur les différences de pratique. A l’heure actuelle, lorsque les moyens de communication permettent d’abattre de nombreuses barrières, il est à regretter justement que la courtoisie se perde au profit de guerres intestines, levant de nouvelles barrières, plus hautes celles-ci. Ce texte est je pense important, car il permet de rappeler ce qu’est l’essence du karate et de pourquoi nous le pratiquons. Qu’à côté de la façon de pourrir la face d’un adversaire, de lui faire cracher ses dents et pisser le sang par tous les pores de la peau… il y a un travail sur soi à la fois physique et mental… le même travail pour tous et que c’est ce qui devrait nous rapprocher plutôt que nous séparer.

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